Posts Tagged ‘(Aya Cheddadi)’
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Illustration: Noèla Morisot
Neptune
Je m’habille chaque jour d’un bleu nouveau
veste électrique ou indigo
turquoise vase troublée des émaux
fluorescence ou lait de brumes
rage violette cernes de lune
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), électrique, émail, bleu, brume, cerne, fluorescence, habiller, indigo, jour, lait, lune, Neptune, nouveau, rage, troubler, turquoise, vase, veste, violet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018

Illustration: Jean-Jacques Grandville
C’était une pierre qui se plaignait
d’être à l’écart du chemin
« Où sont les joyeux pèlerins
et leurs bâtons et leurs paniers ?
— Tu exagères, répondait Soeur Verveine
je viens te voir de temps en temps
sur le dos de ma jument
Mon amitié serait-elle vaine?
— Facile à dire pour une amazone
qui sur tout l’Orient rayonne
Si j’en fais vraiment tout un plat
reste donc sept jours avec moi»
Verveine confia sa jument à une jeune cousine
et revint près de la pierre prendre racine
Jour puis nuit
il y eut la rosée du matin
le chant d’un serin
un rideau de pluie
Jour puis nuit
il y eut le ciel imberbe
une étoile qui fuit
la table d’émeraude de l’herbe
Jour puis nuit
le silence s’installa
l’envie de partir partit
Verveine voulut vivre là
Et il arrive assez souvent
qu’un pèlerin quitte le chemin
pour respirer son parfum
et s’asseoir sur la pierre un moment
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), Amazone, amitié, écart, bâton, chant, chemin, confier, cousin, dire, dos, envie, exagérer, facile, jour, joyeux, jument, matin, moment, nuit, Orient, panier, parfum, partir, pélerin, pierre, plat, pluie, quitter, racine, rayonner, respirer, rester, revenir, rideau, rosée, s'asseoir, s'installer, se plaindre, serin, silence, soeur, vain, verveine, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018

Instances du passé
Une fois passé le col
ce regard interdit en arrière
tu seras statue de pierre
ou de sel selon l’école
Elles bâillent derrière moi
géantes mais effacées
par la gomme de la Loi
les Instances du passé
Elles sont et ne sont pas
selon que ma claire pensée
leur prête vie ou trépas
Cet hiver j’en suis lassée
L’oubli n’est pas suffisant
c’est l’ennui le doux sésame
qui désintègre les drames
qu’on sème chemin faisant
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), arrière, école, être, bâiller, chemin, clair, col, désintégrer, doux, drame, effacer, ennui, géant, gomme, hiver, instance, interdit, Loi, oubli, passé, passer, pensée, pierre, prêter, regard, Sésame, se lasser, sel, semer, statue, suffisant, trépas, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018

Constellation de la Vache
Cette traîne d’étoiles est mon linceul
dans le ciel déplié
au-dessus du champ d’oliviers
où pleure la flûte seule
Tu savais mes yeux comme des puits
où tu venais te rafraîchir
mais si tu veux me voir partir
c’est au firmament que je suis
Mes sabots sonnent dans la nuit
ma queue frappe, mon museau brille
ma robe de lait et de suie
forme des lacs et des villes
Ce soir regarde les signes
gravés le long de mon collier
ô chant tremblant et oublié
d’un berger d’une autre colline
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), étoile, berger, briller, champ, chant, ciel, collier, colline, constellation, déplier, firmament, flûte, former, frapper, graver, lac, lait, linceul, museau, nuit, olivier, oublier, partir, pleurer, puits, queue, regarder, robe, sabot, savoir, se rafraîchir, signe, sonner, suie, traîne, tremblant, vache, ville, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018

