Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘assoiffée’

Le Vent (Paul Henri Lezac)

Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2023


vent

J’aime le vent qui va, dissipant les nuages
On le dit vent des fous et parfois vent des sages
A la terre assoiffée il dispense la pluie
En nuées chargées d’eau, nuées couleur de suie

J’aime aussi quand le vent qui joue dans tes cheveux
Emporte au loin les perles de ton rire heureux
Frise le duvet de ta nuque parfumée
Caresse de son aile ta joue satinée

J’aime le vent venu de ces terres lointaines
Ayant survolé bois et montagnes et plaines,
Souffle chargé d’épices, de parfums, d’odeurs
Messager de l’amour et de rêves d’ailleurs

(Paul Henri Lezac)

Textes de Prisonniers: lecercledespoetesdetenus

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

La terre assoiffée d’humus (Gilles Simonnet)

Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2021




La terre assoiffée d’humus
lorgne les hommes du coin de l’oeil.

(Gilles Simonnet)

Illustration: Josephine Wall

Posted in poésie | Tagué: , , , , , | Leave a Comment »

Eaux (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021



Eaux

L’eau est nue
Eau des solitudes
Eau assoiffée d’elle-même
Qui décompose ses couleurs
Et se dépouille de ses reflets
Eau patiente à se frayer un chemin
Eau couverte de frissons
Eau adolescente mais criblée de rides
Eau veloutée
Eau folle à forcer les barrages
Pour noyer les campagnes

La source jaillit
Et le ruisseau sautille comme une truite
La rivière se prélasse
Et rit entre ses rives
Où des peupliers défilent
Elle se cabre au pied de la colline
Le soir elle dort dans son lit
En rêvant de mers lointaines

Elle appose son paraphe
Au bas du paysage.

(Jean-Baptiste Besnard)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Passage du Temps (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021



Passage du Temps

Dans les bras du silence
Les toits bleuissent
Une aube indécise
Verse un air liquide
Sur la forêt assoiffée
A l’horizon le ciel épouse la terre
Dans un jour fait d’insectes et de fleurs

L’arbre dort encore
Les oiseaux le secouent
Pour le réveiller
Et en faire tomber
Des cerises à peine mûres

Le vent rampe à ras du sol
Tout mon être tressaille
Quand le matin étire
Ses bras nus caressés de soleil

Il circule des prémisses d’azur
Au flanc d’un nuage
Des couleurs tourbillonnent
Dans le flou au bout de la route
Où la colline déploie des clairs et des sombres

La mousse tourne autour des troncs
Et les brumes s’effilochent
A la pointe des branches

(Jean-Baptiste Besnard)

Illustration

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Marais salants (Paul Louis Rossi)

Posted by arbrealettres sur 5 Mai 2018



 

Marais salants

Terre aride
et sèche
pleine de crevasses

Terre désséchée
terre altérée
terre assoiffée

Terre gorgée de sel
tu souffres le martyre
sous ce soleil de plomb

Tu saignes
terre à chardons
et à coquelicots

(Paul Louis Rossi)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La lumière que je sens inonder mon cœur quand je te vois (Lucian Blaga)

Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2016



 

La lumière que je sens
inonder mon cœur quand je te vois,
ne serait-elle une goutte de la lumière
procréée au tout premier jour
par cette autre lumière si profondément assoiffée de vie ?

Le néant gisait à l’agonie,
errant au gré des ténèbres, lorsque, tout à coup,
l’Inconnaissable fit signe :
« Que la lumière soit ! »

Un océan
et un grand tourbillon de lumière
prirent corps au même moment :
il sévissait une soif de péchés, de désirs, d’élans et de passions,
toute une soif de vie et de soleil.

Mais qu’est devenue cette aveuglante
lumière de l’époque – qui peut savoir ?

La lumière que je sens inonder
mon cœur quand je te vois – ô, sublime,
n’est peut-être que la dernière goutte
de la lumière procréée au tout premier jour.

(Lucian Blaga)

Illustration: Charles Courtney Curran

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le potier (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2016




Le potier

Ton corps entier possède
la coupe ou la douceur qui me sont destinées.

Quand je lève la main
je trouve en chaque endroit une colombe
qui me cherchait, comme si, mon amour, d’argile on t’avait faite
pour mes mains de potier.

Tes genoux, tes seins
et tes hanches
me manquent comme au creux
d’une terre assoiffée
d’où l’on a détaché
une forme,
et ensemble
nous sommes un tout comme l’est un fleuve
ou comme le sable.

(Pablo Neruda)

Illustration: Annabelle Delaigue que j’ai confondu avec sa tante (mille excuses) mais TOUTE AUSSI DOUEE:

Illustration: Marie-Paule Deville Chabrole
Son Journal d’Atelier

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Comment le mot s’est-il fait chair pour toi (Ali Hamouda)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2016



Je répète les mots inexacts
les mots impuissants
les mots injustes
les mots de miel qui blessent l’oreille
les mots d’amour qui embrasent la haine
les mots durs et creux
désespérément creux comme
la tête et comme l’âme
comme la main tendue dans un geste de grâce
comme la main qui tient la dernière goutte d’eau
et qui s’étonne de
ses rides plus assoiffées que la gorge.
Mon Dieu, comment le mot
s’est-il fait chair pour toi?

(Ali Hamouda)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 5 Comments »

Ensorcelée (Karin Boye)

Posted by arbrealettres sur 2 août 2016



Ensorcelée

Quand tu es loin, mon âme est affamée, sauvagement.
Quand tu es là, je languis tout autant-
désemparée, je vois,
figée, fermée,
comme fuit la minute,
vide et stérile.

En secret j’ai voulu boire le subtil parfum de fleurs
royal et fier, de ton être, un vin sacré-
mais me voici, appesantie
comme en songe
assoiffée comme Tantale
dans les torrents limpides.

Aux heures de solitude ma langue a brûlé
de te dire les beautés que j’ai rêvées, que j’ai senties –
mais en ta présence
ma pensée sommeille,
ma porte est close
et mon coeur s’engourdit.

(Karin Boye)

Découvert chez Lara ici

Illustration: Alain Bonnefoit

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le Jardin de la Présence (Marianne Dubois)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2016




Le Jardin de la Présence

La Présence est lente
Elle a besoin du moment infini
Pour abolir les contours du temps
Les prisons de l’espace.
Elle a besoin de creuser la seconde
Pour entrer dans une action simple:
Arroser la plante assoiffée,
Cirer longuement la table, et la polir
Jusqu’à son ultime étincellement.
La Présence est comme une voleuse
Qui se glisse par effraction
Dans le geste le plus humble,
Dans la vision la plus modeste
D’un regard quotidien.
Elle habite pourtant
Depuis l’aube du monde
Chaque cellule vivante
Et se nourrit à chaque instant
De l’existence ordinaire.
Elle brille secrètement
D’une lumière si intense
Que nul ne pourrait s’en saisir
Et en faire une croyance.
Comme un vol d’oiseau
Qui s’enivre de liberté
Elle échappe à la forme
Et la contient toute entière
Elle dissout les vérités
Lorsqu’elles se figent
Et n’est jamais prisonnière.
Mais si le coeur a fleuri
Au soleil de la Présence
Plus rien ne peut l’atteindre
Si ce n’est la joie
Transparente et nue
Qui jaillit de la source
Et danse pour le rien ou le rire
Ou même pour l’illusion
Qui fait croire à la vie.

(Marianne Dubois)

son site ici

Illustration: Josephine Wall

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »