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Posts Tagged ‘pinson’

Fausse route (Manolis)(Emmanuel Aligizakis)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2024



Illustration: Edvard Munch
    
Fausse route

Ils vendent des biens dont tu n’as pas besoin
mais tu les achètes
ils chantent des cacophonies que tu n’aimes pas
mais tu les écoutes.

Quand donc écouteras-tu
le murmure de la fleur ?

Ils t’imposent leur clinquant futile
et tu voudrais l’adopter
pour être leur égal.

Ils débarrassent ton cerveau de toute logique
et tu crois devenir meilleur
en les singeant.

N’écouterais-tu pas plutôt
le gazouillis du pinson ?

(Manolis)(Emmanuel Aligizakis)

Crète, 1947

Traduction Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache

Recueil: ITHACA 781
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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Le chant du pinson (Jean Antonini)

Posted by arbrealettres sur 17 avril 2023




    
le chant du pinson
du pinson le chant du pinson
le chant du pinson

(Jean Antonini)

Recueil: Un haïku chaque jour
Editions: Points

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Ils étaient six dans la cave (René Druart)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022



guerre [800x600]

Ils étaient six dans la cave.
On sait qu’ils y sont encore.
Mais où est la cave ?

***

Tronçonné par les obus,
Le blanc serpent de la route
Rampe sur une nouvelle piste.

***

Sur l’écoutille d’une péniche
Sombrée dans le petit port,
Un pinson chante.

***

Dans les arbres fracassés
Miracle!
Un alléluia d’oiseaux!

(René Druart)

 

 

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Vous parler ? (Sabine Sicaud)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2019



Alex Colville 6

Vous parler ? Non. Je ne peux pas.
Je préfère souffrir comme une plante,
Comme l’oiseau qui ne dit rien sur le tilleul.
Ils attendent. C’est bien. Puisqu’ils ne sont pas las
D’attendre, j’attendrai, de cette même attente.

Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul.
Je ne veux pas d’indifférents prêts à sourire
Ni d’amis gémissants. Que nul ne vienne.

La plante ne dit rien. L’oiseau se tait. Que dire ?
Cette douleur est seule au monde, quoi qu’on veuille.
Elle n’est pas celle des autres, c’est la mienne.

Une feuille a son mal qu’ignore l’autre feuille,
Et le mal de l’oiseau, l’autre oiseau n’en sait rien.

On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ?
Et se ressemblât-on, qu’importe. Il me convient
De n’entendre ce soir nulle parole vaine.

J’attends, comme le font derrière la fenêtre
le vieil arbre sans geste et le pinson muet…
Une goutte d’eau pure, un peu de vent, qui sait ?
Qu’attendent-ils ? Nous l’attendrons ensemble.
Le soleil leur a dit qu’il reviendrait, peut-être…

(Sabine Sicaud)

Illustration: Alex Colville

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Deux pigeons (Michel Besnier)

Posted by arbrealettres sur 16 février 2019



vautours

Deux pigeons

Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre
Deux corbeaux s’aimaient d’amour noir
Deux mésanges s’aimaient d’amour bleu
Deux pies s’aimaient d’amour bavard
Deux autruches s’aimaient d’amour lourd
Deux pinsons s’aimaient d’amour gai
Deux vautours s’aimaient eux aussi

(Michel Besnier)

Illustration

 

 

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LE LIMAÇON MAÇON (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2018



 

William Charles John Pitcher  Liseron

LE LIMAÇON MAÇON

Le limaçon maçon
A un fils poltron
Une femme laideron
Un beau-père sans façon
Mais une fille mais une fille
Belle comme un liseron.

Si tu la veux si tu la veux
Dit le maçon au pinson
Faudra avec prendre la maison
Poltron belle-mère et limaçon

(Andrée Chedid)

Illustration: William Charles John Pitcher

 

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J’ai de toi une image (Maurice Carême)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018



 

Koh Sang Woo 1978 - Korean photographer -  (11) [1280x768]

J’ai de toi une image
Qui ne vit qu’en mon coeur.
Là, tes traits sont si purs
Que tu n’as aucun âge.

