Sous le ciel pluvieux noyé de brumes sales,
Devant l’Océan blême, assis sur un îlot,
Seul, loin de tout, je songe, au clapotis du flot,
Dans le concert hurlant des mourantes rafales.
Crinière échevelée ainsi que des cavales,
Les vagues se tordant arrivent au galop
Et croulent à mes pieds avec de longs sanglots
Qu’emporte la tourmente aux haleines brutales.
Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer,
Rien que l’affolement des vents balayant l’air.
Plus d’heures, plus d’humains, et solitaire, morne,
Je reste là, perdu dans l’horizon lointain
Et songe que l’Espace est sans borne, sans borne,
Et que le Temps n’aura jamais… jamais de fin.
La dame qui s’habillait
en rose mauve ou fuchsia
qui était drôle libre et impertinente
a quitté ce monde grisâtre
je repasse devant sa maison au portail rose
son ombre est dans le jardin
qui hante le seringa
Je vais t’aider mon Dieu à ne pas t’éteindre en moi
c’est à mon tour de t’aider et de défendre
jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous.
Tu vois comme je prends soin de toi.
Je ne t’offre pas seulement mes larmes
et mes tristes pressentiments,
en ce dimanche venteux et grisâtre
je t’apporte même un jasmin odorant.
Et je t’offrirai toutes les fleurs
rencontrées sur mon chemin
et elles sont légion, crois-moi.
Je veux te rendre ton séjour
le plus agréable possible.
L’air grisâtre est bruissant et moite;
On se sent bien et à l’abri dans la forêt.
Docile je vais porter une fois encore
La croix légère des promenades solitaires.
Et de nouveau, vers l’indifférente patrie,
Le reproche, comme l’oiseau, monte en spirale.
Je participe à la vie ténébreuse,
Je suis innocent de ma solitude.
Un coup de feu. Sur le lac assoupi
Les ailes des canards pèsent lourd à présent.
Les troncs des sapins sont hypnotisés
Par le reflet d’une double existence.
Ciel vitreux à l’étrange miroitement,
De l’univers la brumeuse douleur —
Ô permets-moi d’être pareillement brumeux,
Permets-moi de ne pas t’aimer.
Sous le ciel pluvieux noyé de brumes sales,
Devant l’Océan blême, assis sur un îlot,
Seul, loin de tout, je songe, au clapotis du flot,
Dans le concert hurlant des mourantes rafales.
Crinière échevelée ainsi que des cavales,
Les vagues se tordant arrivent au galop
Et croulent à mes pieds avec de longs sanglots
Qu’emporte la tourmente aux haleines brutales.
Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer,
Rien que l’affolement des vents balayant l’air.
Plus d’heures, plus d’humains, et solitaire, morne,
Je reste là, perdu dans l’horizon lointain
Et songe que l’Espace est sans borne, sans borne,
Et que le Temps n’aura jamais… jamais de fin.
Je me tourmente trop pour ma santé,
et cela ne vaut rien.
Puissé-je être gagnée par cette impassibilité
qui imprégnait ce matin ton aube grisâtre.
Puisse ma journée dépasser enfin
la préoccupation de mon corps.