Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘remps’

Ma seule amour… (Charles d’Orléans)

Posted by arbrealettres sur 12 août 2023




    
Ma seule amour…

Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,
Puisqu’il me faut loin de vous demeurer,
Je n’ai plus rien, à me réconforter,
Qu’un souvenir pour retenir liesse.

En allégeant, par Espoir, ma détresse,
Me conviendra le temps ainsi passer,
Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,
Puisqu’il me faut loin de vous demeurer.

Car mon las cœur, bien garni de tristesse,
S’en est voulu avecques vous aller,
Ne je ne puis jamais le recouvrer,
Jusque verrai votre belle jeunesse,
Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse.

(Charles d’Orléans)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La mort n’existe pas (Hervé Prudon)

Posted by arbrealettres sur 7 août 2023




    
la mort n’existe pas
elle n’est rien ni personne
on ne la voit pas
elle n’est ni feu ni flamme
ni cendre ni nuage
on n’y voit pas les âmes
voltiger dans les airs
elle n’est pas l’air elle n’a pas l’air
ni l’heure elle est pas même ailleurs
elle n’a même pas le temps
le temps est éternel
et moi qui serais orphelin de vivre
il sera maternel
la mort ne peut pas suivre

(Hervé Prudon)

 

Recueil: Devant la mort
Editions: Gallimard

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La mer jette sur mes sabords (Lucie Delarue-Mardrus)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2023



    

La mer jette sur mes sabords
Des tonnes, des tonnes d’eau sombre.
Une écume en frange les bords,
Subite lumière dans l’ombre.

Cette eau glaciale qui bout,
Cette colère incohérente
Qui porte un nom à chaque bout
N’est ici, neutre, indifférente,

Que l’Océan, trait d’union
Entre de lointaines patries,
Prêt à noyer dans ses furies
Chaque drapeau comme un haillon.

De tous les temps, âge de pierre,
Élément sans cesse bravé
Mais dont nul progrès n’a pu faire
Un nouvel esclave entravé,

La mer, la mer, ce monstre libre,
Je l’écoute, du trou profond
De ma cabine, et mon cœur vibre
D’un désir d’aller par le fond.

(Lucie Delarue-Mardrus)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »