Posts Tagged ‘pointe’
Posted by arbrealettres sur 17 février 2023

Odeur d’iris
près de la fontaine
près du mur chauffé au soleil
moiteur de la peau lèvres humides
robe froissée légère
debout contre le mur aux pierres encore chaudes
musique voluptueuse de l’eau
coulant de la nuque aux chevilles
une main savante
odeur d’iris
violente et douce comme
l’extrême pointe du plaisir
le bleu là-haut immaculé
le corps tous les secrets du corps
là près de la fontaine
en cette fin d’après-midi d’été
debout contre le mur
ouverte
(Mireille Fargier-Caruso)
Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Mireille Fargier-Caruso), après-midi, été, bleu, chaud, chauffer, cheville, corps, couler, debour, debout, doux, eau, extrême, fontaine, froisser, humide, immaculé, iris, là-haut, lèvres, léger, main, moiteur, mur, musique, nuque, odeur, ouvert, peau, pierre, plaisir, pointe, robe, savant, secret, soleil, violent, voluptueux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

MAINTENANT ET À L’HEURE DE NOTRE MORT
Si facile d’aimer
Le vent
La porte ouverte
Et la lampe allumée
La même voix
La même plainte
Et les deux mains tendues où dépassent les pointes
Le bleu
La haute neige attardée sur ton front
L’églantier de tes yeux
Et tes yeux au plafond
Tout ce qui te ressemble
Il nous reste un pays sans borne
A mesurer
Des écarts de tendresse
Un pas lourd dans l’allée
Sur le bord de la nuit
La première fumée.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), aimer, allée, allumer, attarder, écart, églantier, bleu, bord, borne, dépasser, facile, front, fumée, haut, heure, lampe, lourd, main, maintenant, mesurer, mort, neige, nuit, ouvert, pas, pays, plafond, plainte, pointe, porte, premier, ressembler, rester, tendresse, tendu, vent, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Une nuit dans la montagne
Posé à même la montagne inclinée,
Je suis l’errance d’une barque fragile,
Dont l’écho rappelle ma destinée.
Elle flotte, légère, sur les flots lourds,
Et fuit mon regard dans l’ampleur du ciel.
Le soleil s’épuise alors dans l’horizon
Et ma vue entre soudain dans le demi-jour d’une lumière indécise.
Un dernier rayon considère encore la cime des arbres
Et la pointe des roches chenues.
Tandis que le lac se teinte d’encre noire,
Des nuages rouges témoignent encore de l’astre défunt.
L’ombre des îles, plus noire encore
Se détache des eaux assoupies
Qui reflètent un instant le souvenir du jour ;
Mais déjà l’obscurité pèse sur les bois et les collines,
Et le trait confus du rivage
Se trouble dans mon regard impuissant.
La nuit vient, l’air est vif ;
Le souffle du nord crie implacable
Et pousse les cormorans vers la rive.
Ils attendront l’aurore entre les roseaux.
La lune coquette se montre sur les eaux lisses.
Je prends mon luth
Et accompagne ma solitude.
Mes doigts caressent les cordes en sanglots ;
Le chant disperse au loin ses accords.
Le temps s’envole ;
Un frisson de rosée me rappelle à l’heure tardive.
(Chang Jian)
(VIIIe siècle)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Chang Jian), accompagner, accord, air, ampleur, arbre, assoupi, astre, attendre, aurore, écho, île, barque, bois, caresser, chant, chenu, ciel, cime, colline, confus, considérer, coquet, corde, cormoran, crier, défunt, dernier, destinée, disperser, doigt, eau, encre, errance, flot, flotter, fragile, frisson, fuir, heure, horizon, implacable, impuissant, incliner, instant, jour, lac, léger, lisse, lourd, lune, luth, montagne, noir, nord, nuage, nuit, obscurité, ombre, peser, pointe, poser, pousser, prendre, rappeler, rayon, refléter, regard, rivage, rive, roche, rosée, roseau, rouge, s'épuiser, s'envoler, sanglot, se détacher, se montrer, se teinter, se troubler, soleil, solitude, souffle, souvenir, tardif, témoigner, temps, trait, venir, vif, vue | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
L’union amoureuse
L’aimant détourne à lui la pointe de l’aiguille de fer
Le verre en fusion rassemble le feu et la fumée
L’aigu et le grave tonnent à l’unisson des accords parfaits
Et les coeurs voisins s’attirent toujours à l’intime
Mon amour me lie à toi comme l’ombre au corps
Nous dormons côte à côte sous des draps de trame fine
Dont la soie généreuse provient de cocons jumeaux
Aux heures chaudes, nos éventails sont deux ailes qui se touche
Aux heures froides, nos épaules s’embrassent sur la natte feutrée
Tu ris soudain et me voilà hilare
Tu t’affliges alors et ma joie s’évanouit
Allant, je joins mes pas aux tiens
Partant, nous partageons la poussière du chemin
Inséparables, comme les lions des portes célestes
Je ne recherche que ta présence
Et je ne crains que ta distance
Unissons nos corps en une seule forme
Partageons nos vies dans une chambre commune
Et dans la mort, scellons nos os sous un seul tombeau.
Le poète Qu sut dire l’amour au plus vrai ;
Le nôtre surpasse encore les mots.
(Yang Fang)
(IVe siècle)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Yang Fang), accord, aigu, aiguille, aile, aimant, aller, amour, amoureux, épaule, éventail, céleste, côte-à-côte, chambre, chaud, chemin, cocon, coeur, commun, corps, craindre, dire, distance, dormir, drap, fer, feu, feutré, fin, forme, froid, fumée, fusion, généreux, grave, heure, hilare, inséparable, intime, joie, joindre, jumeau, lier, lion, mort, mot, natte, ombre, os, parfait, partager, partir, poète, pointe, porte, poussière, présence, provenir, rassembler, rechercher, rire, s'affliger, s'attirer, s'évanouir, s'embrasser, savoir, sceller, se détourner, se toucher, soie, soudain, surpasser, tombeau, tonner, toujours, trame, union, unir, unisson, verre, vie, voisin, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2022
Recueil: Sous l’imperturbable clarté Choix de poèmes 1983-2014
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Marie Barnaud), alouette, cri, eau, juin, pointe, regarder, rien, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022