Là, tu peux me parler
Sans remuer les lèvres,
Tu peux me regarder
Sans ouvrir les paupières.

Et lorsque le malheur
M’attend sur le chemin,
Je le sais par ton coeur
Qui bat contre le mien.

Vers le soir, tu me parles parfois de la mort
Comme si tu étais déjà un peu absente,
Comme si ton coeur se détachait sans effort
De la vie dont tu fus la docile servante.

Tu me parles paisiblement de la maison
Qu’il ne faudra pas vendre et des vieux groseilliers
De ton jardin qu’on ne devra pas arracher,
Et des miettes de pain à donner aux pinsons
Qui viennent dès l’hiver picorer dans la cour,
Et de tous ces simples travaux de tous les jours
Que tes mains dénouées auront abandonnés.

Et ta voix coule alors, pareille à un ruisseau
Qui s’en va humblement, comme le veut sa pente,
Mais qui, sans le savoir, fait refleurir la menthe
Et met au creux des prés des morceaux de ciel bleu.

(Maurice Carême)

Illustration: Koh Sang Woo

 

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Voyez-vous cet œuf ? (Denis Diderot)

Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2018




    
À votre avis, qu’est-ce autre chose
qu’un pinson, un rossignol, un musicien, un homme ?
Et quelle autre différence trouvez-vous
entre le serin et la serinette ?

Voyez-vous cet œuf ?

C’est avec cela qu’on renverse
toutes les écoles de théologie et tous les temples de la terre.

Qu’est-ce que cet œuf ?

Une masse insensible avant que le germe y soit introduit ;
et après que le germe y est introduit, qu’est-ce encore ?

Une masse insensible, car ce germe n’est lui-même
qu’un fluide inerte et grossier.

Comment cette masse passera-t-elle à une autre organisation,
à la sensibilité, à la vie ?
Qu’y produira la chaleur le mouvement ?
Quels seront les effets successifs du mouvement ?

Au lieu de me répondre, asseyez-vous,
et suivons-les de l’œil de moment en moment.

D’abord c’est un point qui oscille,
un filet qui s’étend et qui se colore ;
de la chair qui se forme ;
un bec, des bouts d’ailes, des yeux, des pattes qui paraissent ;
une matière jaunâtre qui se dévide et produit des intestins ;
c’est un animal.

Cet animal se meut, s’agite, crie ;
j’entends ses cris à travers la coque ;
il se couvre de duvet ; il voit.
La pesanteur de sa tête, qui oscille,
porte sans cesse son bec
contre la paroi intérieure de sa prison ;

la voilà brisée ; il en sort,
il marche, il vole, il s’irrite, il fuit,
il approche, il se plaint, il souffre,
il aime, il désire, il jouit ;
il a toutes vos affections ;
toutes vos actions,
il les fait.

Prétendrez-vous, avec Descartes,
que c’est une pure machine imitative ?
Mais les petits enfants se moqueront de vous,
et les philosophes vous répliqueront
que si c’est là une machine, vous en êtes une autre.

Si vous avouez qu’entre l’animal et vous
il n’y a de différence que dans l’organisation,
vous montrerez du sens et de la raison, vous serez de bonne foi ;
mais on en conclura contre vous qu’avec une matière inerte,
disposée d’une certaine manière, imprégnée d’une autre matière inerte,
de la chaleur et du mouvement,
on obtient de la sensibilité, de la vie,
de la mémoire, de la conscience, des passions, de la pensée.

Il ne vous reste qu’un de ces deux partis à prendre ;
c’est d’imaginer dans la masse inerte de l’œuf un élément caché
qui en attendait le développement pour manifester sa présence,
ou de supposer que cet élément imperceptible
s’y est insinué à travers la coque dans un instant déterminé du développement.