Deux gouttes dans un peu d’eau
au-dessus d’un réchaud
expriment un parfum de nature
Achetez mes huiles essentielles
vibrant dans le ciel
des idées pures
Le citron a la grâce d’un voleur
Le musc est un pacha
Le jasmin adoucit les moeurs
et il y a aussi l’herbe à chats
Le cactus surprend les belles
L’oranger apporte la paix
L’ambre est sensuel
et tranche comme l’épée
Ce sont les parfums de jadis
pommes vertes du paradis
qui ouvrent vos grands yeux fendus
aux anciens savoirs perdus
Deux gouttes dans un peu d’eau
feront frémir vos peaux
sous l’étreinte de la Nature
Achetez mes huiles essentielles
vibrant dans le ciel
des idées pures
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), acheter, adoucir, ambre, ancien, apporter, épée, étreinte, belle, cactus, ciel, citron, eau, essentiel, exprimer, fendu, frémir, goutte, grâce, herbe à chats, huile, idée, jadis, jasmin, moeurs, musc, nature, oranger, ouvrir, pacha, paix, paradis, parfum, peau, perdu, pomme, pur, réchaud, savoir, sensuel, surprendre, trancher, vert, vibrer, voleur, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018
Les feux de l’existence balises sur la route
Y a-t-il un policier pour me dire
mes droits et les règles que j’ai enfreintes
Vais-je rester assise là sur l’asphalte à attendre une explication
Il n’y a pas d’adultes
Tout le monde fait semblant de savoir
ou bute sur les articles du code comme la mouche sur la vitre
Le centre est mou
L’asphalte devient un chewing-gum coulant
à l’éclatante teinte rose chimique
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
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Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), adulte, article, asphalte, assis, attendre, éclater, balise, buter, centre, chewing-gum, chimique, code, couler, dire, droit, enfreindre, existence, explication, faire semblant, feu, mou, mouche, policier, règle, rose, route, savoir, teinte, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018
Illustration: Casey Baugh
Le monde s’éteignit
seuls brillaient ses yeux
Mon amour mon mari
mon astre coléreux
m’a vue un samedi
dans mon bain désastreux
serpente du nombril
jusqu’au bout de la queue
Mon mari qu’as-tu dit
reste mon amoureux
Mais déjà j’ai pâli
dans un cri douloureux
Le monde s’éteignit
seuls brillaient ses yeux
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018

Au phare Borg’ Djellidj (coordonnées 33° 53′ 3″ N et 10° 44′ 51″ E)
rien à signaler la mer est tiède le ciel bleu
la radio est allumée sur une page d’informations
le speaker cache mal son irritation
toujours rien en vue
une bouteille de Celtia vidée hier soir par un barbu
passe près d’un bateau où l’on grille des sardines
le gardien du phare se reconnaît dans cette bouteille
une bouteille de bière sans message
jetée à la mer comme une ordure
qui ira se briser contre un rocher
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), allumer, barbu, bateau, bière, bleu, bouteille, cacher, ciel, gardien, griller, information, irritation, mer, message, ordure, phare, radio, rien, rocher, sardine, se briser, se reconnaître, signaler, speaker, tiède, vue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018

Après les remparts
dans le quartier de l’Océan
vivait Khalti Samar
À son grand désespoir
son mari ce mécréant
ne buvait que du café noir
«Pourquoi boire du thé?
disait-il d’un air critique
Son goût est beaucoup trop sucré
et il amollit la logique
Prenez n’importe quelle démente
donnez-lui un thé à la menthe
et elle vous contera des histoires
que vous écouterez jusqu’au soir!
Qu’Allah me protège du merveilleux
qui s’insinue même dans les coeurs
des plus malingres et des plus vieux
pour leur faire croire au bonheur!
Faut-il que je cède au rêve
de mon épouse Samar la douce
et que pour son tajine aux fèves
le savoir je repousse ?
Faut-il que je rie ?
Faut-il que je pleure?
Faut-il que j’aille voir le cadi
pour lui parler sans candeur ?
Ah! Samar la grâce de tes yeux
est un tel baume une telle richesse
Tu ne sais pas ma sécheresse
quand tu allumes tes feux
Je suis chandelle entre tes mains
assoiffé de ta lumière
Je veux vivre entre tes seins
jusqu’à ma larme dernière»
Ainsi parlait le mari de Khalti Samar
quand elle lui versait du café noir
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), Allah, allumer, amollir, assoiffé, épouse, baume, boire, bonheur, cadi, café, candeur, céder, chandelle, coeur, critique, croire, désespoir, douce, fève, feu, goût, grâce, larme, logique, lumière, main, malingre, mari, mécréant, mérveilleux, noir, océan, parler, pleurer, quartier, rêve, rempart, repousser, richesse, rire, s'insinuer, savoir, sécheresse, sein, sucre, tajine, thé, verser, vieux, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018

Intouchée par les saisons
quand le coeur s’allume
apparaît dans la brume
une belle maison
Elle est petite et claire
avec des murs de pierre
Elle a quatre balcons
où pousse l’Estragon
Sous la tonnelle une grenouille
chante les jours passés
à la chercher
quand l’espoir avait un goût de rouille
Un oiseau noir se pose
sur la table du jardin
Il semble attendre quelque chose
puis vient picorer dans ma main
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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