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Poésie

Posts Tagged ‘battoir’

Vieux mineur (Johannes Kühn)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022




    
Vieux mineur

Es-tu allé dans la nuit —
je connais
la nuit, c’est de la roche.
De mes mains j’ai frappé,
des battoirs mes mains à force.
Il sont partis en fumée
les charbons que j’ai abattus,
et dans les airs
se sont dissipées les fumées,
et dans les poêles des blancs hivers
elle est morte
la chaleur.

À la place des mains des battoirs.

Mais ils ne sont pas morts
les gens dans le froid
des blancs hivers.
À l’usine, qui fumait de toutes ses cheminées,
ce que j’ai abattu
est devenu fer
il sert pour les voitures
et étayent les maisons

Habite ! vis ! tout va bien,
mes mains sont des battoirs :
pas pour rien.

***

Alter Bergmann

Bist du in der Nacht gegangen —
ich kenn
die Nacht, die Gestein ist.
Ich schlug mir die Hände zu Brettern.
Es sind verraucht
die Kohlen, die ich gebrochen,
es sind die Rauchschwaden
vergangen in Luft,
es ist in Öfen
der weißen Winter
die Wärme
gestorben.

Mir sind die Hände zu Brettern geworden.

Gestorben sind nicht die Menschen
in Kälte
der weiBen Winter.
In Fabriken, wo durch Schornsteine rauchte,
was ich gebrochen,
ist Eisen geworden,
das dient an Wagen,
als Träger in Häusern.

Wohnt! Lebt! Wie gut,
mir sind die Hände zu Brettern geworden
nicht umsonst.

(Johannes Kühn)
Traduction de Claude Vercey

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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SÈVE ASCENDANTE (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020



Illustration: Vincent Van Gogh
    
SÈVE ASCENDANTE

Un frisson parcourt les arbres
comme un battoir vert
Ossip Mandelstam

ce sont les arbres
du grand paysage interne
écoutons-les croître
ce sont arbres à visions

arbres résistants
aux racines comme des mains
arbres-personnages
selon Van Gogh

arbres de vie vivante
dont chaque feuille
est une prophétie
arbres aux mélancolies fulgurantes

arbres d’un Paul Klee
pénétrant dans les profondeurs de la forêt
pour se réfugier dans le vert
chaud tendre abyssal

arbres aux tendresses
qui trouent le ciel
interprètes des vents solaires
babels de toutes les géographies

arbres voyants
hommes posés sur la tête
dont la sève bleutée
circule dans notre sang

(Zéno Bianu)

Illustration: Paul Klee 

Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard

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KIMERC’H (Paol Keineg)

Posted by arbrealettres sur 12 juin 2020



église [800x600]

KIMERC’H

Dans la petite église
Où la Vierge sourit
Une femme laide pleure.
Le désir n’est pas simple.

Feu de la forge et feu des lavoirs
Où les laveuses aux joues rouges
Frappent avec haine de leur battoir
Les vêtements noirs qui fulminent.

(Paol Keineg)

Illustration

 

 

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LA CHANSON DES QUATRE SAISONS (La Flûte de Jade)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2018



 

LA CHANSON DES QUATRE SAISONS

C’est le printemps.
Au pays de Ts’in, prés d’un ruisseau mélodieux,
Lo Fo, dans le soleil, cueille des fleurs de mûrier.
Ses mains, comme des papillons,
se posent sur les branches vertes.
Elle vient de dire au cavalier qui la regarde :
« Les vers à soie ont faim, seigneur!
Il ne faut pas que les sabots de votre cheval
meurtrissent plus longtemps ce gazon. »

C’est l’été.
Le lac King-hou, qui a trois cents li de tour, est un immense nénuphar.
Une jeune fille rêve, assise à l’ombre d’un saule.
Près d’elle, un batelier regarde avec impatience si les promeneurs s’éloignent.

C’est l’automne.
Dans le crépuscule jaune,
le vent éparpille les claquements des battoirs
de ces laveuses accroupies au bord du torrent.
Une ronde de feuilles tourbillonnantes oblige une femme à faire un détour.
La tête basse, elle s’éloigne.
Je devine ses pensées.
« Quand pourrons-nous imposer la paix aux Barbares?
Quand reviendra-t-il, mon époux bien-aimé? »

C’est l’hiver.
Un courrier va partir pour la frontière.
Durant toute la nuit, on a cousu des vêtements chauds.
De jolis doigts ont manié bravement l’aiguille et les ciseaux glacés,
encore plus glacés, à l’aube.
Dans combien de jours ce courrier arrivera-t-il à Lin-tao!

(La Flûte de Jade)

 

 

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Fraîcheur nocturne (Li Chang-Yin)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2017




    
Fraîcheur nocturne

Des arbres cernent le vaste étang : ombres multiples sous la lune.
Le battoir du village, la flûte de la vallée bruissent
par intermittence, dans le vent et les lianes.
Au pavillon de l’Ouest, les couvertures brodées gardent encore un parfum léger.
Toute la nuit, ma tristesse va vers les lotus flétris.

(Li Chang-Yin)

 

 

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Margot au lavoir (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2016



Pan pan, margot au lavoir
pan Pan, à coups de battoir,
Va laver ton coeur,
Tout noir de douleur.

(Anonyme)

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