Posts Tagged ‘tonnelle’
Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2023
Un Jurançon 93
Aux couleurs du maïs,
Et ma mie, et l’air du pays :
Que mon coeur était aise.
Ah, les vignes de Jurançon,
Se sont-elles fanées,
Comme ont fait mes belles années,
Et mon bel échanson ?
Dessous les tonnelles fleuries
Ne reviendrez-vous point
A l’heure où Pau blanchit au loin
Par-delà les prairies ?
(Paul-Jean Toulet)
Recueil: Max-Pol Fouchet La poésie française Anthologie thématique
Editions: Seghers
Posted in poésie | Tagué: (Paul-Jean Toulet), air, aise, année, échanson, beau, blanchir, coeur, couleur, fleurir, Jurançon, maïs, mie, par-delà, Pau, pays, prairie, revenir, se faner, tonnelle, vigne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023
Illustration: Paul Delvaux
PAGE APRÈS PAGE
Page après page
Je me feuillette
En marge
De ma propre vie
De l’autre côté
De mes miroirs
Page après page
Je me raconte
Pour tisser
D’autres rêveries
Pages après pages
Je m’effeuillette
Ligne après ligne
Jusqu’à me dénuder
Je dors sous une tonnelle
Je regarde le temps passer.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), autre, côte, dormir, effeuilleter, en marge, feuilleter, ligne, miroir, page, passer, propre, raconter, rêverie, regarder, se dénuder, temps, tisser, tonnelle, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2022
le jour compose son vitrail
les merles en volent quelques pierres
des promesses s’échangent
d’un bleu de goût d’amande
le sable songe à son commencement
et l’avenir se lit du doigt
le ciel enfant dans sa robe en dentelle
pousse le cerceau du soleil
(Daniel Boulanger)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), amande, ciel, enfant, soleil, tonnelle, vitrail | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021
LE JARDIN D’ANTAN
Rien n’est plus doux aussi que de s’en revenir
Comme après de longs ans d’absence,
Que de s’en revenir
Par le chemin du souvenir
Fleuri de lys d’innocence
Au jardin de l’Enfance.
Au jardin clos, scellé, dans le jardin muet
D’où s’enfuirent les gaîtés franches,
Notre jardin muet,
Et la danse du menuet
Qu’autrefois menaient sous branches
Nos soeurs en robes blanches.
Aux soirs d’Avrils anciens, jetant des cris joyeux
Entremêlés de ritournelles,
Avec des lieds joyeux,
Elles passaient, la gloire aux yeux,
Sous le frisson des tonnelles,
Comme en les villanelles.
Cependant que venaient, du fond de la villa,
Des accords de guitare ancienne,
De la vieille villa,
Et qui faisaient deviner là,
Près d’une obscure persienne,
Quelque musicienne.
Mais rien n’est plus amer que de penser aussi
A tant de choses ruinées!
Ah ! de penser aussi,
Lorsque nous revenons ainsi
Par sentes de fleurs fanées,
À nos jeunes années.
Lorsque nous nous sentons névrosés et vieillis,
Froissés, maltraités et sans armes,
Moroses et vieillis,
Et que, surnageant aux oublis,
S’éternise avec ses charmes
Notre jeunesse en larmes!
(Emile Nelligan)
Illustration: Séraphine Louis de Senlis
Posted in poésie | Tagué: antan, blanche, branche, charmé, clos, cri, fané, fleur, jeune, jeunesse, larme, mener, menuet, morose, muet, névrose, obscure, oubli, penser, persienne, ritournelle, robe, s'éterniser, scellé, sente, soeur, surnager, tonnelle, vieilli | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020
Où les donzelles bouclées s’en vont-elles,
portant sur les épaules leurs amphores pleines,
elles dont le pas si ferme est si léger;
et dans le fond une vallée qui s’ouvre
en vain attend les belles
qu’ombrage une vigne sur la tonnelle
dont oscillent pendantes les grappes.
Le soleil qui monte au ciel,
les coteaux entrevus
n’ont point de teintes: dans le doux
instant la nature foudroyée
fixe les poses de ses heureuses
créatures — mère, non marâtre — en des formes légères.
