Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘pubis’

Alors le peintre (Michel Deguy)

Posted by arbrealettres sur 3 Mai 2019



 

George Owen Wynne Apperley (1884 – 1960)   [1280x768]

Alors le peintre

La peinture n’est jamais réaliste puisqu’elle peint le NU:
Plume du sexe fichée en terre
Aisselles Etoiles Pubis Etoiles Palmiers Etoiles
Noires sur la nuit verte
Les hanches catalanes le fort menton de femmes
Giration silencieuse des profils
La captation des faces

(Michel Deguy)

Illustration: George Owen Wynne Apperley

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LES FRUITS DU CORPS (Abdellatif Laâbi)

Posted by arbrealettres sur 16 avril 2017



LES FRUITS DU CORPS
(extraits)

Le lit constellé
vogue par à-coups
Partant du nombril
la Grande Ourse
et juste au-dessus de la hanche
l’étoile du berger

*

Par vagues insensées
tu te découvres
Je sens mes cheveux pousser
L’île est en vue
J’écarte les touffes de la toison
et m’accorde du miel
le subtil rayon

*

Je n’imagine rien
Je n’invente rien
Je crois sur-le-champ
Je vois et touche
l’objet de ma croyance
ce divin pubis

*

Comme un lierre fou
je m’enroule
autour de tes branches
Ton écorce s’attendrit
et s’ouvre
Goutte à goutte
je reçois ta sève
Un moment
et je commence à bourgeonner

*

Au fond des iris
lestes et radieux
on dirait la vulve
réjouie de sa soif

*

Arbre de chair
savant de volupté
Il s’étire
vers la cime
et l’abîme
Coupe l’infini
en deux

*

Celui qui n’a jamais
goûté à l’interdit
qu’il me jette
la première pomme

*

Misérables hypocrites
qui montez au lit
du pied droit
et invoquez le nom de Dieu
avant de copuler
De la porte
donnant sur le plaisir
vous ne connaîtrez
que le trou aveugle
de la serrure

*

Que restera-t-il de la collision
Après l’embrasement
que lira-t-on dans les cendres?
La chair
s’est détachée de la chair
Arbre déraciné
l’homme gît
auprès de la femme

(Abdellatif Laâbi)

Illustration: Takahiro Hara

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

J’ai poussé les murs de la pluie (Georges Jean)

Posted by arbrealettres sur 7 juin 2016



J’ai poussé les murs de la pluie
Sur un chemin d’herbes fragiles

J’ai trouvé dans le sable clair
Les pas d’un enfant d’autrefois

J’ai compté des pierres de sang
Dans le sentier des contes bleus

J’ai retrouvé sous les tilleuls
Des étés bruissants d’abeilles

J’ai tenu dans mes mains avides
Les seins tendus de l’aventure

J’ai senti sous mes genoux durs
Le doux pubis d’une amoureuse

J’ai plongé dans l’eau du matin
Pour ouvrir l’aube à mes vertiges

J’ai marché vers d’anciens villages
Où les chats caressaient la nuit

J’ai creusé des couloirs de neige
Sous des masques de pierre noire

J’ai traversé des landes mornes
Avec des fleurs de tragédie

J’ai déchiré des brouillards blancs
Pour serrer des ombres vivantes

J’ai tenté d’atteindre l’espace
Vesr les vagues de l’horizon

J’ai tenu le visage obscur
Qui parle aux portes du miroir

J’ai poussé les murs de la pluie
Pour entendre d’autres paroles.

(Georges Jean)


Illustration

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

Toute trace de l’homme est perdue (Annunzio)

Posted by arbrealettres sur 22 avril 2016



Toute trace de l’homme est
perdue. Aucune voix ne résonne,
si j’écoute. Toute souffrance
humaine m’abandonne.
Je n’ai plus de nom.
Et je sens que mon visage
se dore de l’or
méridien,
et que ma barbe
blonde brille
comme la paille marine;
je sens que le rivage sillonné
par le travail
si délicat des vagues
et du vent s’assimile
au creux de ma main
là où le toucher s’affine.

Et ma force passive
se grave sur le sable,
se répand dans la mer;
et le fleuve devient ma veine,
la montagne mon front,
la forêt mon pubis,
le nuage ma sueur.
Et moi je suis dans la fleur
du typha, dans l’écaille
de la pomme de pin, dans la baie
de genévrier; je suis dans le fucus,
dans la paille marine,
dans chaque chose insignifiante,
dans chaque chose immense,
dans le sable contigu,
dans les sommets lointains.
Je brûle, je brille,
Et je n’ai plus de nom.

(Annunzio)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’ÉPOUSE DU VOISIN (Roland Brachetto)

Posted by arbrealettres sur 10 octobre 2015



L’épouse du voisin
a revêtu son lit de sable chaud
elle entrouvre des temples d’érable et d’acajou
elle recueille sous sa robe les troupeaux aveuglés
tous les lacs de Finlande
la voici dentellière semeuse de libellules
l’oreille collée contre une armoire secrète
pour entendre gargouiller l’enfant-roi
elle affûte la proue brise le joug
elle tourne son pubis imberbe vers la lumière
puis se laisse couler dans le donjon de ciment frais
la voici messagère en émoi
fuyant les arbres morts saluant l’autobus
hosanna
l’épouse du voisin déroule nuit et jour
une échelle de soie
de table en table elle traverse l’étendue
les bras chargés de jouets transparents

(Roland Brachetto)

Illustration: Alex Alemany

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »