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Poésie

Posts Tagged ‘foudroyé’

Je vais bénir toujours ce jour heureux (Edward Stachura)

Posted by arbrealettres sur 1 août 2023



 

Je vais bénir toujours ce jour heureux,
Quand je renaîtrai de nouveau,
Même si c’est le jour de ma mort.
Mais j’espère que je renaîtrai plus tôt.

Mon ombre ne va pas me poursuivre,
Quand je renaîtrai de nouveau,
Horrible et carbonisée, mon ombre noire:
Un arbre foudroyé dans la forêt.

Je vais dormir dans la nuit et non dans la journée,
Quand je renaîtrai de nouveau,
Mon sommeil sera clair et sans cauchemars
Et réveillé je ne vais pas moisir

J’irai en avant, très loin, sans me retourner,
Quand je renaîtrai de nouveau;
Je serai sourd et aveugle pour l’amour,
Et je vais cueillir des cerises dans le jardin.

(Edward Stachura)

 

 

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Chant du dernier délai (Paul Eluard)

Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021



 

Alena Plihal - Tutt'Art@ (17) [1280x768]

Chant du dernier délai

Noir c’est mon nom quand je m’éveille
Noir le singe qui me tracasse
Qui grimace moule à manies
Devant le miroir de ma nuit
Noir c’est mon poids de déraison
C’est ma moitié froide pourrie

Noir où la flèche s’est plantée
Où le tison a prospéré
Noir le gentil corps foudroyé
Noir le coeur pur de mon amour
Noire la rage aux cheveux blancs
A la bouche basse et baveuse

Cette envie folle de hurler
Ne cessera qu’avec ma voix
Que sur les charmes de ma tombe
Où viendront pleurer mes complices
Tous ceux qui m’approuvaient d’aimer
Et qui voudraient fêter mon deuil

J’étais construit les mains ensemble
Doublé de deux mains dans les miennes
J’étais construit avec deux yeux
Qui se chargeaient des miens pour voir
Mais aujourd’hui je sens mes os
Se fendre sous le froid parfait

Je sens le monde disparaître
Rien ne demeure de nos rires
Ni de nos nuits ni de nos rêves
Et la rosée est charbonneuse
J’ai trop pleuré la coque est vide
Où ne nous pouvions qu’être deux

Écartez-vous de ma douleur
Elle vient droit de la poussière
Elle nie tous les sacrifices
La mort n’est jamais vertueuse
Écartez-vous si vous avez
Envie de vivre sans mourir

Sous vos paupières desséchées
Et dans la boue de vos désirs
Noir un zéro s’arrondirait
Zéro petit et très immense
Qui est capable de gagner
La souveraine part de l’homme

Noir c’est moi seul soyez plus clairs

(Paul Eluard)

Illustration: Alena Plihal

 

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Eux, au regard incertain (Bernard Montini)

Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2021


Lunginovic


Eux, au regard incertain, à peine sortis
de l’ombre et déjà foudroyés.
On les croise en silence;
on fait semblant de parler du temps,
en laçant des souliers qui n’existent pas.
On souhaiterait tellement
un miracle dans la seconde.

(Bernard Montini)


Illustration: Tamara Lunginovic

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La main touche une jupe (Alain Borne)

Posted by arbrealettres sur 1 Mai 2020




    

La main touche une jupe,
muguets fanés, je me souviens
tiède comme un début de peau,
un feu de sang brûle les os.

Les joncs craquent sous le corps souple,
et le miel bout dans l’oeillet pourpre,
sur le brasier de myositis
là-haut où les oiseaux s’étirent.

Carrière de braise rouge,
près d’une eau non doublée de tain,
où toute pudeur expire
au vent venu de si loin.

Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
et la brûlure encore glacée
des lèvres fanées de soif,
et du corps torride de sang.

Voici la baie de tes jambes
avant cette île foudroyée
où peut-être un peu de neige
attend ma tête sans pensée.

(Alain Borne)

 

Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Curandera

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Entre (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020


oie-sauvage

Entre

Le nuage
et l’éclair

Rien

Sinon le trait
de l’oie sauvage

Sinon le passage
Du corps foudroyé
au royaume des échos

Entre

(François Cheng)

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AU NET (Jean Mambrino)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2019



AU NET

Dans l’ombre de la montagne
sous les sapins foudroyés
ce mamelon d’aiguilles roses
grouille du lent tourbillon
des fourmis-hiéroglyphes
qui entrelacent et brouillent
un dessin dicté.

(Jean Mambrino)

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L’automne de l’enfance est à jamais perdu (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 13 février 2019



l’automne de l’enfance
est à jamais perdu
dans un un fouillis d’images
de linges déchirés
et d’arbres foudroyés

les cauchemars nous guident
par des sentes obscures
si nous levons les yeux
la foudre nous aveugle

(Jean-Claude Pirotte)

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LE GRAND VIDE (Norge)

Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2018



LE GRAND VIDE

Un pas de plus et l’orage allait lui mordre les doigts.
il le fit, ce pas, il en fit deux.
il entra même tout entier dans la gueule du tonnerre.
Un grand vide. Pas brûlé, pas foudroyé.
Non, mais un grand vide.
Un grand vide charmeur qu’il ne voulut plus jamais quitter.

(Norge)

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Nous marchons sur le pelage du monde (Katell Antoine)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2018



Nous marchons sur
le pelage du monde:
feuilles de cuir,
peaux mélangées,
fourrures des écorces…
Le bel animal foudroyé
d’une seule saison:
l’automne.

(Katell Antoine)

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Je te comprends (Balbino)

Posted by arbrealettres sur 23 août 2018


 


 

Ana Cruz 507_2

Je te comprends

Je te comprends
quand tu lis dans mon dos
des B.D.
masochistes
pendant que moi j’écris
de quoi remplir ma nuit
d’une paix
relative.
Je te comprends
avec tes mots croisés
ma définition
reste à perdre…
Je te comprends
quand
la nuit a vrillé
et que mes mains se crispent
comme celles
d’un
foudroyé.
Je te comprends
quand tes urgences crient
sous l’assaut
de patients
ivres morts.
Je te comprends
car nous parlons
un dialecte
une langue secrète
naufragée…

(Balbino)

Illustration: Ana Cruz

 

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