Posts Tagged ‘(Louise de Vilmorin)’
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022

Chasseresse ou dévote ou porteuse de dons
La solitude est verte en des landes hantées,
Comme chansons du vent aux provinces chantées
Comme le souvenir lié à l’abandon.
La solitude est verte.
Verte comme verveine au parfum jardinier
Comme mousse crépue au bord de la fontaine
Et comme le poisson messager des sirènes,
Verte comme la science au front de l’écolier.
La solitude est verte.
Verte comme la pomme en sa simplicité,
Comme la grenouille, cœur glacé des vacances,
Verte comme tes yeux de désobéissance,
Verte comme l’exil où l’amour m’a jeté.
La solitude est verte.
(Louise de Vilmorin)
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Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2021

Je suis un voyageur en noir.
Qui voudrait suivre mes empreintes?
Qui voudrait m’entendre et savoir?
Bateau de deuil, bateau de plaintes,
Je suis un voyageur en noir.
Je suis un navire en détresse
Sous l’offense du mauvais sort.
Ma cargaison n’est que tristesse,
Ah! ne montez pas à mon bord,
Je suis un navire en détresse.
Je suis un voyageur en noir.
Toute saison m’est étrangère.
Un souvenir veut me revoir,
Ma pensée est sa messagère,
Je suis un voyageur en noir.
Enfants, beaux oiseaux demoiselles,
Citadelles d’enlacements,
Dites, la parole peut-elle,
Peut-elle égarer le tourment?
Enfants, beaux oiseaux demoiselles,
Peut-elle égarer le malheur,
Lui faire quitter son ouvrage,
Le changer en saule pleureur
Drapant une chambre d’ombrage?
Peut-elle égarer le malheur?
Mes mains sont herbier de caresses.
Herbes d’amour, fleurs de mes soins
Ne sont plus qu’ombre et sécheresse
En ma paume et bruissant au loin.
Mes mains sont herbier de caresses.
Notre lit était un pays,
Une île, une gorge bien creuse,
La plaine où nous avons cueilli
Des fleurs du nom d’aventureuses.
Notre lit était leur pays.
Jeunes filles battant des ailes,
Premiers rayons, premier oubli.
Dites, la parole peut-elle
Plier le drap de l’ancien lit ?
Jeunes filles battant des ailes,
Peut-elle égarer le chagrin,
Le changer en rose des vents marins,
Soit en forêt, soit en prairie ?
Peut-elle égarer le chagrin ?
Si vous montez du puits des larmes,
Enfants, vous venez de mon coeur.
Vous êtes, peut-être, en vos charmes
Ma morte libre de mes pleurs?
Si vous montez du puits des larmes
Vais-je m’arrêter à jamais
Auprès de vous, mes patineuses ?
Comme vous, celle que j’aimais
Etait en étant nombreuse.
Vais-je m’arrêter à jamais
Pour votre chaleur à ma hanche,
Pour goûter à votre pâleur
Et pour vos doux bras de peau blanche ?
Ne serais-je plus voyageur
Pour votre chaleur à ma hanche?
Sous quelque auvent, guettant mon pas,
Un petit garçon me supplie,
Il crie : » Oh! ne t’attarde pas,
Ma mère croit que tu l’oublies
Sous quelque auvent, guettant un pas »
Femme, mon ange fiancée,
Nous marierons nos souvenirs.
Cultive un jardin de pensées
Je viendrai bientôt les cueillir.
Femme, mon ange fiancée,
Regarde aux miroirs du trépas,
Rougissante des nuits prochaines,
Ta lèvre où mon baiser soupa.
Attend la fin de ma semaine,
Regarde aux miroirs du trépas.
(Louise de Vilmorin)
Illustration: Max Mitenkov
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Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2021

AMOUR
Une petite plage
Où l’on ne rit pas
Où personne ne passe
C’est l’amour
L’ombre non plus n’y chasse
De bras en bras
Un autre jour
Pas de fausse mésange
Mais au loin
Une petite île
Comme une meule de foin
Et sous l’aile d’un ange
Deux anges
Immobiles
(Louise de Vilmorin)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2021

Les marches
Monterai-je encore souvent ces marches vertes ?
Monterai-je encore souvent pensant à toi
Ces marches conduisant à ma chambre déserte ?
Referai-je toujours la route d’autrefois ?
(Louise de Vilmorin)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

Notre lit était un pays,
Une île, une gorge bien creuse,
La plaine où nous avons cueilli
Des fleurs du nom d’aventureuses.
Notre lit était leur pays.
Mes mains sont herbier de caresses.
Herbes d’amour, fleurs de mes soins,
Ne sont plus qu’ombre et sécheresse
En ma paume et bruissant au loin.
Mes mains sont herbier de caresses.
(Louise de Vilmorin)
Illustration: Arunas Zilys
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020
![Andrew Wyeth Paintings 45 [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/05/andrew-wyeth-paintings-45-800x600.jpg?w=784&h=711)
Toute saison m’est étrangère
Un souvenir veut me revoir,
Ma pensée est sa messagère.
Je suis un voyageur en noir,
Toute saison m’est étrangère.
(Louise de Vilmorin)
Illustration: Andrew Wyeth
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

Regarde aux miroirs du trépas
Rougissante des nuits prochaines,
Ta lèvre où mon baiser soupa,
Attends la fin de ma semaine,
Regarde aux miroirs du trépas.
Femme, mon ange fiancée,
Nous marierons nos souvenirs.
Cultive un jardin de pensées
Qu’ensemble nous allons cueillir.
Femme, mon ange fiancée.
(Louise de Vilmorin)
Illustration: Paul Delvaux
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

Pleurez, ne serait-ce qu’un peu,
Ruisseau, rose fraîche et verdure,
Et toi ciel noir, et toi ciel bleu
Pleurez pour tout ce que j’endure,
Pleurez, ne serait-ce qu’un peu.
(Louise de Vilmorin)
Illustration: Ráed Al-Rawi
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Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2020

Premier espoir, premier oubli,
Oserez-vous, de vos mains frêles,
Plier le drap de l’ancien lit,
Jeunes filles battant des ailes?
Premier espoir, premier oubli.
(Louise de Vilmorin)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2020

J’AI VU
J’ai vu plus d’un adieu se lever au matin,
J’ai vu sur mon chemin plus d’une pierre blanche,
J’ai vu parmi la ronce et parmi le plantain
Plus d’un profil perdu, plus d’un regard éteint
Et plus d’un bras, la nuit, que me tendaient les branches.
Par le calme et la pluie et le souffle du vent
J’ai vu passer les mots qu’un baiser accompagne.
J’ai vu ces baisers-là s’en aller au couvent
Et dans le flot des lacs où le temps va, rêvant,
J’ai vu plus d’un noyé dont je fus la compagne.
J’ai vu tous mes regrets guetter mon avenir,
L’amour me délaisser pour une autre nature
Mon coeur, mal estimé, de loin me revenir
Et ce coeur me rester pour battre ma mesure.
Ces mains, ces yeux, ces bras où passa mon destin
Ces profils éperdus ne pesant plus une once,
Je les revois dans l’onde et l’arbre et le plantain
Et je vois mon destin dans l’entrelacs des ronces.
(Louise de Vilmorin)
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