Monde qui dort, ou monde qui se glorifie
d’immuable existence, qui le peut dire?
homme qui passes, toi aussi donne-lui
de ton jardin le rameau le meilleur.
Puis continue: dans cette vallée
ombre et lumière ne s’alternent.
Bien loin d’ici te conduit ton chemin,
point d’asile pour toi, tu es trop mort :
de tes étoiles poursuis le cours.
Adieu donc, infantes toutes bouclées, pour toujours,
portez sur les épaules vos amphores pleines.
***
Dove se ne vanno le ricciute donzelle
che recano le colme anfore su le spalle
ed hanno il fermo passo si leggero;
e in fondo uno sbocco di valle
invano attende le belle
cui adombra una pergola di vigna
e i grappoli ne pendono oscillando.
Il sole che va in alto,
le intraviste pendici
non han tinte : nel blando
minuto la natura fulminata
atteggia le felici
sue creature, madre non matrigna,
in levità di forme.
Mondo the dorme o rondo che si gloria
d’immutata esistenza, chi può dire?,
uomo the passi, e tu dagli
il meglio ramicello del tuo orto.
Poi segui : in questa valle
non è vicenda di buio e di luce.
Lungi di qui la tua via ti conduce,
non c’è asilo per te, sei troppo morto :
seguita il giro delle tue stelle.
E dunque addio, infanti ricciutelle,
portate le colme anfore su le spalle.
(Eugenio Montale)
Illustration: Jean-Auguste-Dominique Ingres
Posted in poésie | Tagué: (Eugenio Montale), amphore, étoile, bouclée, coteaux, donzelle, existence, glorifier, grappe, infante, jardin, lumière, marâtre, mort, ombre, tonnelle, vallée, vigne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
Aujourd’hui,
l' »aujourd’hui » s’est réfugié
sous la tonnelle.
(Roger Munier)
Illustration
Posted in poésie | Tagué: (Roger Munier), aujourd'hui, se réfugier, tonnelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2020
Chanson de musette
Hier, en voyant une hirondelle
Qui nous ramenait le printemps,
Je me suis rappelé la belle
Qui m’aima quand elle eut le temps.
Et pendant toute la journée,
Pensif, je suis resté devant
Le vieil almanach de l’année
Où nous nous sommes aimés tant.
Non, ma jeunesse n’est pas morte,
Il n’est pas mort ton souvenir ;
Et si tu frappais à ma porte,
Mon cœur, Musette, irait t’ouvrir.
Puisqu’à ton nom toujours il tremble,
Muse de l’infidélité,
Reviens encor manger ensemble
Le pain béni de la gaîté.
Les meubles de notre chambrette,
Ces vieux amis de notre amour,
Déjà prennent un air de fête
Au seul espoir de ton retour.
Viens, tu reconnaîtras, ma chère,
Tous ceux qu’en deuil mit ton départ,
Le petit lit — et le grand verre
Où tu buvais souvent ma part.
Tu remettras la robe blanche
Dont tu te parais autrefois,
Et comme autrefois, le dimanche,
Nous irons courir dans les bois.
Assis le soir sous la tonnelle,
Nous boirons encor ce vin clair
Où ta chanson mouillait son aile
Avant de s’envoler dans l’air.
Dieu, qui ne garde pas rancune
Aux méchants tours que tu m’as faits,
Ne refusera pas la lune
A nos baisers sous les bosquets.
Tu retrouveras la nature
Toujours aussi belle, et toujours,
Ô ma charmante créature,
Prête à sourire à nos amours.
Musette qui s’est souvenue,
Le carnaval étant fini,
Un beau matin est revenue,
Oiseau volage, à l’ancien nid ;
Mais en embrassant l’infidèle,
Mon cœur n’a plus senti d’émoi,
Et Musette, qui n’est plus elle,
Disait que je n’étais plus moi.
Adieu, va-t’en, chère adorée,
Bien morte avec l’amour dernier ;
Notre jeunesse est enterrée
Au fond du vieux calendrier.
Ce n’est plus qu’en fouillant la cendre
Des beaux jours qu’il a contenus,
Qu’un souvenir pourra nous rendre
La clef des paradis perdus.