Mais qu’est-ce que cet élément ?
Occupait-il de l’espace, ou n’en occupait-il point ?
Comment est-il venu, ou s’est-il échappé, sans se mouvoir ?
Où était-il ?
Que faisait-il là ou ailleurs ?
A-t-il été créé à l’instant du besoin ?
Existait-il ?
Attendait-il un domicile ?
Était-il homogène ou hétérogène à ce domicile ?

Homogène, il était matériel ;
hétérogène, on ne conçoit ni son inertie avant le développement,
ni son énergie dans l’animal développé.

Écoutez-vous,
et vous aurez pitié de vous-même ;
vous sentirez que, pour ne pas admettre une supposition simple
qui explique tout, la sensibilité,
propriété générale de la matière, ou produit de l’organisation,
vous renoncez au sens commun,
et vous précipitez dans un abîme de mystères,
de contradictions et d’absurdités.

(Denis Diderot)

 

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LES P’TITS OISEAUX CHANTAIENT TROP FORT… (Gaston Couté)

Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2018



Illustration: Marc Chagall

    

LES P’TITS OISEAUX CHANTAIENT TROP FORT…

Voilà : ce matin je voulais
Honorer d’un brin de romance
L’éveil des nids pleins d’oiselets
Et le doux printemps qui commence
J’ai débouché mon encrier,
Pris une plume et du papier

Refrain
J’ai voulu faire une chanson
Mais tireli tirelirette
Dans mon champ rempli de moisson
Mais tireli tirelirette
Les p’tits oiseaux chantaient trop fort (bis)

Au bout des vers de ma chanson
Tombèrent d’un vol unanime
Fauvette, bouvreuil et pinson
Dont le bec pilla chaque rime
Et leur refrain assourdissant
Étouffa le mien en passant.

Ainsi ce soir auprès de vous
Froissant nerveusement des roses
Je cherche les mots les plus doux
Pour vous dire certaines choses
J’en trouve trop… qui sont très bien
J’ouvre la bouche et ne dis rien.

Refrain final
Je voudrais vous causer d’amour
Mais tireli tirelirette
Dans mon coeur qu’enfête le jour
Mais tireli tirelirette
Les p’tits oiseaux chantent si fort (bis).

(Gaston Couté)

 

 

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CHEZ MOI (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2018



CHEZ MOI

Chez moi, dit la petite fille
On élève un éléphant.
Le dimanche son oeil brille
Quand Papa le peint en blanc.

Chez moi, dit le petit garçon
On élève une tortue.
Elle chante des chansons
En latin et en laitue.

Chez moi, dit la petite fille
Notre vaisselle est en or,
Quand on mange des lentilles
On croit manger un trésor.

Chez moi, dit le petit garçon
Nous avons une soupière
Qui vient tout droit de Soissons
Quand Clovis était notaire.

Chez moi, dit la petite fille
Ma grand-mère a cent mille ans.
Elle joue encore aux billes
Tout en se curant les dents.

Chez moi, dit le petit garçon
Mon grand-père a une barbe
Pleine pleine de pinsons
Qui empeste la rhubarbe.

Chez moi, dit la petite fille
il y a trois cheminées
Et lorsque le feu pétille
On a chaud de trois côtés.

Chez moi, dit le petit garçon
Passe un train tous les minuits.
Au réveil, mon caleçon
Est tout barbouillé de suie.

Chez moi, dit la petite fille
Le Pape vient se confesser.
il boit de la camomille
Une fois qu’on l’a fessé.

Chez moi, dit le petit garçon
Vit un Empereur chinois.
il dort sur le paillasson
Aussi bien qu’un Iroquois.

Iroquois ! dit la petite fille,
Tu veux te moquer de moi!
Si je trouve mon aiguille
Je vais te piquer le doigt!

Ce que c’est d’être une fille
Répond le petit garçon.
Tu es bête comme une anguille
Bête comme un saucisson.

C’est moi qu’ai pris la Bastille
Quand t’étais dans les oignons.
Mais à une telle quille
Je n’en dirai pas plus long!

(René de Obaldia)

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