retouche à la rémission
près du soir en cendre
où saute l’étincelle d’un oiseau
le caillou retient sa vie
les meubles du vent se démontent
les grands chagrins ne sont que bruit d’enseigne
(Daniel Boulanger)
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2020
retouche à la rémission
près du soir en cendre
où saute l’étincelle d’un oiseau
le caillou retient sa vie
les meubles du vent se démontent
les grands chagrins ne sont que bruit d’enseigne
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 13 mai 2020
MORT DE LA MORT
Deux visages hagards, l’un vers l’autre en action,
Chacun des deux gémit, mais aucun d’eux ne cède ;
Regards durs implorant que la grâce les aide,
Malédiction, cette lutte, ou bénédiction ?
Chacun des deux, dans ce combat sans rémission,
Voit le bras ennemi plus fort et le souhaite,
Cri de douleur qui est aussi cri de conquête,
« Tu m’as vaincu, je vaincs », sanglots, jubilation,
Lèvres emprisonnées aspirant vie et liesse,
Griffe guettée, coeurs qui se consumant renaissent,
Plaie ou douleur, plaisir vont ensemble croissant,
Eux, pionniers de la vie, c’est ainsi qu’ils combattent
Et c’est ainsi qu’ils tuent, ces superbes amants,
En eux, à travers eux, cette mort qui se hâte.
(Gyula Illyès)
Posted in poésie | Tagué: (Gyula Illyès), amant, bénédiction, céder, conquête, cri, douleur, ennemi, gémir, hagard, implorer, jubilation, lèvres, liesse, lutte, malédiction, mort, plaisir, rémission, renaître, sanglot, vaincre, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2019
Que ma présence qui vous cause
énigmatique malaise,
haine sans rémission,
soit météore
dans votre âme.
(René Char)
Posted in poésie | Tagué: (René Char), âme, énigmatique, causer, haine, malaise, météore, présence, rémission | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2019
IL N’Y A PAS PLUS SOLITAIRE QUE LA NUIT
Je te hante ma nuit pour chaque épi qui n’a pas mûri
pour chaque paume qui ne s’est pas épanouie
je te hante dans mon acceptation et dans mon cri
Nuit tu héberges les somnambules rescapés du miracle que le soleil n’a pu liquider
Tu es omniprésence de l’obscur effeuillaison de bruit et chuchotement de silence
Tu es confessionnal de discrétion plénière sans parois
sans confiteor ni contrition
sans pénitence ni rémission
(Guy Lévis Mano)
Posted in poésie | Tagué: (Guy Lévis Mano)solitaire, épanouie, épi, bruit, chuchotement, confessionnal, confiteor, contrition, discrétion, hanter, héberger, liquider, mûrir, miracle, nuit, obscur, paroi, paume, pénitence, plénière, rémission, soleil, somnambule | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 février 2019
Chanson
Vous, avec vos yeux, avec tes yeux,
Dans la bastille que tu hantes !
Celui qui dormait s’est éveillé
Au tocsin des heures beuglantes.
Il prendra sans doute
Son bâton de route
Dans ses mains aux paumes sanglantes.
Il ira, du tournoi au combat,
À la défaite réciproque ;
Qu’il fende heaumes beaux et si clairs,
Son pennon, qu’il ventèle, est loque !
Le haubert qui lace
Sa poitrine lasse,
Si léger ! il fait qu’il suffoque.
Ah, que de tes jeux, que de tes pleurs
Aux rémissions tu l’exhortes,
Ah laisse ! tout l’orage a passé
Sur les lys, sur les roses fortes.
Comme un feu de flamme
Ton âme et son âme,
Toutes deux vos âmes sont mortes.
(Jean Moréas)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Moréas), âme, bastille, bâton, chanson, combat, défaite, dormir, exhorter, flamme, hanter, haubert, heaume, jeux, lys, morte, orage, pleur, poitrine, rémission, rose, route, sanglante, suffoquer, tocsin, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mars 2018
UN CHANT POUR ARRÊTER CELLE QUI PASSE
Tes longs cheveux, tes yeux et ton sourire.