(Henri Murger)
Posted in poésie | Tagué: (Henri Murger), adorer, aile, aimer, almanach, amis, amour, assis, émoi, baiser, béni, belle, blanc, boire, bois, bosquet, calendrier, cendre, chambrette, chanson, charmant, cher, clair, clef, coeur, contenir, courir, créature, départ, deuil, Dieu, dimanche, embrasser, ensemble, enterrer, espoir, fête, fouiller, frapper, gaîté, hirondelle, infidèle, infidélité, jeunesse, journée, lit, lune, manger, méchant, meuble, mort, mouiller, muse, musette, nom, oiseau, ouvrir, pain, paradis, pensif, perdre, porte, printemps, ramener, rancune, reconnaître, refuser, remettre, rendre, retour, revenir, robe, s'envoler, se rappeler, sentir, sourire, souvenir, tonnelle, toujours, trembler, verre, vin, volage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2020
Une bonne fortune
Il ne faudrait pourtant, me disais-je à moi-même,
Qu’une permission de notre seigneur Dieu,
Pour qu’il vînt à passer quelque femme en ce lieu.
Les bosquets sont déserts ; la chaleur est extrême ;
Les vents sont à l’amour l’horizon est en feu ;
Toute femme, ce soir, doit désirer qu’on l’aime.
S’il venait à passer, sous ces grands marronniers,
Quelque alerte beauté de l’école flamande,
Une ronde fillette, échappée à Téniers,
Ou quelque ange pensif de candeur allemande :
Une vierge en or fin d’un livre de légende,
Dans un flot de velours traînant ses petits pieds ;
Elle viendrait par là, de cette sombre allée,
Marchant à pas de biche avec un air boudeur,
Ecoutant murmurer le vent dans la feuillée,
De paresse amoureuse et de langueur voilée,
Dans ses doigts inquiets tourmentant une fleur,
Le printemps sur la joue, et le ciel dans le coeur.
Elle s’arrêterait là-bas, sous la tonnelle.
Je ne lui dirais rien, j’irais tout simplement
Me mettre à deux genoux par terre devant elle,
Regarder dans ses yeux l’azur du firmament,
Et pour toute faveur la prier seulement
De se laisser aimer d’une amour immortelle.
(Alfred de Musset)
Illustration
Posted in poésie | Tagué: (Alfred de Musset), allée, amour, ange, à genoux, bosquet, candeur, chaleur, désert, extrême, fillette, firmament, fortune, murmurer, or, permission, printemps, seigneur, tonnelle, vierge | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2019
LES DEUX ROSES
Hier, sous la verte tonnelle
J’aperçus Rose qui pleurait,
Et, pleurant, de larmes couvrait
Une rose, moins rose qu’elle.
« Qui peut te causer un tel regret?
Dis-je à la blonde colombelle.
– Ah! Monsieur, répondit la belle,
Entre nous, c’est un grand secret!
« Je passais là, lorsqu’une rose,
Celle-là que de pleurs j’arrose,
M’a dit de sa plus douce voix:
« Rose ouverte plus ne se ferme! »
Et mon coeur qui s’ouvre, je crois,
Au petit pâtre de la ferme! »
(Joséphin Soulary)
Illustration: Casey Baugh
Posted in poésie | Tagué: (Joséphin Soulary), belle, blonde, coeur, colombelle, fermé, larme, pâtre, pleurer, regret, s'ouvrir, se fermer, secret, tonnelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 avril 2019
Temps passé et Temps futur
Permettent à peine d’être conscient.
Être conscient, ce n’est pas être inscrit dans le temps.
Et pourtant
Et pourtant, c’est seulement á l’intérieur
du temps que le moment dans le jardin des roses
Que le moment sous la tonnelle où battait la pluie
Que le moment dans l’église où soufflait le vent et où retombait la fumée
Peuvent être remémorés; enchevêtrés dans le passé et le futur.
C’est seulement dans le temps que peut être conquis le temps.
(Thomas Stearns Eliot)
Illustration: Ettore Aldo Del Vigo
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Thomas Stearns Eliot), église, conquérir, conscient, fumée, futur, intérieur, jardin, moment, passé, permettre, pluie, rose, souffler, temps, tonnelle | 1 Comment »