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Tant d’images entrevues
qui presque toujours meurent comme les papillons
certaines — plutôt rares — restent imprimées
à jamais dans la mémoire
(Hamid Tibouchi)
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2023
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Tant d’images entrevues
qui presque toujours meurent comme les papillons
certaines — plutôt rares — restent imprimées
à jamais dans la mémoire
(Hamid Tibouchi)
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Posted by arbrealettres sur 14 mars 2020
Il est 5 heures, Paris s’éveille
Je suis l’dauphin d’la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins d’balais
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les travestis vont se raser
Les stripteaseuses sont rhabillées
Les traversins sont écrasés
Les amoureux sont fatigués
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Le café est dans les tasses
Les cafés nettoient leurs glaces
Et sur le boulevard Montparnasse
La gare n’est plus qu’une carcasse
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
La tour Eiffel a froid aux pieds
L’Arc de Triomphe est ranimé
Et l’Obélisque est bien dressé
Entre la nuit et la journée
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les banlieusards sont dans les gares
A la Villette on tranche le lard
Paris by night, regagne les cars
Les boulangers font des bâtards
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C’est l’heure où je vais me coucher
Il est cinq heures
Paris se lève
Il est cinq heures
Je n’ai pas sommeil
(Jacques Dutronc)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Dutronc), banlieusard, bâtard, boulevard, café, car, carcasse, déprimé, gare, imprimé, lard, Paris, ranimé, s'éveiller, se coucher, se lever, sommeil, tasse | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2019
Illustration: René Baumer
MALENTENDU
Ceci sera un poème triste. Je ne sais pas très bien
pourquoi je crache ce secret, mais depuis environ
trois mois je crois de plus en plus que la poésie
n’est pas une forme de charité. Plutôt une maladie
que l’on partage avec une poignée d’idiots sans espoir,
une plainte raffinée qui surtout ennuie les autres,
et la nuit – ce n’est pas un art de guérir.
La chambre reste une chambre, le lit un lit.
Ma vie est gâtée par la poésie et même
si je savais mieux avant, je ne me fais aucune illusion
quand, avec ce petit tas d’imprimés, je tracasse
soixante-quatre lecteurs ou, pire, abats deux arbres.
***
MISVERSTAND
Dit wordt een droef gedicht. Ik weet niet goed
waarom ik dit geheim ophoest, maar sinds een maand
of drie geloof ik meer en meer dat poëzie
geen vorm van naastenliefde is. Eerder een ziekte
die je met een handvol hopeloze idioten deelt,
een uitgekookte klacht die anderen vooral verveelt
en ‘s nachts — een heelkunst is het niet.
De kamer blijft een kamer, het bed een bed.
Mijn leven is door poésie verpest en ook
al wist ik vroeger beter, ik verbeeld me niets
wanneer ik met dit hoopje drukwerk vierenzesti g
lezers kwel of, erger nog, twee bomen vel.
(Menno Wigman)
Recueil: L’affliction des copyrettes
Traduction: Pierre Gallissaires et Jan H. Mysjkin
Editions: Cheyne
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Posted by arbrealettres sur 23 mars 2018
mal
je tends les bras
j’ouvre les mains
et je vois les traces
du mal
et ça fait
mal
noir sale
en dedans de moi
je mets les poings
sur mes yeux
fermés
et je vois la lumière
noire
du mal
rien pour effacer
c’est gravé imprimé
en moi
et ça fait
mal
le mal
(Bernard Friot)
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Friot), bras, dedans, effacer, grave, imprimé, lumière, main, mal, noir, ouvrir, poings, sale, tendre, traces, ventre, yeux | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2017
Illustration: William Waterhouse
« Nous n’osons plus chanter les roses »
Redoutant la banalité,
je garde pour moi des poèmes.
Ils ne sont souvent imprimés
que dans mon coeur ; et je les aime,
enfouis en moi, ces chants cachés.
Ô pure, unique liberté
du plaisir et de la jeunesse !
O des sens neuve et douce ivresse !
Je crains que des vers sans noblesse
souillent vos divines beautés.
(Constantin Cavàfis)
Recueil: Tous les poèmes
Traduction: Michel Volkovitch
Editions: Le miel des Anges
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Posted by arbrealettres sur 13 avril 2017
Confession
Les lambeaux de notre amour mitigé
Accrochés aux poutres de mes souvenirs
Imprimés en moi éternellement.
Ce savant mélange, ce savant désordre
Cette passion étonnée, détonnée
Cet étrange amalgame de souvenirs
Ce synchronisme parfait, cet élan
Ce lien spirituel, primitif, basique
Donnent à ma vie du relief.
Vie sacralisée, saturée, colorée.
Oui, je t’aime. Oh! Que je t’aime!
Les fibres de mon corps, tendues
Vers un seul être, une seule âme.
Mon grand amour, mon tout amour.
Pourtant, je te confesse:
L’obésité de mon amour pour toi,
Me bloque la respiration. Asphyxie.
Criw, craw, criw, craw!
Gorge raclée, souffle court!
Cet amour cataclysme m’anéantira
Cet amour volcan me consumera.
Si je dois t’aimer, je ne dois exister.
Je ne puis me résoudre à disparaître.
Je t’aimerai de loin, plus fort encore
(Nedjmhartine Vincent)
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