Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘banque’

Dans ce lotissement il y a un arbre chantant (Joy Harjo)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2024



Menawa
    

Dans ce lotissement il y a un arbre chantant.
Il chante l’histoire des arbres d’ici.
Il chante Monahwee qui se tint avec ses amis guerriers
Sur le belvédère pour observer la nouvelle ville érigée
Par des résidents illégaux.
Il chante les campements de la guerre
de Sécession, les ensanglantés
Les sûrs de leur vertu, les abandonnés.
Il chante la puissance atomique et l’avènement
Des banques dont les flèches indiquent
Les lieux de culte.
Le dernier vers revient toujours aux arbres.
Ils resteront.

***

In the complex here there is a singing tree.
It sings of the history of the trees here.
It sings of Monahwee who stood with his warrior friends
On the overlook staring into the new town erected
By illegal residents.
It sings of the Civil War camp, the bloodied
The self-righteous, and the forsaken.
It sings of atomic power and the rise
Of banks whose spires mark
The worship places.
The final verse is always the trees.
They will remain.

(Joy Harjo)

Recueil: L’aube américaine
Traduction: de l’anglais (Etats Unis) par Héloïse Esquié
Editions: Globe

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’Envie (Bernard Dimey)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2023




    
 

L’Envie

Je vous tuerai tous
Bientôt
L’un après l’autre, j’ai le temps,
Je n’ai rien d’autre à faire,
Rien d’autre à préparer que ce massacre.
Je veux qu’il soit superbe.

Ceux qui font éclater l’amour
Avec des micros d’or massif,
L’autre qui peint le Christ
avec la pointe de ses moustaches,
Et ceux qui caressent du bout des doigts
Négligemment
Des filles sans précédent
Couleur de pain d’épice
Entre les Bahamas et Miami Beach,

Je tuerai tout ça
De ma propre main
Demain,
Plus tard,
J’ai tout mon temps.

Ceux qui font sauter la banque
À Monte-Carlo, Las-Vegas,
Ceux qui font l’amour six fois de suite,
Le profil grec
Le blond vénitien

Le charme slave
La parole facile
Et la Rolls rangée devant la Tour d’Argent,
Je les tuerai tous

Pour pouvoir éclater de rire
Tranquillement
Parmi les cendres de Paris
Heureux
Debout
Tout seul.

(Bernard Dimey)

Recueil: Le milieu de la nuit
Editions: Christian Pirot

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Dans les banques (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2022




Dans les banques les chambres fortes
reçoivent un rayon de soleil
alors que dans la rue passaient
traînés par d’immenses chevaux
les camions des démolisseurs
qui transportaient
des aciers morts

(Jean Follain)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

BANQUES DU SOUVENIR (Robert Goffin)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022



 

Adrian Borda 5984

BANQUES DU SOUVENIR

Elles reviennent encore
Mains de prèle et de lilas
Au bord de la prime aurore
Hanter les coeurs que voilà

Cécile de jusquiame
Arlette tout en velours
Yvonne profond sésame
Mélangeant la nuit au jour

Douces lèvres qui se fanent
Aux lisières d’autrefois
Comme les fleurs diaphanes
Se fanent au fond des bois

Femmes d’ombre et de rivière
Dont l’onde n’est que baisers
je remonte à la première
Par le fleuve du passé

Maria des anémones
Anne des saules pleureurs
Par delà les gués d’automne
L’amour est l’onde du coeur

Combien de chairs et d’amantes
Chantent l’écho du désir
J’ai mille femmes de rente
Aux banques du souvenir.

(Robert Goffin)

Illustration: Adrian Borda

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Tu m’apprenais à voir (Balbino)

Posted by arbrealettres sur 22 août 2018


 


 

placard

Tu m’apprenais à voir

Tu m’apprenais à voir,
à travers les murs
par-delà l’unique pièce
de mon royaume.
L’odeur du cigare dans ta barbe,
cette nuit
j’en ai rêvé.
Les placards de ta chambre,
regorgeaient de mystères
les plans d’une banque ?
Une arme cachée ?
Un sabre ancien ?
… seulement
l’odeur du papier.
Quelques toiles,
qui tordaient cet univers d’attente
cache tendre
vers un autre possible.

(Balbino)

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

D’autres villes d’autres échos (Aya Cheddadi)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2018



Illustration: Baiser mortel laurier-rose
    
D’autres villes d’autres échos
Il faut bien que le son
finisse sa course passant par nous
Modifié par nous chaque obstacle vivant
atténue sa stridence
Chaque arbre et chaque maison
chaque camion sur la route pierreuse
chaque directrice de projet à la banque
chaque homme lisant son journal au café
chaque collégienne en uniforme et le chat
fait ses griffes sur le tronc mince
du laurier-rose avant de tourner
au coin de la rue

(Aya Cheddadi)

 

Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Et la cloche a commencé tout doucement à nous refonder (Yehuda Amichaï)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2017



    

Et la cloche a commencé tout doucement à nous refonder
et les espoirs étaient comme avant hier.
Nous avons tout abandonné comme si cela n’était pas à nous
comme une chambre que l’on quitte subitement.

Et le vent vient comme de l’intérieur des yeux
le paysage se creuse comme le pavillon d’une oreille
pour écouter chaque bruit entre eux
écouter et oublier la plupart des choses.

Et déjà les arbres sont en route
le long d’une avenue vidée de ses humains.
Un seul viendra. Les autres sont sur la route.

Et déjà tu es seule, comme une banque le soir,
avec son or, en toi,
et la nuit de l’oubli consumera tout.

(Yehuda Amichaï)

 

Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: E. Orner
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »