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Poésie

Posts Tagged ‘plus tard’

Chaque soir… (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020




    
Chaque soir…

Chaque soir revenait l’instant fatidique Il
traînait prenait le pot traînait encore Puis
bandant sa volonté dominant sa peur il se
jetait dans la nuit descendait des marches

ouvrait à tâtons la porte qui grinçait
Il descendait encore La lumière éclairait
à peine la cuve et les tonneaux
Du robinet ne coulait qu’un mince filet de vin

À tout instant pouvait surgir le voleur d’enfant
Dans sa main le pot tremblait
Plus tard il lui a fallu descendre dans une autre cave Il
n’en est remonté qu’après de longues années

(Charles Juliet)

S’il fut un premier jour, 2005.

Recueil: Courage Dix variations sur le courage et un chant de résistance
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Le temps ne se divise pas (Eugène Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 24 Mai 2018



Illustration: Catherine Millet
    
Le temps
Ne se divise pas.

Avant, pendant, après
Se retrouvent en nous.

Maintenant ou plus tard.

(Eugène Guillevic)

 

Recueil: Relier
Traduction:
Editions: Gallimard

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Le grand jour (Roland Giguère)

Posted by arbrealettres sur 18 avril 2018




    
Le grand jour

Plus tard le ciel déchiré de cris
plus tard les enfants nus
plus tard les bruits légers des belles rencontres
plus tard les poignets cernés par l’amour
plus tard la pitié des affamés
plus tard le livre comme un oiseau blanc
plus tard le culte des innocents

beaucoup plus tard
au moment de la grande clarté
au moment de la grande éclipse
les éclats de lune répandus par le soleil
et les traits de plumes sur les murs froissés
traits rouges rapides cruels
et plume d’hirondelle
immobile au sommet des taudis
pour entretenir le bleu des toiles
pour supporter le toit absent
longues absences d’autrefois
d’aujourd’hui et de toujours

beaucoup plus tard
le ciel déchiré de cris
déchiré comme une aile.

(Roland Giguère)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil: L’Age de la Parole
Traduction:
Editions: Éditions de l’Hexagone

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Les étoiles n’ont pas d’amoureux (Federico Garcia Lorca)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2018




    
Les étoiles
n’ont pas d’amoureux.
Jolies
comme elles sont!

Elles attendent un galant
qui les enlèvera
vers la Venise idéale.

Chaque soir elles paraissent
aux grilles de leur fenêtre
— ô ciel à mille étages! —
et font des signes lyriques
aux océans d’ombre
qui les environnent.

Mais attendez, mes belles :
lorsque je mourrai plus tard
je vous prendrai une à une
sur ma jument de brouillard.

(Federico Garcia Lorca)

 

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PASSAGE (François de Cornière)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2018



Illustration: Robert Bared
    
PASSAGE

couple jeune
sur un passage clouté
il pleut serré
et les voitures qui passent
entraînée par la file
l’image enregistrée
m’accompagne plus loin
comme d’autres dans la rue
qu’on voudrait développer
plus tard
qu’on oublie comme vivre dans l’instant
le déclic d’un poème
voilé

(François de Cornière)

 

Recueil: Ces moments-là
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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J’AI BEAU FAIRE… (Jean Rousselot)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2016



J’AI BEAU FAIRE…

J’ai beau faire et beau dire et tout illuminer
D’un soleil qui pourrait être à ma fantaisie
Si demain j’acceptais d’être nu, d’être né,
De passer du côté chaleureux de la vie,

Je ne vis que d’attendre et nul ne me convie
A franchir la lisière en larmes de l’espoir.
Je ne vis que d’attendre, épuisant mon pouvoir
Sur quelques vains lambeaux qu’en hâte je relie :
Un regard de feu noir, une jambe jolie.

Mais chacun a sa place et chacun a sa part
Dans ces cantons du ciel où caille la lumière,
Où toute nourriture est un effet de l’art,
Le désir ; alchimie — une rouge lanière,
La mémoire : un sursis — plus tard, toujours plus tard !

J’ai beau faire et beau dire, à mon poignet surprendre
Un clignement blafard qui faufile mon sort,
A chaque heure suffit l’impatience tendre
D’une vie acharnée à refuser la mort.

(Jean Rousselot)

Illustration: Brendan Monroe

 

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