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Posts Tagged ‘(Léon-Paul Fargue)’

KLAGELIED (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023




Illustration: Raymond Peynet

KLAGELIED

O misère de trop aimer.
On se tient mal à cause de cela.
Lorsqu’on donne la main, on rougit.
Pourtant, nous touchons aux fleurs,
Aux cristaux, aux petits encriers.
Et l’on se touche, pour pleurer.
Il me faut beaucoup de silence.
Rien qu’un bruit…
Tranquille au parc bleu :
Pas de l’enfant qui se lamente
En souvenir de tes yeux bleus.

(Léon-Paul Fargue)

Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard

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LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023



Illustration: Vera LP Cauwenberghs
    
LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER
Pour André Lebey.

MATIN

Loin de la ville
Sitôt crépite
La libellule
De linon bleu.

C’est le matin
Pauvre malade.
Il fait si doux
Qu’on est heureux.

La lampe soeur
Au col marin
Couve sa peur
Sous le clin bleu.

Elle contrôle
Qui dort encore
Et arque drôle
Sa clef d’or.

Au bleu baiser
Sur la croisée
L’oiseau commence
A chanter.

Sur la croisée
Triste ai-je dit
L’oiseau timide
Interdit.

Les hauts nuages
Qui frôlent vieux
Ont passé l’âge
D’être heureux.

Qu’est-ce qui trinque
Dans la rue bleue?
C’est un forçat
Délivré d’eux.

Un chant pas loin
Part de l’église.
Il fait si doux
Qu’on est sauvé.

(Léon-Paul Fargue)

Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard

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Il n’est pas nécessaire d’écrire pour être poète (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2021



Léon-Paul Fargue
    
Il n’est pas nécessaire d’écrire pour être poète.
Il faut et il suffit d’être en état de grâce
et de contemplation.

(Léon-Paul Fargue)

 

Recueil: Notes sur la poésie
Traduction:
Editions:

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La poésie est aussi un grand calme (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 23 août 2018



 

André Derain -02

La poésie est aussi un grand calme qu’on entend,
qui vous saisit et vous accélère,
et elle est une sorte de scintillement permanent
auquel il faut se donner

(Léon-Paul Fargue)

Illustration: André Derain

 

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LA GARE (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 21 août 2018



 

LA GARE

GARE de la douleur j’ai fait toutes tes routes.
Je ne peux pîus aîler, je ne peux plus partir.
J’ai traîné sous tes ciels, j’ai crié sous tes voûtes.
Je me tends vers îe jour où j’en verrai sortir
Le masque sans regard qui roule á ma rencontre
Sur le crassier livide où je rampe vers lui,
Quand le convoi des jours qui brûle ses décombres
Crachera son repas d’ombres pour d’autres ombres
Dans l’étable de fer où rumine la nuit.

Ville de fiel, orgues brumeuses sous l’abside
Où les jouets divins s’entr’ouvrent pour nous voir,
Je n’entend plus gronder dans ton gouffre l’espoir
Que me soufflaient tes choeurs, que me traçaient tes signes,
A l’heure où les maisons s’allument pour le soir.

Ruche du miel amer où les hommes essaiment,
Port crevé de strideurs, noir de remorqueurs,
Dont la huée enfonce sa clef dans le coeur
Haïssable et hagard des ludions qui s’aiment,
Torpilleur de la chair contre les vieux mirages
Dont la salve défait et refait les visages,
Sombre écofe du soir où la classe rapporte
L’erreur de s’embrasser, l’erreur de se quitter,
Il y a bien longtemps que je sais écouter
Ton écluse qui souffre à deux pas de ma porte.

Gare de ma jeunesse et de ma solitude
Que l’orage parfois saluait longuement,
J’aurai longtemps connu tes regards et tes rampes,
Tes bâillements trempés, tes cris froids, tes attentes,
J’ai suivi tes passants, j’ai doublé tes départs,
Debout contre un pilier j’en aurai pris ma part
Au moment de buter au heurtoir de l’impasse,
A l’heure qu’iî faudra renverser la vapeur
Et que j’embrasserai sur sa bouche carrée
Le masque ardent et dur qui prendra mon empreinte
Dans le long cri d’adieu de tes portes fermées.

(Léon-Paul Fargue)

Illustration: Edvard Munch

 

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Nocturne (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 11 Mai 2018




Nocturne

Un long bras timbré d’or glisse du haut des arbres
Et commence à descendre et tinte dans les branches.
Les feuilles et les fleurs se pressent et s’entendent.
J’ai vu l’orvet glisser dans la douceur du soir.
Diane sur l’étang se penche et met son masque.
Un soulier de satin court dans la clairière
Comme un rappel de ciel qui rejoint l’horizon.
Les barques de la nuit sont prêtes à partir.

D’autres viendront s’asseoir sur la chaise de fer.
D’autres verront cela quand je ne serai plus.
La lumière oubliera ceux qui l’ont tant aimée.
Nul appel ne viendra rallumer nos visages.
Nul sanglot ne fera retentir notre amour.
Nos fenêtres seront éteintes.
Un couple d’étrangers longera la rue grise.
Les voix,
D’autres voix chanteront, d’autres yeux pleureront
Dans une maison neuve.
Tout sera consommé, tout sera pardonné,
La peine sera fraîche et la forêt nouvelle,
Et peut-être qu’un jour, pour de nouveaux amis,
Dieu tiendra ce bonheur qu’il nous avait promis.

(Léon-Paul Fargue)

Illustration: Eugène Jansson

 

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DANSE (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2017




    
DANSE

Les salades d’escarole
Dansent en robe à paniers
Sous la lune blonde et molle
Qui se lève pour souper.
Un couple d’amants s’isole
Gracieux comme un huilier
Et va sous un mouflier
Voir pousser les croquignoles.

Les salades d’escarole
Demain elles danseront
Dans leur urne funéraire
Sous les faces lunéraires
Qui dînent d’un oeil vairon
Et feront sur leurs frisons
L’escalade des paroles
Et le pas des postillons…

Cependant, la terre gronde,
Et dans cette dame blonde
Et dans ce monsieur qui ment,
La mort, lampe d’ossements,
Consume l’huile qui tombe…

(Léon-Paul Fargue)

 

Recueil: Ludions

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Fais-moi quitter mon corps visible (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2017



 

Félix Vallotton roger-delivering-angelica-1907.jpg!HD [1280x768]

[…]
Fais-moi quitter mon corps visible.
J’escaladerai les échelles
Des épreuves et des blessures,
Je traverserai les systèmes,
Incube de tous les soleils,
Goutte de feu, goutte de boue,
Dans ma soif de te reconnaître.
Sans toi, sans ta douceur sévère,
Ma vie est le rêve d’un rêve
Hanté de fantômes trop tendres.
[…]

(Léon-Paul Fargue)

Illustration: Félix Vallotton

 

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Un bras de balançoire (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2016



 

Un bras de balançoire encense le silence

(Léon-Paul Fargue)

Illustration

 

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La machine (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2016




Ce qui ne se conçoit pas, c’est la machine à mettre fin aux sensibilités.
Il y aura toujours un adolescent qui pleure dans un coin,
des ombres qui passent dans un parc,
même si les arbres sont en duralumin.

(Léon-Paul Fargue)

 Illustration

 

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