Esquisse
je suis celui qui dit: “je ne suis jamais seul”
je parle avec mes croquis, j’ombre les espaces
et j’invente des historiettes
comme celle de cette famille qui pose
gauchement
dans un studio de photographie.
(Abdourahman A. Waberi)
Posted by arbrealettres sur 4 août 2022
Esquisse
je suis celui qui dit: “je ne suis jamais seul”
je parle avec mes croquis, j’ombre les espaces
et j’invente des historiettes
comme celle de cette famille qui pose
gauchement
dans un studio de photographie.
(Abdourahman A. Waberi)
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Posted by arbrealettres sur 27 août 2020
Avec sa fougue végétale
La campagne à l’horizon bleu
Aura rejoint la mer étale
Que le soir ombre peu à peu.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2019
Je n’ai jamais donné de boucle de
Cheveux à un homme, sinon à toi celle
Qu’aujourd’hui sur mes doigts pensivement
J’enroule en sa longueur brune, te disant
« Prends-la. » Ma jeunesse s’est enfuie hier;
Mes cheveux ne bondissent plus sur mes pas
Et je ne les pique plus de rose ou de myrte
Comme le font les jeunes filles. Or ils ombrent
Simplement sur mes joues la trace des larmes,
Inclinant sous leur poids ma tête penchée
Par le chagrin. Je les pensais voués aux
Ciseaux funèbres, mais l’Amour y a droit –
Prends-les toi… trouvant, par-delà les ans,
Le baiser qu’à sa mort ma mère laissa.
(Elizabeth Browning)
Posted in poésie | Tagué: (Elizabeth Browning), baiser, boucle, chagrin, cheveu, ciseaux, jeunesse, larmes, mère, mort, myrte, ombrer, rose, s'enrouler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2018
Illustration: Natsumi Sôzeki
Sans goût pour la poussière du monde ou le bosquet d’ermite,
J’ai cette chambre vide et propre, qui me connaît en amie.
Au toucher d’un caillou, j’imite ce que pense un nuage;
Devant un prunier en pot, je vois ce que ressent la mousse.
Crins d’une queue-de-cerf, jouxtant la table vermillon;
Mots à têtes de mouches, qu’ombre l’écritoire pourprin.
C’est dans ce calme-là qu’est mon affaire, boire le thé,
Charger les chauds rayons d’éclairer mon labeur poétique.
(Natsumi Sôzeki)
Posted in poésie | Tagué: (Natsumi Sôzeki), ami, éclairer, écritoire, boire, bosquet, caillou, chambre, charger, chaud, connaître, crin, ermite, goût, imiter, labeur, monde, mouche, mousse, nuage, ombrer, penser, poétique, pot, poussière, propre, prunier, ressentir, table, thé, toucher, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018
Le cheval
Et le cheval longea ma page.
Il était seul, sans cavalier,
mais je venais de dessiner
Une mer immense et sa plage.
Comment aurais-je pu savoir
D’où il venait, où il allait ?
Il était grand, il était noir,
Il ombrait ce que j’écrivais.
J’aurais pourtant dû deviner
Qu’il ne fallait pas l’appeler.
Il tourna lentement la tête
Et, comme s’il avait eu peur
Que je lise en son coeur de bête,
Il redevint simple blancheur.
(Maurice Carême)
Posted in poésie | Tagué: (Maurice Carême), appeler, écrire, bête, blancheur, cavalier, cheval, coeur, dessiner, deviner, grand, mer, noir, ombrer, page, peur, plage, seul | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2018
Illustration: Henri Rousseau dit le douanier-rousseau
À la lisière de la forêt, – les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent, –
la fille à lèvre d’orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés,
nudité qu’ombrent, traversent et habillent les arcs-en-ciel, la flore, la mer.
(Arthur Rimbaud)
Posted in poésie | Tagué: (Arthur Rimbaud), arc-en-ciel, éclairer, éclater, clair, croisé, déluge, fille, fleur, flore, forêt, genou, habiller, lèvre, lisière, mer, nudité, ombrer, orange, pré, rêve, sourdre, tinter, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Henri Meschonnic), avancer, lumière, ombrer | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2018
OMBRAGE
Les ombres piétinent
mon ombre
les combats d’autrefois
sont des combats pour rire
les femmes d’autrefois
des ombres-femmes
le ciel un ciel sombre
d’autrefois
ombres sont mes années
jadis toute proche
caresse ou menace
aujourd’hui telle une ombre
derrière moi
cris et murmures d’autrefois
le vent les ombre
et derrière moi les visages
couleur d’ombre
ombres sont mes nuits
couleur de morelle noire
ombres sont mes oeuvres
et moi aussi je suis une ombre
projeté vers l’avenir
par d’autres ombres
vers d’autres nuits
d’autres visages
de nouvelles oeuvres
ombres sont mes oeuvres
(Hans Magnus Enzensberger)
Posted in poésie | Tagué: (Hans Magnus Enzensberger), aujourd'hui, autrefois, avenir, caresse, ciel, combat, couleur, cri, derrière, femme, jadis, menace, murmuré, oeuvre, ombrage, ombre, ombrer, piétiner, proche, projeter, rire, sombre, vent, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2017
La Femme ermite
Là-bas dans nos herbes l’y a une ermite.
— Là-bas dans nos herbes une ermite il y a.
Tous les jours elle dit quelle deviendra riche.
— Tous les jours elle dit qu’elle s’enrichira.
Elle s’enfuit au bois cueillir la noisille.
— Et s’enfuit au bois pour gauler la noix.
Elle mit dans son doigt une tant verte épine !
— Elle mit dans son doigt une tant verte épine !
L’épine a tant crû qu’elle ombre la ville.
— L’épine a tant crû qu’elle ombre les toits.
De la plus p’tite branche on fit deux navires,
— De la plus p’tite branche on en fit bien trois.
L’un est pour le roi, — le gardera-t-il ?
— L’un est pour la reine, l’autre est pour le roi.
Le troisième pour elle, — le gardera-t-elle ?
— Le troisième pour elle et le fils du roi.
(Paul Fort)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Fort), épine, bois, branche, croire, devenir, doigt, ermite, femme, fils, herbe, navire, noix, ombrer, riche, roi, s'enfuir, toit, vert, ville | 1 Comment »