C’est un bruissement à peine.
Une sorte de vibration fixe
venue de là-haut ou d’en bas,
on ne sait pas.
Avec un ciel de craie
et des visages noirs à contre-jour.
Et des cris soudain, des rires.
Et des phrases qui s’en vont,
qu’on n’a pas su comprendre.
Ou qu’on a mal entendues.
Qu’on a oubliées, déjà.
Seul est resté le silence
et, très loin,
comme au bord,
ce qui ne se tait pas.
***
Et puis, oui, on est au bord.
On ne voit rien, mais on y est.
Le passé vient par bouffées.
Comme poussé par un vent violent.
Tenir, dit-il, que faire d’autre ?
La main touche la main.
Elle y sent battre le coeur.
***
On poursuit comme on peut.
Le jour est froid, le futur une brume immobile.
Rien qui en sorte, sauf peut-être une ombre venue des yeux
et qui se déplace sans jamais prendre forme.
Quant au présent,
il tient comme en équilibre sur la pointe d’un pied.
***
En attendant, lève-toi.
Ouvre les mains.
Laisse tomber ce que tu portes.
Ne garde que ta vie.
Une brassée d’air.
Et rien.
(Jacques Ancet)
Recueil: L’âge du fragment
Traduction:
Editions: AENCRAGES
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Ancet), air, attendre, autre, à contre-jour, à peine, équilibre, battre, bord, bouffée, brassée, bruissement, brume, ciel, coeur, comprendre, craie, cri, déjà, en bas, entendre, faire, fixe, forme, froid, futur, garder, immobile, jamais, jour, laisser, là-haut, loin, main, mal, noir, ombre, oublier, oui, ouvrir, passé, phase, pied, pointe, porter, poursuivre, pousser, pouvoir, présent, prendre, rester, rien, rire, s'en aller, savoir, se déplacer, se lever, se taire, se tenir, sentir, seul, silence, sorte, sortir, soudain, tenir, tomber, toucher, venir, vent, vibration, vie, violent, visage, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2022

Mort à l’aube
Nuit de quatre lunes
et d’un seul arbre,
avec une seule ombre
et un seul oiseau.
Je cherche sur ma peau
les marques de tes lèvres.
La source embrasse le vent
Sans le toucher.
Je porte ce Non
que tu m’as laissé
dans la paume de la main,
comme un citron de cire presque blanc.
Nuit de quatre lunes
et d’un seul arbre.
Sur la pointe d’une aiguille
tourne mon amour !
(Federico Garcia Lorca)
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), aiguille, amour, arbre, aube, blanc, chercher, ciré, citron, embrasser, laisser, lèvres, lune, main, marque, mort, non, nuit, oiseau, ombre, paume, peau, pointe, porter, seul, source, toucher, tourner, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 juin 2022

LES CADRANS
Les cadrans ronds des vieilles tours
Ont pour cils d’or les douze signes
Que les aiguilles, tour à tour,
Du bout de leurs pointes désignent.
Les cadrans d’or dont les yeux ronds
Clignent des heures pacifiques
Font d’une aiguille léthargique
Marcher le temps qui semble long.
Et l’on ne sait pour quelles gens
Le cadran cligne encore et sonne ?
Les gens sont morts depuis longtemps :
Il sonne l’heure pour personne.
(Franz Hellens)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), aiguille, cadran, cil, mort, pacifique, pointe, signe, sonner, tour | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022

Un sang d’encre
J’aime les encres
Encres furtives
Des ciels changeants
Encres fautives
Des jours indigents
Encres de brume
Ou de clarté
Encres d’amertume
Aux cris des cités
Ah pourvu mon ami
Qu’à la pointe de la plume
Sourde une perle de rosée
Avant d’être goutte de sang
Vous mes encres providentielles
Rayons de toutes couleurs
Ouvrez-moi la chanson
La chanson grise la chanson rose
Encre d’écolier encre rouge et noire
S’il est encore un espoir
Je le cueillerai
Tout au fond de l’encrier
(Claude Haller)
Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Haller), amertume, ami, écolier, brume, changer, chanson, ciel, cité, clarté, couleur, cri, cueillir, encre, encrier, espoir, fautif, fond, furtif, goutte, gris, indigent, jour, noir, ouvrir, perle, plume, pointe, providentiel, rayon, rosée, rose, rouge, sang, sourdre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022

