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Poésie

Posts Tagged ‘opacité’

Fontaine sourde du sang (Eric Brogniet)

Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2023




Fontaine sourde du sang
combien de dormeurs
au fond de tes jaillissements

L’oeil du ciel
à travers le toit des roseaux
il y a plus que la rugueuse rive
à étreindre

Contre les opacités massives
tu chantes l’axe du monde

(Eric Brogniet)

Illustration: Salvador Dali

 

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Entre le désir et les fleurs (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021



Illustration: Pascal Renoux

    

Entre le désir et les fleurs les longues jeunes filles
mesurent l’opacité d’une pureté impure,
elles jouent le jeu -intense de la majesté et de l’usure,
jeunes filles soulevées par des lignes fluctuantes.

Vivre les jeunes filles dans la pudeur du noir,
les vivre noblement, les prendre
aux aisselles le plus rapidement jusqu’au centre,
le feu tourbillonnant dans leur ventre, pour les mériter.

Ô filles vivantes de la couleur du souffle même,
attachez-moi au mur, ou bien je tomberai parmi vous
dans le parfum délié de vos corps limpides.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Je crois à l’opacité solitaire (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020



je crois à l’opacité solitaire
au pur instant de la nuit noire
pour rencontrer sa vraie blessure
pour écouter sa vraie morsure
je crois à ces chemins
où le corps avance dans l’esprit
où l’on surprend
le bruit de fond des univers
par ces yeux
que la nuit
a pleurés en nous
par ces yeux que la vie
a lavés en nous
je crois comme Trakl
qu’il faut habiter la lumière
par un long questionnement
sans réponse
je crois à Zoran Music
dessinant ses fagots de cadavres
sur de mauvais papiers
trouvant encore la vie
au fond du désarticulé
au fond de l’incarné
au fond de l’éprouvé
exorciste
vertical
je crois aux cassures
de fièvre
aux sursauts de nuit
aux césures de nerf
je crois
qu’il faut prendre appui
sur le vent
s’agenouiller en mer
et se vouer
à l’infini

(Zéno Bianu)

 

 

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Pour le poète (William Carlos Williams)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020




Pour le poète, s’il coule ses passions dans son poème,
il cesse de les reconnaître: les mots les prennent,
s’en pénètrent et les métamorphosent.
L’émotion est devenue chose,
elle a maintenant l’opacité des choses.

(William Carlos Williams)

Illustration: Gao Xingjian

 

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L’attachement à soi (Philippe Jaccottet)

Posted by arbrealettres sur 26 Mai 2020


 


 

Marie-Claude Deyts

L’attachement à soi augmente l’opacité de la vie.
Un moment de vrai oubli,
et tous les écrans les uns derrière les autres deviennent transparents,
de sorte qu’on voit la clarté jusqu’au fond, aussi loin que la vue porte ;
et du même coup plus rien ne pèse.
Ainsi l’âme est vraiment changée en oiseau.

(Philippe Jaccottet)

Illustration: Marie-Claude Deyts

 

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MARÉE BASSE (José Emilio Pacheco)

Posted by arbrealettres sur 29 février 2020




MARÉE BASSE

Comme les poissons morts que la marée abandonne
le reflux
de la mémoire extirpe de la pourriture
des lieux des visages des dates des voix des parfums

Son éclat devient opacité
Le passé
est un aquarium
une prison pleine de fantômes

***

MAREA BAJA

Comoslos peces muertos que la marea abandona
el reflujo
de la memoria saca a la podredumbre
lugares rostros fechas voces aromas

Su resplandor se vuelve opacidad
El pasado
es un acuario
una prisión de fantasmas

(José Emilio Pacheco)

Illustration: ArbreaPhotos

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A qui donc se confiera l’homme (Guy Lévis Mano)

Posted by arbrealettres sur 2 Mai 2019



Spectrum-SMH

A qui donc se confiera l’homme que l’opacité blesse au ventre
A qui se confiera l’homme qui sait ses yeux pleins de litanie
et n’ouvrira pas sa bouche parce que sa bouche est pleine de litanie…
et que la litanie est étang aux oreilles et croulière à l’âme

(Guy Lévis Mano)

Illustration: Euan Macleod

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RIVIÈRE (Annie Salager)

Posted by arbrealettres sur 9 février 2019




    
RIVIÈRE

Ma main d’eau ouverte
— mais qu’aurait-elle aimé
retenir entre ses doigts —
ne se soucie pas de
celles à l’insatiable avoir
qui blessent écrasent tuent
ma main aime l’oubli
et pauvreté l’a enrichie,

main devenue rivière
reverdit le champ
où le chant d’oiseau
fait l’eau des matins
quand le blé viril vole
et le féminin en lui
sourit du même désir,

main d’eau, elle s’est ouverte
malgré tant de saisons
passées à s’ignorer,
sur l’opacité de l’ombre
et la nuit des mots
qui les roule et luit

(Annie Salager)

 

Recueil: La Mémoire et l’Archet
Traduction:
Editions: La rumeur libre

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GALET (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2018



 

GALET

Le moins
Le peu
Le bref
L’exigu
Prennent corps
En ce galet
Dépourvu de veines
Et de détours
Son opacité
S’oppose
Aux transparences
De l’océan
Sa cohésion
Défie
La sinueuse écume

(Andrée Chedid)

 

 

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Poésie, tu t’éloignes… (Lionel Ray)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2018


Musicien

Poésie, tu t’éloignes sans apparence de douleur,
cela fait longtemps déjà.

Mais les arbres et les routes sont toujours là,
Les maisons résistent, les matins réapparaissent

Avec la liberté sans déchirure des vents,
La suave pluie, les baisers de rencontre,

Et nul n’ignore que le passé est un brouillard,
Une ville aux portes toutes fermées,

Ainsi les voix que nous aimions sont à jamais
Glacées, captives de l’ombre et de l’opacité,

Sauf un enfant peut-être qui aura perdu le sommeil
Et qui regarde
l’éblouissante nuit.

(Lionel Ray)

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