Posts Tagged ‘ouverte’
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020
![Richard Texier 3](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2012/12/richard-texier-3.jpg?w=871&h=580)
(sur une « pierre trouée » de Richard Texier)
PIERRE OUVERTE
je parle de la pierre ouverte
écriture innombrable
chambre d’échos
de la voix de la pensée
à la rumeur du monde
parcours ébloui
traversée des voix
et des signes
je parle de la pierre ouverte
plongée dans le blanc
du temps
happée vers son propre centre
comme un dieu sans visage
je parle de la pierre ouverte
dans la nuit des filons
je parle de sa pensée
qui remonte les fleuves
de sa morsure
d’éternité
je parle de la pierre
où s’écrit
la passion des étoiles
noyau de tendresse
élégance à vif
je parle d’une pierre
qui me dit
laisse-toi guider
par mon chaos
laisse-toi toucher
par l’immensité
je parle de la pierre ouverte
qui met le cap
au seul vertige
je parle de la pierre
qui apprivoise
tous les hasards
dans le déploiement
de sa nuit solide
en son très lent foudroiement
creusant sans fin
son exil intérieur
je parle d’une pierre
qui est depuis toujours
ce qu’elle veut devenir
je parle de cette pierre
où se déchiffre encore
la fournaise des jeunes soleils
je parle
d’une boussole éperdue
qui me dit
il n’y a jamais
de pourquoi
quand la création
commence à chaque seconde
je parle de la pierre ouverte
comme d’une empreinte
imprimée
par le coeur
piège à rosée
séisme alangui
je parle de la pierre ouverte
pour aimanter les comètes
faire ricocher
l’infini
je parle d’une pierre
aux yeux de lune brûlée
égarée
dans le pur frémissement
de ses syllabes nocturnes
je parle d’une pierre
qui me demande
de quel côté le cosmos
est-il posé
de quel côté le vertige
de quel côté la brèche
je parle de la pierre ouverte
qui pense
en eau profonde
qui prie
au fond des mondes
je parle de la pierre ouverte
en chute libre
vers la lumière
(Zéno Bianu)
Illustration: Richard Texier
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), apprivoiser, ébloui, écho, écriture, éternité, blanc, brèche, centre, chambre, chaos, chute, coeur, cosmos, création, creuser, déchiffrer, déploiement, devenir, Dieu, empreinte, exil, filon, fleuve, foudroiement, fournaise, guider, hasard, innombrable, lumière, morsure, ouverte, parcours, parler, pensée, pierre, prier, profonde, ricocher, rosée, rumeur, signe, soleil, syllabe, temps, tendresse, vertige, visage, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
![Michel Mousseau [1280x768]](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/11/michel-mousseau-1280x768.jpg?w=853&h=528)
RÉPERTOIRE DES APPARITIONS
(sur des « lisières » de Michel Mousseau)
je vois
un tournoiement sans fin
c’est le tissage de la vie
c’est le tissage de la nuit
tout se croise
et s’entrecroise
tout pulse
et tout palpite
chaque mot ne tient plus
qu’à un fil
je vois
l’oeil de houille profonde
encore et toujours
l’oeil de houille
avec son frémissement d’élytres
l’oeil de houille
aile de papillon
entre les paumes du ciel
je vois
et je le reconnais
le territoire de la solitude
le vertige du sillon
le carbone
de la nuit étoilée
celui qui met
un mot
sur toutes les mélancolies
je vois un sceau
une empreinte
des tiges de roseau
qui bruissent sans relâche —
« tu ne sais pas ce que c’est que l’amour »
un appel
à une autre respiration
le profond
de l’intimité créatrice
je vois
notre vraie tête
notre tête originelle
pelote de lichens irisés
sphère ouverte
revenue de tout
en orbite
autour du coeur
(Zéno Bianu)
Illustration: Michel Mousseau
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), amour, apparition, appel, ciel, coeur, empreinte, frémissement, houille, irisé, lichen, mélancolie, nuit, orbite, originelle, ouverte, palpiter, papillon, paume, pelote, pulser, répertoire, respiration, roseau, s'entrecroiser, savoir, sceau, sillon, sphère, tige, tissage, tournoiement, vertige, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2020
![Alexandre_cabanel_-_the_birth_of_venus](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2010/09/1863_alexandre_cabanel_-_the_birth_of_venus.jpg?w=860&h=497)
Jamais
les fenêtres
du monde
ne furent
plus largement
ouvertes
Ni l’horizon
un aussi
vaste
et fastueux
frisson
Jamais
l’univers ne fut
un corps
aussi profond
que le tien
(Werner Lambersy)
Illustration: Alexandre Cabanel
Posted in poésie | Tagué: (Werner Lambersy), corps, fenêtre, frisson, horizon, jamais, monde, ouverte, profond, univers, vaste | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2020
ODE AU MAGNOLIA
[…]
Une fleur de magnolia
pure
ronde comme un cercle
de neige
monta jusqu’à ma fenêtre,
me réconciliant avec la beauté.
Entre ses feuilles lisses
– ocre et vert –
fermée,
elle était parfaite
comme un oeuf
céleste,
ouverte
elle était la pierre
de la lune,
Aphrodite embaumée,
planète de platine.
Ses grands pétales me rappelèrent
les draps
de la première lune
amoureuse,
et son pistil
érigé
était tour nuptiale
des abeilles.
