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Posts Tagged ‘brigand’

Ma journée est absurde non-sens (Marina Tsvetaeva)

Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2023



Illustration: Pablo Picasso
    
Ma journée est absurde non-sens :
Je demande au pauvre une aumône,
Je donne au riche généreusement.

J’enfile dans l’aiguille un rayon,
Je confie ma clef au brigand,
Et je farde mes joues de blanc.

Le pauvre ne me donne pas de pain,
Le riche ne prend pas mon argent,
Dans l’aiguille le rayon ne passe pas…

Il entre sans clef, le brigand
Et la sotte pleure à seaux,
Sur sa journée de non-sens.

(Marina Tsvetaeva)

Recueil: Poèmes de Russie (1912-1920) suivi de La Porte arrachée par Marina
Traduction: Véronique Lossky & Georges Nivat
Editions: Des Syrthes

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Les bergers (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2020



Les bergers

Par les chemins poudreux, je les ai vus venir,
Les bergers de naguère. Ils parlaient des langages
Anciens en égrenant de bien vieux souvenirs,
Les dictons fleurissant dans leur barbes sauvages,
Avec des inflexions de métal émoussé.
Ils nous ont raconté de très longues histoires
De brigands, de trésors dans des montagnes noires,
Assis près du vieux puits. Puis, l’Ancien a toussé;
Dans le sac, ils ont mis le litre et les croûtons
Et sont partis, drapés d’un nuage de moutons.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration

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SONS (Jacob Glatstein)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019




    
SONS

La fille blonde à la harpe
Est pourtant un brigand camouflé.
Avec une lame de verre
Elle tranche les têtes bleues des résonances
Et les laisse en l’air palpitantes,
Agonisantes.

Et toi, et moi,
Qui durant des nuits entières
Avons étreint le sanglot de nos corps,
Vois comme elle se rit de nous,
La fille blonde à la harpe
Qui nous joue un chant de dérision
Jusqu’à l’orée du grand jour,
Jusqu’au coeur profond du jour.

(Jacob Glatstein)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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Celui qui veut (Frédéric Nietzsche)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2018



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Celui qui veut seulement, dans une certaine mesure, arriver à la liberté de la raison n’a pas le droit pendant longtemps de se sentir sur terre autrement qu’en voyageur; et non même pas pour un voyage vers un but dernier: car il n’y en a point.
Mais il se proposera de bien observer et d’avoir les yeux ouverts à tout ce qui se passe réellement dans le monde; c’est pourquoi il ne peut attacher trop fortement son coeur à rien de particulier;
il faut qu’il y ait toujours en lui quelque chose du voyageur, qui trouve son plaisir au changement et au passage.

Sans doute un pareil homme aura des nuits mauvaises, où il sera las et trouvera fermée la porte de la ville qui devait lui offrir un repos;
peut être qu’en outre, comme en Orient, le désert s’étendra jusqu’à cette porte, que les bêtes de proie hurleront tantôt loin, tantôt près, qu’un vent violent se lèvera, que des brigands lui raviront ses bêtes de somme.
Alors peut être l’épouvantable nuit descendra pour lui comme un second désert sur le désert, et son coeur sera-t-il las de voyager.

Qu’alors l’aube se lève pour lui, brûlante comme une divinité de colère, que la ville s’ouvre, il y verra peut être sur les visages des habitants plus encore de désert, de saleté, de fourberie, d’insécurité que devant les portes; et le jour sera pire presque que la nuit.
Ainsi peut-il en arriver parfois au voyageur;

mais ensuite viennent, en compensation, les matins délicieux d’autres régions et d’autres journées, où dès le point du jour il voit dans le brouillard des monts les choeurs des Muses s’avancer en dansant à sa rencontre, où plus tard, lorsque paisible, dans l’équilibre de l’âme des matinées, il se promène sous des arbres, verra-t-il de leurs cimes et de leurs frondaisons tomber à ses pieds une foison de choses bonnes et claires, les présents de tous les libres esprits qui sont chez eux dans la montagne, la forêt et la solitude, et qui, tout comme lui, à leur manière tantôt joyeuse et tantôt réfléchie, sont voyageurs et philosophes.

Nés des mystères du matin, ils songent à ce qui peut donner au jour, entre le dixième et le douzième coup de cloche,
un visage si pur, si pénétré de lumière, si joyeux de clarté; ils cherchent la philosophie d’avant-midi.

(Frédéric Nietzsche)

Illustration: Euan Macleod

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Au clair de lune (Buson)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2017


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Le chef des brigands
Récite une poésie
Au clair de lune

(Buson)

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Tout ce qui mûrit (Henri Michaux)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2017



Illustration: l’Assiette au Beurre 
    
Tout ce qui mûrit
s’emplit de brigands.

(Henri Michaux)

 

Recueil: Face aux verrous
Editions: Gallimard

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Ma journée est absurde non-sens (Marina Tsvetaïeva)

Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2016



Ma journée est absurde non-sens
J’attends du pauvre une aumône,
Je donne au riche généreusement.

J’enfile dans l’aiguille un rayon,
Je confie ma clef au brigand
Et je farde mes joues de blanc.

Le pauvre ne me donne pas de pain,
Le riche ne prend pas mon argent,
Dans l’aiguille le rayon ne passe pas.

Il entre sans clef, le brigand,
Et la sotte pleure à seaux
Sur sa journée de non-sens.

(Marina Tsvetaïeva)

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