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Posts Tagged ‘zigzaguer’

Quelqu’un s’élèvera de la terre (Joy Harjo)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2024



Illustration
    
Quelqu’un s’élèvera de la terre
Sans ailes.

Un autre tombera du ciel
En passant par les noeuds d’un arbre.

Le chaos est primordial.
Tous les mots y prennent racine.

Tu ne dormiras jamais plus
Mais tu ne cesseras jamais de rêver.

La fin ne peut que suivre le commencement.
Et elle zigzaguera à travers le temps, les gouvernements, les amants.

Sois qui tu es, même si ça te tue.

Ça te tuera, oui. Encore et encore.
Alors même que tu vis.

Brise-moi le coeur, allez, veux-tu ?

***

Someone will lift from the earth
Without wings.

Another will fall from the sky
Through the knots of a tree.

Chaos is primordial.
All words have roots here.

You will never sleep again
Though you will never stop dreaming.

The end can only follow the beginning.
And it will zigzag through time, governments, and lovers.

Be who you are, even if it kills you.

It will. Over and over again.
Even as you live.

Break my heart, why don’t you?

(Joy Harjo)

Recueil: L’aube américaine
Traduction: de l’anglais (Etats Unis) par Héloïse Esquié
Editions: Globe

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Pei-ts’ing-lo (Li Chang-Yin)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2024




    
Pei-ts’ing-lo

A l’ouest le couchant absorbe les montagnes.
Je rejoins la hutte du moine solitaire.
Où est-il, parmi les feuilles tombées ?
Sous les nuages froids le chemin zigzague.

Un seul coup de pierre qui chante annonce la nuit.
Paisiblement appuyé sur une tige de rotin,
Particule parmi les particules,
Dans l’oubli de l’amour et de la haine.

(Li Chang-Yin)

Recueil: La montagne vide Anthologie de la poésie chinoise (IIIè – XIè siècle)
Traduction: Patrick Carré et Zéno Bianu
Editions: Albin Michel

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TRISTESSE EN MAI (Léopold Sédar Senghor)

Posted by arbrealettres sur 6 juin 2021




    
TRISTESSE EN MAI

C’est la douceur fondue du soir
Transparent vers dix-sept heures au mois de Mai.
Et monte le parfum des roses.
Comme pièces de monnaie au fond de l’eau en zigzaguant
Tombe le compte lourd de ma journée.

Des cris — qui sait si c’est de haine ? —
Des mots de fronde sur des visages d’adolescents.
Poussière et dos ruisselants, enthousiasmes, essoufflements.
Des enveloppes douloureuses avec paysages de baobabs,
Corvées en file indienne et charognards sur fond d’azur.
Bien des confidences encore.
Et pour relever mes épaules,
Pour donner le courage d’un sourire à mes lèvres défaites,

Pas un rire d’enfants fusant comme bouquet de bambous,
Pas une jeune femme à la peau fraîche, puis douce et chaude,
Pas un livre pour accompagner la solitude du soir, Pas même un livre !

(Léopold Sédar Senghor)

Extrait de Poèmes perdus (1984)

Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points

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SOLITUDE AU CLAIR DE LUNE (Li Liai)

Posted by arbrealettres sur 4 Mai 2019



SOLITUDE AU CLAIR DE LUNE

Entouré des fleurs, devant ma coupe
Je bois dans la solitude
Je lève mon verre vers la lune
Trinquons à nous trois, la lune, mon ombre et moi

La lune ne descend pas boire
Mon ombre ne sait que me suivre
La lune et mon ombre m’accompagnent pour l’instant
Profitons du printemps pour nous laisser aller à l’allégresse

Lorsque je chante la lune flâne
Quand je danse mon ombre zigzague
Amusons-nous ensemble au moment de mon éveil
Avant que l’ivresse ne nous sépare
Promettons-nous un amour éternel
Même si les nuages finissent par nous disperser

(Li Liai)

Illustration

 

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Je suis au-delà de toute contingence (Valérie Canat de Chizy)

Posted by arbrealettres sur 27 janvier 2019



Illustration
    
Je suis au-delà
de toute contingence
appliquée à vivre
sur la pointe des pieds
sans faire de bruit
j’étais dans un lieu
suspendu dans le temps
j’ai marché sur une vipère
dans l’herbe jaunie
elle s’est enfuie en zigzagant
le long des remparts
la vue surplombait
le bleu roi du fleuve

(Valérie Canat de Chizy)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Anthologie de la poésie française 100 ans après Apollinaire
Traduction:
Editions: Maison de Poésie- Fondation Emile Blémont

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Trois petits oiseaux (Jean Richepin)

Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2017



Nick Kenworthy three-little-birds-

Trois petits oiseaux

Au matin se sont rassemblés
Trois petits oiseaux dans les blés.
Ils avaient tant à se dire
Qu’ils parlaient tous à la fois,
Et chacun forçait sa voix.
Ca faisait un tire lire,
Tire lire la ou la.
Un vieux pommier planté là
A trouvé si gai cela
Qu’il s’en est tordu de rire.
Tire lire la ou la.

À midi se sont régalés
Trois petits oiseaux dans les blés.

Tout en chantant dans les branches
Leur joyeux turlututu,
Ils mangeaient, mangeras-tu ?
Et lâchaient des avalanches
De caca cataractant.
Ils en faisaient tant et tant
Que l’arbre tout éclatant
Était plein d’étoiles blanches,
Tire lire tire lire,
Était plein d’étoiles blanches,
Tire lire la ou la.

À la nuit se sont en allés
Trois petits oiseaux dans les blés.

Chacun rond comme une caille,
Ils zigzaguaient, titubant,
Voletant, roulant, tombant ;
Ils avaient tant fait ripaille
Que leurs ventres trop gavés
Leur semblaient de lourds pavés ;
Si bien qu’on les a trouvés
Ce matin morts sur la paille,
Tire lire tire lire,
Ce matin morts sur la paille,
Tire lire la ou la.

Un seul trou les a rassemblés,
Trois petits oiseaux dans les blés …

(Jean Richepin)

Illustration: Nick Kenworthy

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CE SOIR (Claudine Chonez)

Posted by arbrealettres sur 8 juin 2017




CE SOIR

Un lilas mauve brûle sans feu
tout au fond du verger.
Les pommiers ronds tournent à l’horizon
ce poisson ouïes serrées file droit vers l’éther
les astres nagent
sur le lait courbe et les cloques blondes.
L’univers est si plein qu’un insecte de plus
le ferait chavirer.
Les bras écrasés d’étoiles je reste
devant la groseille rouge semblable aux lunes d’hiver
cependant que Dieu comme un taon
zigzague autour du monde.

(Claudine Chonez)

 

 

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L’autre monde est aussi notre monde (Tomas Tranströmer)

Posted by arbrealettres sur 19 Mai 2016



On entend un bruit creux,
comme un tambour distrait. Un objet que le vent cogne,
encore et encore, à quelque chose que la terre retient.
Si la nuit n’est pas que cette absence de lumière,
si la nuit existe vraiment, alors elle est ce bruit.
Le bruit stéthoscopique d’un coeur au ralenti, qui bat,
qui se tait un instant, qui revient.
Comme si cette créature zigzaguait sur la Ligne de Démarcation.
Ou quelqu’un qui cogne à un mur, quelqu’un qui appartient à l’autre monde
mais qui est resté ici, qui cogne et veut revenir.
Trop tard. N’a pas eu le temps de descendre, de monter jusqu’ici, de monter à bord…

L’autre monde est aussi notre monde.

(Tomas Tranströmer)

 

 

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