Ô blancheur
entre
toutes les blancheurs,
fleur immaculée,
amour resplendissant,
odeur de neige blanche
et de citrons,
secrète secrétaire
de l’aurore,
coupole
des cygnes,
rayonnante apparition!
Comment
te chanter sans
toucher
ta
peau très pure,
t’aimer
seulement
aux pieds
de ta beauté,
et t’emporter
dormante
dans l’arbre de mon âme,
resplendissante, ouverte,
aveuglante,
sur la forêt obscure
des songes!
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), abeilles, Aphrodite, apparition, arbre, aveuglante, âme, beauté, céleste, drap, fenêtre, fleur, lune, magnolia, neige, nuptiale, ocre, ode, oeuf, ouverte, parfaite, peau, pierre, pistil, pure, réconcilier, ronde, secrète, songe, vert | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2019
Ouverte mon amour
est une figue rouge
dans le jardin d’hiver
(Jean Joubert)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Joubert), amour, figue, hiver, jardin, ouverte, rouge | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2019
Richesse
Posséder tout
les mains ouvertes
Toutes choses s’y posent
les comblent les caressent
s’en vont des mains ouvertes
pour que d’autres s’y posent
en une ronde qui sourit
silencieuse et parfaite
(Lucie Spède)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Lucie Spède), caresser, combler, ouverte, parfaite, posséder, ronde, se poser, silencieuse, sourire | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019
![Mihai Criste (27)](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/05/mihai-criste-27.jpg?w=823&h=469)
Je ne suis pas le portier,
je ne suis que le destin
et partout je vais, je viens
sans jamais me retrouver.
Quand je viens je tends la main ;
je pars ? J’agite un foulard.
Je ne suis pas le portier.
je suis l’homme du hasard.
Désert est le boulevard,
il est tard, il faut rentrer.
Tout ce qu’on dit est rêvé :
je ne suis pas le portier.
On est toujours d’un exil,
le plus grand est de soi-même,
porte ouverte sur le vif
voilà le mort qui s’amène,
et retrouve sa moitié.
Je ne suis pas le portier.
(Georges Libbrecht)
Illustration: Mihai Criste
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Georges Libbrecht), boulevard, désert, destin, exil, foulard, hasard, homme, jamais, moitié, ouverte, porte, portier, rêver, se retrouver, venir, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2019
![Steven Kenny](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/04/steven-kenny-40348995_.jpg?w=771&h=574)
LUNE GRANDE
La porte est ouverte ;
le grillon chante.
Est-ce toi qui marches,
nue, dans la campagne ?
Comme une eau éternelle,
partout entre et sort.
Est-ce toi qui marches
nue, dans l’air ?
La sauge ne dort pas,
la fourmi est au travail.
Est-ce toi qui marches,
nue, dans la maison ?
***
LUNA GRANDE
La puerta está abierta;
el grillo, cantando.
¿Andas tú desnuda
por el campo?
Como un agua eterna,
por todo entra y sale.
¿Andas tú desnuda
por el aire?
La albahaca no duerme,
la hormiga trabaja.
¿Andas tú desnuda
por la casa?
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Steven Kenny
Posted in poésie | Tagué: (Juan Ramon Jimenez), éternelle, campagne, chanter, dormir, fourmi, grande, grillon, lune, maison, marcher, nue, ouverte, porte, sauge, travail | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019
![DSC_2152 DSC_2152](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2009/10/dsc_2152.jpg?w=700&h=467)
La première fleur du printemps
S’est ouverte sur la neige
Son parfum est étrange
Comme un désir tout neuf
L’haleine de l’été est proche
La fleur délicate en mourra
L’aigle de la montagne
N’en saura rien
(anonyme eskimo)
Posted in poésie | Tagué: (anonyme eskimo), aigle, étrange, délicate, fleur, haleine, neige, ouverte, parfum, printemps, savoir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 mars 2019
![Leonor Fini](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/04/leonor-fini-2.jpg?w=718&h=1431)
Laissez les portes ouvertes,
cette nuit, s’il lui prend
l’envie, cette nuit, de venir,
car il est mort.
Que tout reste ouvert,
pour voir si nous ressemblons
à son corps ; voir si nous sommes
quelque chose de son âme,
livrés à l’espace tout entier ;
pour voir si le grand infini,
nous envahissant, nous rejette
hors de nous ; si nous mourons
un peu ici ; et si là, en lui,
nous vivons un peu.
Que reste ouverte
toute la maison, comme si
il était là, corps présent,
dans la nuit d’azur,
avec nous en guise de sang,
avec les étoiles pour fleurs !
***
Dejad las puertas abiertas,
esta noche, por si él
quiere, esta noche, venir,
que está muerto.
Abierto todo,
a ver si nos parecemos
a su cuerpo; a ver si somos
algo de su alma, estando
entregados al espacio;
a ver si el gran infinito
nos echa un poco, invadiéndonos,
de nosotros; si morimos
un poco aquí; y allí, en él,
vivimos un poco.
¡Abierta
toda la casa, lo mismo
que si estuviera de cuerpo
presente en la noche azul,
con nosotros como sangre,
con las estrellas por flores!
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Leonor Fini
Posted in poésie | Tagué: (Juan Ramon Jimenez), azur, âme, étoile, envahir, envie, fleur, infini, maison, mort, mourir, ouverte, porte, rejeter, ressembler, sang, vivre | Leave a Comment »