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Poésie

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DANS LES SIRÈNES (Gilles Vigneault)

Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020



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DANS LES SIRÈNES

Dans les sirènes d’usine
Dans les klaxons
de cinq heures
dans le crissement des pneus
Dans le fracas
continu de la ville
J’entends la mer

Dans les profondeurs du sommeil
pans les secrets voyages de la nuit
Dans le noir blessé des néons
Je vois la mer

Et près des réverbères perdus
Je me suis appuyé les soirs de pluie
A la rambarde des trottoirs
Sans parapluie

(Gilles Vigneault)

Illustration: ArbreaPhotos

 

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Films (Célie Diaquoi-Deslandes)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2018


 


 

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Films

Matin. Ciel bleu. Nuages légers.
La montagne. Les arbres. Les fleurs.
Le soleil derrière la montagne.
Le parc.
Les bancs. La balançoire.
Les enfants avec leurs bonnes.
Le jardinier costaud, vif, bel homme.
Les jeunes filles en mini-jupes.
Les jeunes femmes les admirent.
Les vieilles femmes le regard oblique.
La rue.
Les autos foisonnent. Les coussins sont brûlants.
Les klaxons s’énervent.
Le pavé s’amollit sous la chaleur.
Les cyclistes imprudents. Les signaux lumineux.
Les piétons marchent à grands pas.
Les jeunes filles sont très jolies.
Les jeunes femmes élégantes.
Les vieilles femmes vont lentement.
Le policier avec ses lunettes noires.
Les magasins luxueux.
Les enfants avec leurs mamans.
Les jouets qu’ils réclament.
La radio des restaurants.
Les jeunes filles à l’allure désinvolte.
Les jeunes femmes souriantes.
Les vieilles femmes soucieuses.
L’église.
Les fidèles prient. L’autel au fond de l’église.
L’harmonium de l’église à gauche.
Les statues à droite.
Les jeunes filles qui s’exhibent.
Les jeunes femmes qui s’agenouillent.
Les femmes qui prient, prient fort.
L’atmosphère de piété.
L’heure du retour.
Les provisions pour le dîner.
L’heure du dîner. Les plats succulents.
Les jeunes filles qui mangent peu.
Les jeunes femmes qui mangent bien.
Les vieilles femmes qui mangent trop.
La conversation qui s’anime.
L’après-midi frais et gai.
La glace au chocolat.
La musique au salon.
Les jeunes filles se déhanchent.
Les jeunes femmes balancent mollement les hanches.
Les vieilles femmes chuchotent, chuchotent.

(Célie Diaquoi-Deslandes)

Illustration: Gifford Beal

 

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Mots apportés d’ailleurs (Séverine Daucourt-Fridriksson)

Posted by arbrealettres sur 3 mars 2018




    
mots apportés d’ailleurs par portable. mobiles des gens dans les
automobiles détails muets des conversations entaillées par les
klaxons. conversations souvent sans mobile et bruit insup
portable des mots qu’on entend (pas)

.

(Séverine Daucourt-Fridriksson)

 

Recueil: Salerni
Traduction:
Editions: La lettre volée

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Tant de choses à transcrire que je voulais tenir (François de Cornière)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2018


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se reconnaître
illusion si douce
douceur et illusoire
si seuls les mots
pouvaient me dire

le bruit des essuie-glaces
feu rouge
et les gouttes sur le toit

je rentre de l’école le ciel noir
les marronniers du voisin et déjà
cet arrêt des choses

l’odeur d’avant la pluie
le silence d’un vélo
une femme au chignon blanc

et tant de choses à transcrire
que je voulais tenir

qui reviennent si loin
me rappeler à moi

qu’un klaxon transperce

(François de Cornière)

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Eté Carioca 73 (Carlos Drummond de Andrade)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2016



Eté Carioca 73

Le char du soleil promène ses roues d’incendie
sur les corps et les esprits, et les foudroie.
Restent, sous le massacre, des esquilles de conscience,
implorant, sans espoir, un pichet d’ombre.

Les arbres décolletés, allées sans arbres.
L’air est neutre, fixe, et refuse le passage
aux véhicules de la brise. Le bourdonnement de hannetons klaxons
résonne à l’intérieur de la cellule blessée.

Du sol noir mielleux éparpillé monte
le souffre des enfers en langues de feu.
La vie, ce lézard invisible dans son trou,
ou bien ce rocher brûlant où rit la verdure?

La mer s’ouvre en éventail à quelques milliers de visiteurs,
mais, courbés sous le poids de cette charge de flammes,
prenant mille formes d’effort et de pauvreté et de routine, par millions
ils se délectent de la malédiction de ce splendide été.

(Carlos Drummond de Andrade)


Nada Herman-Witkamp

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Je me suis endormie dans la douceur des chats (Michelle Caussat)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2015



Je me suis endormie dans la douceur des chats,
la télé contre leur pelage.
J’ai écrit comme on rêve,
la lumière m’a rassurée.
J’ai gravi bien des escaliers,
j’ai pleuré sur bien des tombes.
Je me suis sentie espionnée,
comme par l’œil d’un poisson mort.
La belle pluie bleue m’a lavée de tous ces mystères,
m’a défaite comme une fleur.
Maintenant qu’il fait nuit,
dans la compagnie d’un chat blanc et roux,
j’égrène des fruits de mémoire,
je tâche d’attendre le jour.
Il viendra, avec ses voitures et ses paroles,
déchirant le foulard d’un songe,
crevant la rue de Klaxons et de détritus.
Le chat s’est endormi,
la nuit est comme un ventre de Mère,
oui je vais l’attendre encore,
dans l’odeur des tilleuls, de la menthe,
dans la dentelle des papillons.

(Michelle Caussat)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration: ArbreaPhotos

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