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Posts Tagged ‘hasardeux’

Accolés l’un à l’autre… (Robert Mallet)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2024



    

Accolés l’un à l’autre…

Accolés l’un à l’autre
soudés par tant de glus
hasardeuses
que figea l’ombre entre leurs chairs
calleuses

des abîmes
ignorés
les séparent

Mais ailleurs
l’un de l’autre si loin
séparés par de telles distances
visibles

un flux les noue
à l’impalpable corps
de l’espace

(Robert Mallet)

 

Recueil: Presqu’îles presqu’amours
Editions: Gallimard

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LE RENARD (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022




LE RENARD

Dans nos nuits parfois rôde un renard
qui sur la terre dormante
cherche un vivre hasardeux
frôlant la feuille sucrée
et d’un long rêve de rapines
d’enfance et de honte
empli pourtant des mystères du pain chaud
et du feu ardent des chaumières
l’on s’éveille la gorge altérée.

(Jean Follain)

Illustration

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Allez, vagabonds sans trêves (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2020



 

Portrait of an Old Man

Allez, vagabonds sans trêves

Leurs jambes pour toutes montures,
Pour tous biens l’or de leurs regards,
Par le chemin des aventures
Ils vont haillonneux et hagards.

Le sage, indigné, les harangue;
Le sot plaint ces fous hasardeux;
Les enfants leur tirent la langue
Et les filles se moquent d’eux.

C’est qu’odieux et ridicules,
Et maléfiques en effet,
Ils ont l’air, sur les crépuscules,
D’un mauvais rêve que l’on fait:

C’est que, sur leurs aigres guitares
Crispant la main des libertés,
Ils nasillent des chants bizarres,
Nostalgiques et révoltés;

C’est enfin que dans leurs prunelles
Rit et pleure -fastidieux-
L’amour des choses éternelles,
Des vieux morts et des anciens dieux!

Donc, allez, vagabonds sans trêves,
Errez, funestes et maudits,
Le long des gouffres et des grèves,
Sous l’oeil fermé des paradis!

La nature à l’homme s’allie
Pour châtier comme il le faut
L’orgueilleuse mélancolie
Qui vous fait marcher le front haut.

Et, vengeant sur vous le blasphème
Des vastes espoirs véhéments,
Meurtrit votre front anathème
Au choc rude des éléments.

Les juins brûlent et les décembres
Gèlent votre chair jusqu’aux os,
Et la fièvre envahit vos membres,
Qui se déchirent aux roseaux.

Tout vous repousse et tout vous navre,
Et quand la mort viendra pour vous,
Maigre et froide, votre cadavre
Sera dédaigné par les loups!

(Paul Verlaine)

Illustration: Adolph Friedrich Erdmann von Menzel

 

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A quoi bon chercher le repos (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019



à quoi bon chercher le repos
dans le hasardeux équilibre
il y a bien deux équilibres
mais lequel sauverait ma peau

s’il y avait trois équilibres
celui du milieu peut-être
(mais il faudrait que je sois libre)
me donnerait la clé de l’être
ou la recette pour paraître

(Jean-Claude Pirotte)


Illustration: Gilbert Garcin

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Accolés l’un à l’autre (Robert Mallet)

Posted by arbrealettres sur 26 août 2018



Illustration: Vincent Van Gogh
    
À l’attention de ceux qui se croient unis et de ceux qui ne croient pas pouvoir s’unir.

Accolés l’un à l’autre
soudés par tant de glus
hasardeuses
que figea l’ombre entre leurs chairs
calleuses

des abîmes
ignorés
les séparent

Mais ailleurs
l’un de l’autre si loin
séparés par de telles distances
visibles

un flux les noue
à l’impalpable corps
de l’espace
partagé

(Robert Mallet)

 

Recueil: Presqu’îles presqu’amours
Traduction:
Editions: Gallimard

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LE GOINFRE D’AMOUR (Jean Richepin)

Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2018



Illustration: Gérard de Lairesse
    
LE GOINFRE D’AMOUR

Non, non, l’amour vivant, quoi que toi-même en dises,
N’est pas un délicat épris de gourmandises
Qui grignote du bout des dents, plein de dégoûts,
Réglant son estomac, buvant à petits coups,

Craignant les larges plats et la grande rasade,
Et restant sur sa faim pour n’être pas malade.
C’est un goinfre attablé qui, plus que de raison
Enivré de vin pur, gavé de venaison,

Ote le ceinturon qui lui gêne la taille
Et, sans peur d’avoir mal au ventre, fait ripaille.
Il ne sait si demain sera jour de gala
Et veut manger de tout pendant que tout est là.

[…]

Affamés et grinçant des dents comme les loups.
Vous aurez des remords, et vous serez jaloux
De ceux qui se seront gaîment garni la panse.
Mais vous aurez beau faire et vous mettre en dépense,
Et chercher autre part un semblable repas ;
Ces beaux festins d’amour ne se retrouvent pas.

[…]

A la table divine où l’on doit manger vite
La jeunesse prodigue en passant vous invite.
Il faut mettre à profit cet hôte hasardeux,
Qui reçoit une fois les gens, mais jamais deux.

Maîtresse, c’est pourquoi je bois à perdre haleine,
Pourquoi je veux avoir toujours la bouche pleine,
Pourquoi mes appétits, sans paraître apaisés,
Font si large bombance au banquet des baisers.

(Jean Richepin)

 

 

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Le coeur naviguant (Pierrette Micheloud)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2016



Loin des cultes
qui nous réduisent en cendres
Des temples
où le ciel se force en vain une entrée,
Loin des puissances d’airin
que d’autres puissances culbutent,

Elisons encore la vie
Au sommet du jour blessé.

Plutôt le fruit hasardeux
Que la lettre de marbre,
Plutôt toujours chercher
Et ne jamais savoir:
Arc à travers buissons,
Aile à travers pièges,
Que la sinistre fresque
d’une vérité bouclée.

Le temps fond comme cire,
Et les verrous ne cèdent
qu’au coeur naviguant.

(Pierrette Micheloud)

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Quand ton dos vibre (Hishâm ibn Halid al-Zebrun)

Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2015




… Quand ton dos vibre
et que tu me blesses au ventre,
alors tambour de guerre,
hasardeux et étincelant comme un sabre yéménite…

(Hishâm ibn Halid al-Zebrun)

Illustration

 

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