Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘grouiller’

Chaque toi qui viens (Henri Meschonnic)

Posted by arbrealettres sur 17 avril 2024



Illustration: Freydoon Rassouli  
    
chaque toi qui viens
je revis
pas après pas je soleille
le monde grouille
de nous

(Henri Meschonnic)

Recueil: L’obscur travaille
Editions: Arfuyen

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , | Leave a Comment »

Près du feu (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021



Près du feu

La braise couve sous la cendre
Un bel oiseau de feu
Qui s’envolera
Plumes rouges et jaunes

Il s’enivre d’air
Et a faim de bois
Il dévorerait la forêt
Le feu est gai
Mais l’incendie est cynique

Sang vif
Flammes épanouies
Le feu lèche la bûche
Avant de la mordre
Il l’enveloppe
D’une caresse agressive

Je regarde le bond d’or des flammes
Des papillons soufre et écarlates
Battent des ailes
En se les brûlant
Des serpents colorés y grouillent
Et sifflent

Le feu ne vit que le temps d’une combustion.

(Jean-Baptiste Besnard)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Il porte en lui des forêts (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 28 avril 2021



Il porte en lui
Des forêts où ça grouille

Et parfois
Il en sort un sanglier

Qui se voit blessé,
Qui attaque.

(Guillevic)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , | 2 Comments »

Le mot prairie (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2020



Le mot prairie:

Tout coloré qu’il est
De papillons, de pâquerettes,
De ténèbres grouillantes

Et de l’enfer que c’est,
La tuerie sous les herbes.

Et l’eau,
Et l’infini de l’eau.

D’autres coulées,
D’autres passages.

Des infinis,
En veux-tu en voilà.

(Guillevic)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’aube serait belle (Gérard Lemaire)

Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2020



Illustration: Thérèse Bisch
    
L’aube serait belle
Sans la plainte

Sans ceux que l’on a fusillés
Quand le jour se lève

Sans ceux écartés
Contre toute raison de justice

La vérité ne peut pas rencontrer
La philosophie

Cette dimension ici et là
Traverse le cancer de toutes les gorges

Sous l’eau froide du lac
Grouille une vermine étincelante

Parler avec si peu
Pour ceux qui seraient beaucoup

(Gérard Lemaire)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Un poète à hauteur d’homme
Traduction:
Editions: du Contentieux https://lecontentieux.blogspot.com/

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

GRAMMAIRE (Philippe Soupault)

Posted by arbrealettres sur 8 avril 2020



Illustration: Philippe Geluck
    
GRAMMAIRE

Peut-être et toujours peut-être
adverbes que vous m’ennuyez
avec vos presque et presque pas
quand fleurissent les apostrophes

Est-ce vous points et virgules
qui grouillez dans les viviers
où nagent les subjonctifs
je vous empaquette vous ficelle

Soyez maudits paragraphes
pour que les prophéties s’accomplissent
bâtards honteux des grammairiens
et mauvais joueurs de syntaxe

Sucez vos impératifs
et laissez-nous dormir
une bonne fois
c’est la nuit
et la canicule

(Philippe Soupault)

 

Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’Arlequin décontenancé (Michel Butor)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2019



Illustration
    
L’Arlequin décontenancé

Je me demande un peu ce qui m’arrive
il a dû y avoir quelque erreur de ma part
gaffe impair inadvertance faux pas
balourdise faute bêtise imprudence
encore une fois je n’apprendrai donc jamais

C’est que ça chauffe bouge grille gratte
grogne grouille tremble grince remue
bruisse murmure marmonne frissonne
craque gronde grignote s’agite gargouille
et de plus en plus

Si seulement je pouvais me souvenir
de la personne qui me l’a remis
si c’est bien quelqu’un qui me l’a remis
ou de celle à qui je dois le remettre
s’il est encore possible de le remettre à quelqu’un

Sinon je ne sais vraiment pas ce que je vais faire
c’est que j’ai de plus en plus l’impression
que cela fait partie de mon propre corps
et j’ai l’impression que l’on me regarde
de plus en plus

(Michel Butor)

 

Recueil: Collation précédé de HORS-D’OEUVRE scandés par les SOUVENIRS ILLUSOIRES D’UN JAPON TRES ANCIEN
Traduction:
Editions: Seghers

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

AU NET (Jean Mambrino)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2019



AU NET

Dans l’ombre de la montagne
sous les sapins foudroyés
ce mamelon d’aiguilles roses
grouille du lent tourbillon
des fourmis-hiéroglyphes
qui entrelacent et brouillent
un dessin dicté.

(Jean Mambrino)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Dans le Paris de Notre-Dame (Edmond Bacri),(Marius Herschkovitch)

Posted by arbrealettres sur 16 avril 2019



 

    

Dans le Paris de Notre-Dame
De Notre-Dame de Paris
Y a un clochard qu’en a plein le dos
De porter Notre-Dame sur son dos
Il se prend pour Quasimodo
Regarde en l’air, la vie qui grouille
Au lieu de faire des ronds dans l’eau
Tu peux pas vivre comme une grenouille
Moitié sur terre, moitié sur l’eau
Moi, je préfère rester là-haut

Dans le jardin de Notre-Dame
Où l’on se fait de bons amis
Y a qu’à se promener chaque matin
Un peu de maïs au creux des mains
Les pigeons, moi, je les aime bien
Les péniches
Se fichent
Des pigeons de la Cité
Goélettes
Mouettes
Elles n’ont que ça dans l’idée

Oui, mais autour de Notre-Dame
Y a des voyages à bon marché
Et ces petits coins où le bonheur
Empêche les maisons de pousser
On l’appelle « Marché aux fleurs »
Henri Quatre
Verdâtre
Aime sous son verre de gris
La vieille flèche
Qui lèche
Le plafond gris de Paris

Et toi, sous le pont de Notre-Dame
Regarde en l’air, tu comprendras
Que si tout le monde faisait comme toi
Dans ton pinard y’aurait de la pluie
Même les ponts, ça se construit
Car pour aller de Notre-Dame
De Notre-Dame jusqu’à Paris
Il a bien fallu se mettre au boulot
Et porter de pierres sur son dos
Pour passer par-dessus l’eau

Voilà pourquoi Paris s’enroule
S’enroule comme un escargot
Pourquoi la terre s’est mise en boule
Autour des cloches du parvis
De Notre-Dame de Paris

(Edmond Bacri),(Marius Herschkovitch)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Il a l’air de faire sombre (Stéphane Bataillon)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2019



Illustration: Alexandra Cecconi
    
Il a l’air de faire sombre
dans ce coin de forêt

À peine une lueur
entre les troncs impatients
semble nous y inviter

Il n’y a pas de nature
pas de vert, pas d’oiseaux
juste une peur terrible

Qui grouille, qui s’infiltre
qui dresse ses frontières
et veut nous y inclure

On n’irait pas, normalement
on s’enfuirait à toutes jambes

On courrait assez vite
pour que nos larmes sèchent

Mais là, non.
Là, on reste.
On avance.
On s’engouffre.

Pour terrasser les cris
pour faire sortir les bêtes

pour faire sonner le chant

Comme une déflagration
qui érige le lieu
de nouveaux ralliements

Une clairière
Une simple clairière.

(Stéphane Bataillon)

 

Recueil: Où nos ombres s’épousent Vivre l’absence
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »