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Poésie

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CERF-VOLANT (Odette Romeu)

Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2023



Illustration
    
CERF-VOLANT

Beau cerf-volant bigarré
Que le vent du Nord pourchasse
Toujours plus haut dans l’espace
Comme un grand voilier carré
Laissant traîner sur la lande
Sa liane de guirlande,

Tu ne vois pas de l’azur
Qu’au hasard des monts, des plaines
Des fleuves et des fontaines
Ton fil se souille d’impur
Limon boueux que la terre
Accroche à ta montgolfière

Et ce fil électrisé
Où s’agrippent des poussières
Combien de fois millénaires !
Est tellement empesé
Que fragile ta nacelle
Sous ce lestage chancelle

Mais pour briguer le timon
Quand le combat fera rage
Un soir de grêle et d’orage
Entre un Ange et le Démon
Quand pèsera trop la chaîne
Du mensonge et de la haine,

Le cerf-volant étiré
Rompra le fil qui l’égare
Larguant au vent son amarre
Et montera délivré
Pour voir une fleur éclore
Dans quelque Alpha du Centaure.

(Odette Romeu)

Recueil: Sur les rives du Jourdain
Editions: émergences

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Je le crie sur les toits (Bernard Friot)

Posted by arbrealettres sur 13 novembre 2019




    
je le crie sur les toits
je le hurle à la lune
je grimpe aux murs en y pensant
je saute en l’air en le disant
je t’aime je t’aime à la folie
j’en ai des frissons dans le dos
les cheveux qui se dressent sur la tête
les dents qui claquent les genoux qui tremblent
yeux exorbités doigts de pied électrisés
hou là là c’est excitant
exaltant étonnant époustouflant
vraiment
d’aimer

(Bernard Friot)

 

Recueil: Je t’aime, je t’aime, je t’aime… Poèmes pressés
Traduction:
Editions: Folio Junior

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Telle une brassée de roses (Kostas Karyotakis)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2018




    
Telle une brassée de roses

j’ai vu ce soir-là.
Dorée et subtile
par les rues, une senteur.
Et dans le coeur
une tendresse brusque.
Le manteau sous le bras,
le visage levé, irradié de lune.
L’atmosphère électrisée
de baisers, on dirait.
La pensée, les poèmes,
fardeau superflu.

J’ai comme l’aile brisée.
Pourquoi nous fut échu
cet été, je ne le sais pas même.
Pour quelle joie inespérée,
pour quelles amours,
pour quel voyage de rêve ?

(Kostas Karyotakis)

Découvert ici: https://desmotsetdesnotes.wordpress.com/

Recueil: Telles des guitares désaccordées
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Je pensais : Il est trop vieux (Missy Thorneburgh)

Posted by arbrealettres sur 3 mars 2017



baiser-3

Je pensais : Il est trop vieux,
il a trop d’enfants,
et cela ne m’intéresse pas
… (puis) il m’embrassa la nuque.

Cela m’électrisa intérieurement
et je lançai : « Oh, vas-y! ».

(Missy Thorneburgh)

 Illustration

 

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