Car pour mieux consumer ma bouche sèche, tu souris
Arrête-toi, je me baigne, je meurs
Dans ce sourire. Et tes yeux rient. Tu me relèves,
Tu me fais naître enfin, tu fortifies
Mes forces. Je retourne à ces jours.
Errant alors avec la vanité des livres, le sortilège
Des pensées qui s’entortillent, les mots sans rémission
Une Sorbonne grise et gravitant
Au-dessus de la mort et des gloses, le désespoir
Au terme des tombeaux. Perdu
Parmi tant de concepts. Je n’avais pas vécu,
Je ne connaissais rien : inemployé, vide et de coeur étroit.
Ignorant l’art des mots, titubant de détresse. Tu m’inventais
Pour renaître à l’état de chant, comme la source,
Filant de sa quenouille tresse de jour
Et note pure, maintient la mélodie.
Je tiens de toi notes et mots, ce que je dois savoir.
Ô fruits ensoleillés des premières paroles
Pour nourrir en chemin nos bouches qui se cherchent.
Nos mains mêlées et nos coeurs assourdis,
Même pensée en même temps, et la lumière —
Mais d’où venue cette lumière ?
Pour nous creuser et nous étreindre.
(Philippe Delaveau)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Delaveau), arrêter, art, assourdi, au-dessus, étreindre, baigner, bouche, chant, chemin, cheveux, consumer, creuser, désespoir, détresse, enfin, ensoleillé, errer, force, fortifier, fruit, glose, graviter, gris, ignorer, inventer, livre, lumière, mélodie, mort, mot, mourir, naître, note, nourrir, parole, passer, pensée, perdu, pur, rémission, relever, renaître, retourner, rire, s'entortiller, savoir, sec, sortilège, sourire, tituber, tombeau, vanité, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2017
Que ma présence qui vous cause énigmatique malaise,
haine sans rémission,
soit météore dans votre âme.
(René Char)
Recueil: Fureur et mystère
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (René Char), âme, énigmatique, causer, haine, malaise, météore, présence, rémission | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2017
C’était sans rémission.
C’était morne comme un champ sans coquelicot.
Il y avait bien sa bouche.
Mais l’autre bouche ?
Le champ était sans coquelicot.
Il y avait sa voix.
Mais la réponse était désert…
C’était sans rémission…
(Guy Lévis Mano)
Posted in poésie | Tagué: (Guy Lévis Mano), bouche, champ, coquelicot, désert, morne, rémission, réponse, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2017
Parce que
Parce que les autres se masquent mais toi non
Parce que les autres usent de la vertu
Pour acheter ce qui est sans rémission.
Parce que les autres ont peur mais toi non.
Parce que les autres sont des tombes blanchies
Où germe silencieuse la pourriture.
Parce que les autres se taisent mais toi non.
Parce que les autres s’achètent et se vendent
Et que leurs gestes donnent des dividendes.
Parce que les autres sont malins mais toi non.
Parce que les autres vont se mettre à l’abri
Et que toi tu vas main dans la main avec les périls.
Parce que les autres calculent mais toi non.
***
Porque
Porque os outros se mascaram mas tu não
Porque os outros usam a virtude
Para comprar o que não tem perdão
Porque os outros têm medo mas tu não
Porque os outros são os túmulos caiados
Onde germina calada a podridão.
Porque os outros se calam mas tu não.
Porque os outros se compram e se vendem
E os seus gestos dão sempre dividendo.
Porque os outros são hábeis mas tu não.
Porque os outros vão à sombra dos abrigos
E tu vais de mãos dadas com os perigos.
Porque os outros calculam mas tu não.
(Sophia de Mello Breyner Andresen)
Posted in poésie | Tagué: (Sophia de Mello Breyner Andresen), abri, acheter, blanchi, calculer, dividende, germer, geste, malin, parce que, péril, peur, pourriture, rémission, s'acheter, se masquer, se taire, se vendre, tombe, user, vertu | Leave a Comment »