Posts Tagged ‘(Gottfried Benn)’
Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2018
CE QUI EST GRAVE
Entendre parler d’un bon roman policier anglais
pas traduit en allemand
lorsqu’on ignore l’anglais.
Quand il fait chaud voir une bière
que l’on ne peut payer.
Avoir une pensée neuve
qu’on ne peut envelopper dans un vers d’Hölderlin
comme le font les professeurs.
La nuit en voyage entendre déferler la vague
et se dire qu’elle ne cesse jamais.
Très grave : être invité,
lorsque chez soi les pièces sont plus tranquilles
le café meilleur
et la conversation pas nécessaire.
Le pire
ne pas mourir en été
quand tout est clair
et la terre tendre sous la bêche.
(Gottfried Benn)
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Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018
QUAND QUELQUE CHOSE DOUCEMENT
Quand quelque chose doucement dans un murmure t’enveloppe,
semblable à la splendeur de la glycine sur ce mur
vient alors l’heure de ce deuil
de ne pas te savoir riche et inépuisable,
comme les fleurs ou comme la lumière :
venant en rayons, se métamorphosant,
oeuvrant à des dessins semblables
que n’entrelace tous que l’une des ivresses,
que l’un des velours où reposent les choses
coulant ainsi et ainsi compactes,
qui tracent les frontières, retiennent les heures
et ne font rien en ce deuil.
(Gottfried Benn)
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Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
ROSES
Dès que les roses s’écoulent
du vase ou du bouquet
et commencent à s’effeuiller
tombent aussi les larmes.
Rêve de la durée, du changement
et du retour des heures,
rêve — devant la profondeur du deuil :
le pétale qui tombe est porteur de réponse.
Folie de l’ascension des heures de tous
vers la résurrection,
folie — devant la chute, le silence :
quand les roses se fanent.
(Gottfried Benn)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
Un homme parle
Un homme parle :
Ici-bas n’est pas de consolation. Vois,
la campagne s’éveille aussi de ses fièvres.
A peine quelques dahlias étincellent encore.
Elle est là, dévastée
comme après un combat équestre.
J’entends en mon sang retentir un départ.
Oh, toi, mes yeux s’enivrent déjà
de la teinte bleutée des collines lointaines,
Déjà je sens un frôlement sur mes tempes
(Gottfried Benn)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
Cycle
La molaire solitaire d’une putain
morte ignorée
était aurifiée.
Les autres dents s’étaient détachées comme sur un accord tacite.
L’employé de la morgue arracha celle-là aussi,
la mit en gage et puis alla danser,
car, dit-il,
seule la terre doit retourner à la terre
(Gottfried Benn)
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2017
FOUGÈRE
Fougère, fougère qui bruit,
annonce l’heure en bruissant;
ciel, les ciels guettent
qui peut encore être vivant.
Chacun connaît les jours
où nous voyons les lointains :
Vivre : jeter des ponts
sur des fleuves qui passent.
Fougère, fougère qui bruit,
c’est l’éternité
où l’automne et les roses
échangent un regard de mort lointaine;
alors montent aussi des mers les accords de l’inapaisé,
le reflet de vague
des plages blafardes et des récifs.
Fougère, fougère inclinant
trop profondément la musique;
ce qui meurt veut se taire :
Silence panique;
d’abord jeter les ponts,
le plateau de sang,
puis, lorsque les ponts portent,
les fleuves — où sont-ils ?
(Gottfried Benn)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2017
Se tromper et devoir cependant
accorder sa confiance à son être intérieur,
c’est cela l’homme.
(Gottfried Benn)
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Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2016
Un mot, une phrase – d’un chiffre se lève
le sens soudain, l’éclair d’une vie,
arrêt du soleil, silence des sphères
et tout prend corps autour de lui.
Un mot – un éclat, un vol, un feu,
Un jeu de flamme, rayures d’étoiles –
Et l’ombre de nouveau, immense,
dans l’espace vide autour du monde et de moi.
(Gottfried Benn)
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Posted by arbrealettres sur 26 septembre 2015
Les bêtes qui secrètent des perles sont closes,
Elles reposent et ne connaissent que la mer.
(Gottfried Benn)
Illustration
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