Oublié là
Au plus profond d’un jour de fête
Bien enfermé chez moi
J’ai cru soudain que les hommes
Avaient filé sur une autre planète
Ils m’avaient oublié là
(Pierre Albert-Birot)
Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021
Oublié là
Au plus profond d’un jour de fête
Bien enfermé chez moi
J’ai cru soudain que les hommes
Avaient filé sur une autre planète
Ils m’avaient oublié là
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 7 août 2020
L’HIVER
J’ai su pourtant donner des ailes à mes paroles,
je les voyais tourner en scintillant dans l’air,
elles me conduisaient vers l’espace éclairé…
Suis-je donc enfermé dans le glacial décembre
comme un vieillard sans voix, derrière la fenêtre
à chaque heure plus sombre, erre dans sa mémoire,
et s’il sourit c’est qu’il traverse une rue claire,
c’est qu’il rencontre une ombre aux yeux clos, maintenant
et depuis tant d’années froide comme décembre…
Cette femme très loin qui brûle sous la neige,
si je me tais, qui lui dira de luire encore,
de ne pas s’enfoncer avec les autres feux
dans l’ossuaire des forêts ? Qui m’ouvrira
dans ces ténèbres le chemin de la rosée ?
Mais déjà, par l’appel le plus faible touchée,
l’heure d’avant le jour se devine dans l’herbe.
(Philippe Jaccottet)
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Posted by arbrealettres sur 4 mars 2020
SANS CHAINES
Telles les racines de l’arbre
ou tels les filaments de l’araignée,
s’unir
pour que mûrisse un chant d’oiseau
dans la cave où nous sommes enfermés.
(Michel Leiris)
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Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2019
Ô Dieu ! Je pourrais être enfermé dans une coquille de noix,
et me regarder comme le roi d’un espace infini,
si je n’avais pas de mauvais rêves.
***
O God, I could be bound in a nutshell,
and count myself a king of infinite space
– were it not that I have bad dreams.
(William Shakespeare)
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Posted by arbrealettres sur 15 août 2018
LE PRISONNIER
Les idées de Victor étaient comme des briques :
égales, pesantes, aux arêtes vives.
Il se mit à l’ouvrage et bâtit une tour superbe.
Mais la porte fut oubliée.
L’infortuné Victor enfermé par ses briques,
ne trouva plus d’issue
et périt lentement dans sa prison d’idées.
(Norge)
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Posted by arbrealettres sur 11 août 2018
Et c’était le démon de mon rêve,
le plus bel ange.
Ses yeux victorieux brillaient comme l’acier,
et les flammes sanglantes
de sa torche éclairèrent
la crypte profonde de mon âme.
— Viendras-tu avec moi? — Non, jamais;
les tombes et les morts me font peur.
Mais la main de fer
emprisonnait la mienne.
— Tu viendras avec moi… Et dans mon rêve j’avançai
aveuglé par le rouge luminaire.
Et dans la crypte j’entendis des chaînes résonner
et un grondement de fauves enfermés.
(Antonio Machado)
Illustration: John Henry Fuseli
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Posted by arbrealettres sur 3 août 2018
WATTEAU
Devers Paris, un soir, dans la campagne,
J’allais suivant l’ornière d’un chemin,
Seul avec moi, n’ayant d’autre compagne
Que ma douleur qui me donnait la main.
L’aspect des champs était sévère et morne,
En harmonie avec l’aspect des cieux,
Rien n’était vert sur la plaine sans borne,
Hormis un parc planté d’arbres très vieux.
Je regardai bien longtemps par la grille ;
C’était un parc dans le goût de Watteau :
Ormes fluets, ifs noirs, verte charmille,
Sentiers peignés et tirés au cordeau.
Je m’en allai l’âme triste et ravie ;
En regardant, j’avais compris cela :
Que j’étais près du rêve de ma vie,
Que mon bonheur était enfermé là.
(Théophile Gautier)
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Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2018
J’ai vu un chemin doucement obscurci par les grands arbres, un chemin bordé de buissons en fleurs.
Mes yeux ont pénétré sous l’ombre verte et se sont promenés longuement dans le chemin.
Mais à quoi bon prendre cette route ? Elle ne conduit pas à la demeure de celle que j’aime.
Quand ma bien-aimée est venue au monde, on a enfermé ses petits pieds dans des boîtes de fer ;
et ma bien-aimée ne se promène jamais dans les chemins.
Quand elle est venue au monde, on a enfermé son cœur dans une boîte de fer ;
et celle que j’aime ne m’aimera jamais.
(Textes chinois)
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Posted by arbrealettres sur 21 juin 2018
Illustration
qui était-il que pensait-il
à quoi occupait-il son temps
alors qu’il le passait à ne rien faire
enfermé dans sa cellule
il ne parlait pas
son temps
il le passait à attendre
attendre que les années
d’hiver le labourent
qu’elles le dépouillent le ravinent
le réduisent à son noyau
comment le rejoindre
là-bas
en ce lointain obscur
comment le délivrer
et me délivrer
sans fin il retire
ce bâillon qui lui est
aussitôt réappliqué
de lui ne me parviennent
que des plaintes
à peine audibles
parce qu’il est muselé
sa rage va croissant
j’appelle l’instant
où il pourra
se libérer
et me libérer
je redoute l’instant
où son cri
trop longtemps retenu
va me traverser
me faire voler en éclats
(Charles Juliet)
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