Vagues
J’ai vu un Dieu minuscule
Assis
sous un parapluie bleu vif
Qui avait des glands blancs
Et des baleines d’or fourchues.
Au-dessous de lui
Son petit monde
S’expose au soleil.
L’ombre de Son chapeau
S’étale sur la ville.
Quand il étire Son bras
Un lac devient un sombre tremblement.
Quand il donne un coup de pied
Il fait nuit sur les cols des montagnes.
Mais tu es petit !
Il y a des dieux bien plus grands que toi ;
Ils s’élèvent et chutent,
Les dieux de la mer dévalant.
Ton coeur peut-il avoir de tels soupirs,
De tels cris sauvages et vains,
Un tel souffle venteux,
Une telle mort gémissante ?
Et ton bras peut-il envelopper
Le vieux,
Le froid,
L’immuable et épouvantable lieu
Où les hordes
De monstres de mer cornus
Et où les oiseaux hurlant
Se réunissent?
De ces hommes silencieux
Qui gisent dans
Nos prisons nacrées,
Peux-tu en faire ta proie?
Comme nous peux-tu rester
Attendant ton heure,
Et alors t’élever comme une tour
Et t’écraser et te fracasser?
Il n’y a ni arbres ni buissons
Dans mon pays,
Dit le Dieu minuscule.
Mais il y a des ruisseaux
Et des cascades
Et des pics montagneux
Couverts de jolies herbes.
Il y a de petites côtes et des ports sûrs,
Des grottes pour la fraîcheur et des plaines pour le soleil et le vent.
Joli est le son des rivières,
Jolie l’éclatante lumière
Des pics jolis.
Je suis satisfait.
Mais Ton royaume est petit,
Dit le Dieu de la Mer.
Ton royaume va choir,
Je ne peux te tolérer.
Tu es fier!
Avec un bruyant
Carillon de rires,
Il s’est redressé et a recouvert
Le pays du Dieu minuscule
De l’extrémité de sa main,
De la pointe de son doigt: Et après —
Le Dieu minuscule
Se mit à pleurer.
***
Waves
I saw a tiny God
Sitting
Under a bright blue Umbrella
That had white tassels
And forked ribs of gold.
Below him His little world
Lay open to the sun.
The shadow of His hat
Lay upon a city.
When he stretched forth His hand
A lake became a dark tremble.
When he kicked up His foot
It became night in the mountain passes.
But thou art small!
There are gods fargreater than thou;
They rise and fall
The tumbling gods of the sea.
Can thy heart heave such sighs,
Such hollow savage cries,
Such windy breath,
Such groaning death?
And can thy arm enfold
The o1d
The cold
The changeless dreadful place
Where the herds
Of horned sea-monsters
And the screaming birds
Gather together.
From those silent men That lie in the pen
Of our pearly prisons,
Canst thou hunt thy prey?
Like us cant thou stay
Awaiting thine hour,
And then rise like a tower
And crash and shatter?
There are neither trees nor bushes
In my country,
Said the tiny God
But there are streams
And waterfalls
And mountain peaks
Covered with lovely weed
There are little shores and safe harbours,
Caves for cool and plains for sun and wind.
Lovely is the sound of the rivers,
Lovely the flashing brightness
Of the lovely peaks.
I am content.
But Thy kingdom is small
Said the God of the Sea.
Thy kingdom shall fall,
I shall not let thee be.
Thou art proud
With a loud
Pealing of laughter,
He rose and covered
The tiny God’s land
With the tip of his hand
With the curl of his fingers:
And after—
The tiny God
Began to cry.
(Katherine Mansfield)
Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
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Posted in poésie | Tagué: (Katherine Mansfield), après, arbre, assis, attendre, au-dessous, éclatant, épouvantable, étirer, baleine, blanc, bleu, bras, bruyant, buisson, carillon, cascade, côte, chapeau, choir, chuter, coeur, col, combre, cornu, coup, couvert, cri, dévaler, Dieu, doigt, donner, envelopper, extrémité, fier, fourchu, fraîcheur, froid, gémissant, gésir, gland, grand, grotte, herbe, heure, homme, horde, hurler, immuable, joli, lac, lieu, lumière, main, mer, minuscule, monde, monstre, montagne, montagneux, mort, nacre, nuit, oiseau, ombre, or, parapluie, pays, petit, pic, pied, plaine, pleurer, pointe, port, pouvoir, prison, proie, recouvrir, rester, rire, rivière, royaume, ruisseau, s'écraser, s'élever, s'étire, s'exposer, satisfait, sauvage, sûr, se fracasser, se réunir, se redresser, silencieux, soleil, sombre, son, souffle, soupir, tolérer, tour, tremblement, vague, vain, vent, venteux, vieux, vif, ville, voir | Leave a Comment »