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Posts Tagged ‘dégoûtant’

Grandes orgues du coeur (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023




    
Grandes orgues du coeur quelle est votre machine ?
Pourquoi vos couples furieux
Forment-ils un dragon de Chine
Un archange constellé d’yeux ?
vient dans ce désordre une musique sainte
Un souffle insensible aux combats ?
Et pourquoi cette longue plainte
Si haute montant de si bas.

(Jean Cocteau)

 

Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points

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Le Temps jamais ne change (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023



 Illustration: Zbigniew Rybczynski 
    
Le Temps jamais ne change
Ses linges dégoûtants.
Quel horrible mélange
Font l’espace et le temps.

Ce qui nous quitte reste
Contre toute raison
Et notre moindre geste
Encombre la maison.

Haut et bas gauche et droite
Avenirs et passés
Sont dans la même boîte
L’un sur l’autre entassés.

[…]

(Jean Cocteau)

 

Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points

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AMERICA (WEST SIDE STORY)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2021




    
AMERICA – WEST SIDE STORY

[Rosalia]
Porto Rico,
Magnifique archipel…
Île aux embruns tropicaux.
Éternelle culture de l’ananas,

Éternelles cerises de café…

[Anita]
Porto Rico…
Dégoûtant archipel…
Île des maladies tropicales.
Toujours y soufflent les ouragans,
Toujours y augmentent la population…
Et les dettes,
Et les cris des bébés,
Et les balles qui sifflent.
J’aime l’île de Manhattan.
Fumer la pipe, c’est le paradis !

[Les Autres]
J’aime vivre en Amérique !
Pour moi tout va bien en Amérique !
Tout est gratuit en Amérique !

À bas prix en Amérique !

[Rosalia]
J’aime la ville de San Juan.

[Anita]
Je connais un bateau qui t’y emmènera.

[Rosalia]
Des milliers d’arbres en fleurs.

[Anita]
Des milliers de personnes qui grouillent !

[Toutes]
Il y a des automobiles en Amérique,
Il y a de l’acier chromé en Amérique,
Il y a des roues à rayon en Amérique,

C’est du lourd, en Amérique !

[Rosalia]
Je roulerai en Buick dans les rues de San Juan.

[Anita]
S’il y a une route à emprunter.

[Rosalia]
J’offrirai une course à mes cousins.

[Anita]
Comment tu vas t’y prendre pour les faire rentrer ?

[Toutes]
L’immigrant choisit l’Amérique,
Tout le monde se dit bonjour en Amérique ;

Personne ne se connaît en Amérique
Porto Rico est en Amérique !

[Rosalia]
J’apporterai une télé à San Juan.

[Anita]
Si il y a du courant !

[Rosalia]
Je leur offrirai une nouvelle machine à laver.

[Anita]
Qu’ont-ils à laver ?

[Toutes]
J’aime les côtes d’Amérique !
Le confort t’attend en Amérique !

Ils ont des poignées à serrure en Amérique,
Ils ont du parquet en Amérique

[Rosalia]
Quand je retournerai à San Juan.

[Anita]
Quand cesseras-tu de bavasser, va-t’en !

[Rosalia]
Tout le monde m’acclamera là-bas !

[Anita]
Là-bas, tout le monde sera parti ici !

(WEST SIDE STORY)

***

America

[Rosalia]
Puerto Rico,
You lovely island . . .
Island of tropical breezes.
Always the pineapples growing,

Always the coffee blossoms blowing . . .

[Anita]
Puerto Rico . . .
You ugly island . . .
Island of tropic diseases.
Always the hurricanes blowing,
Always the population growing . . .
And the money owing,
And the babies crying,
And the bullets flying.
I like the island Manhattan.
Smoke on your pipe and put that in!

[Les Autres]
I like to be in America!
O.K. by me in America!
Ev’rything free in America

For a small fee in America!

[Rosalia]
I like the city of San Juan.

[Anita]
I know a boat you can get on.

[Rosalia]
Hundreds of flowers in full bloom.

[Anita]
Hundreds of people in each room!

[Toutes]
Automobile in America,
Chromium steel in America,
Wire-spoke wheel in America,

Very big deal in America!

[Rosalia]
I’ll drive a Buick through San Juan.

[Anita]
If there’s a road you can drive on.

[Rosalia]
I’ll give my cousins a free ride.

[Anita]
How you get all of them inside?

[Toutes]
Immigrant goes to America,
Many hellos in America;
Nobody knows in America

Puerto Rico’s in America!

[Rosalia]
I’ll bring a T.V. to San Juan.

[Anita]
If there a current to turn on!

[Rosalia]
I’ll give them new washing machine.

[Anita]
What have they got there to keep clean?

[Toutes]
I like the shores of America!
Comfort is yours in America!
Knobs on the doors in America,

Wall-to-wall floors in America!

[Rosalia]
When I will go back to San Juan.

[Anita]
When you will shut up and get gone?

[Rosalia]
Everyone there will give big cheer!

[Anita]
Everyone there will have moved here!

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Etre seul (Peter Handke)

Posted by arbrealettres sur 8 août 2016



Etre seul produit la souffrance la plus glacée,
la plus dégoûtante qui soit : on devient inconsistant.

Alors on a besoin de gens qui nous apprennent
qu’on n’est tout de même pas aussi détérioré que cela.

(Peter Handke)

Découvert ici: http://cetairderien.com/

Illustration: Sophie Rocco

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Les soupirs d’une âme exilée (Martial de Brives)

Posted by arbrealettres sur 14 avril 2016



Les soupirs d’une âme exilée

Je vis, mais c’est hors de moi-même,
Je vis, mais c’est sans vivre en moi ;
Je vis dans l’objet de ma foi
Que je ne vois pas et que j’aime ;
Triste nuit de long embarras
Où mon âme est enveloppée,
Si tu n’es bientôt dissipé,
Je me meurs de ne mourir pas.

Le nœud de flamme et de lumière
Qui lie à Dieu seul mon amour
Fait par un amoureux détour
Qu’il soit captif, et moi geôlière ;
À voir qu’en de faibles appâts
Il trouve une prison si forte,
Un si grand zèle me transporte
Que je meurs de ne mourir pas.

Bon Dieu, que longue est cette vie !
Fâcheux exil qui me détiens,
Que ta prison et tes liens
Pèsent à mon âme asservie :
L’espoir d’être libre au trépas
Me cause tant d’impatience,
Qu’attendant cette délivrance
Je me meurs de ne mourir pas.

Que cette vie est dégoûtante
Où l’on ne tient Dieu qu’en désir,
Où l’amour mêle son plaisir
À l’ennui d’une longue attente ;
Sentant que mon cœur déjà las
Succombe sous un faix si rude,
Je suis en telle inquiétude
Que je meurs de ne mourir pas…

(Martial de Brives)

Illustration: Ernest Pignon-Ernest

 

 

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