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Posts Tagged ‘joyeusement’

DERNIERS TEMPS (Michel Houellebecq)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022


 


Pieter Claesz   Vanité  5o1_500

DERNIERS TEMPS

Il y aura des journées et des temps difficiles
Et des nuits de souffrance qui semblent insurmontables
Où l’on pleure bêtement les deux bras sur la table
Où la vie suspendue ne tient plus qu’à un fil ;
Mon amour je te sens qui marche dans la ville.

Il y aura des lettres écrites et déchirées
Des occasions perdues des amis fatigués
Des voyages inutiles des déplacements vides
Des heures sans bouger sous un soleil torride,
Il y aura la peur qui me suit sans parler

Qui s’approche de moi, qui me regarde en face
Et son sourire est beau, son pas lent et tenace
Elle a le souvenir dans ses yeux de cristal,
Elle a mon avenir dans ses mains de métal
Elle descend sur le monde comme un halo de glace.

Il y aura la mort tu le sais mon amour
Il y aura le malheur et les tout derniers jours
On n’oublie jamais rien, les mots et les visages
Flottent joyeusement jusqu’au dernier rivage
Il y aura le regret, puis un sommeil très lourd.

(Michel Houellebecq)

Illustration: Pieter Claesz  

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On vit, on parle… (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2020



Illustration
    
On vit, on parle…

On vit, on parle, on a le ciel et les nuages
Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ;
On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement
En voiture publique à quelque endroit charmant,
En riant aux éclats de l’auberge et du gîte ;
Le regard d’une femme en passant vous agite ;
On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois !
On écoute le chant des oiseaux dans les bois
Le matin, on s’éveille, et toute une famille
Vous embrasse, une mère, une soeur, une fille !
On déjeune en lisant son journal. Tout le jour
On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ;
La vie arrive avec ses passions troublées ;
On jette sa parole aux sombres assemblées ;
Devant le but qu’on veut et le sort qui vous prend,
On se sent faible et fort, on est petit et grand ;
On est flot dans la foule, âme dans la tempête ;
Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fête ;
On arrive, on recule, on lutte avec effort… —
Puis, le vaste et profond silence de la mort !

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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Libre, le renard (Kobayashi Issa)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2019



 

Libre,
le renard salue joyeusement
le monde des fleurs

(Kobayashi Issa)

Illustration: Ohara Koson

 

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Ô, c’était en Donnycarney (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018



    
Ô, c’était en Donnycarney,
Quand la chauve-souris volait d’arbre en arbre
Mon amour et moi marchions ensemble;
Et doux étaient les mots qu’elle m’a dits.

Nous accompagnait le vent d’été
Qui allait murmurant — ô, joyeusement! —
Mais plus doux que le souffle de l’été
Était le baiser qu’elle me donna.

***

O, it was out by Donnycarney
When the bat flew from tree to tree
My love and I did walk togother;
And sweet were the words she said to me.

Along with us the summer wind
Went murmuring —0, happily! —
But softer than the breath of summer
Was the kiss she gave to me.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Tout pauvre (Johann Wolfgang Von Goethe)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2018



    

Tout pauvre à qui tu donnes toi-même,
Tu l’aimeras comme toi-même.
Donne joyeusement ton obole,
N’amasse pas de trésor à léguer ;
Hâte-toi joyeusement de préférer
La présence à la mémoire.

(Johann Wolfgang Von Goethe)

 

Recueil: Goethe Le Divan
Traduction: Henri Lichtenberger
Editions: Gallimard

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Battement vif du cœur (Carl Gustav Carus)

Posted by arbrealettres sur 3 février 2018



Illustration: Malel
    
Battement vif du cœur, circulation plus libre du sang dans ses vaisseaux les plus fins et respiration plus libre,
de même ces mouvements, accomplis dans l’inconscient, disposent le conscient à la joie,
mais sont, à leur tour, stimulés quand le conscient conçoit des idées joyeuses ;

on doit carrément appeler ces impulsions la joie inconsciente de l’organisme lui-même,
comme on dit métaphoriquement d’une plante : elle verdit et fleurit joyeusement.

(Carl Gustav Carus)

Découvert ici: https://marinegiangregorio.wordpress.com/

Recueil: Psyché
Traduction:
Editions:

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Sa chair est venue (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 1 février 2018



Illustration: Pascal Renoux
    
sa
chair
Est venue
à

moiteldusabledé V
alantsuru
Ne
gouttière
j’avais du ciment pour elle,
joyeusement
nous nous sommes l’un
l’autre mélangés pour retomber

gâchis lorsqu’
un
rien
ouvrant les vannes

est sorti.

le béton

***

her
flesh
Came
at

meassandca V
ingint
oA
chute
i had cement for her,
merrily
we became each
other humped to tumbling

garble when
a
minute
pulled the sluice

emerging.

concrete

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers

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LES MOUCHES (Raymond Queneau)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2017




    
LES MOUCHES

Les mouches d’aujourd’hui
ne sont plus les mêmes que les mouches d’autrefois
elles sont moins gaies
plus lourdes, plus majestueuses, plus graves
plus conscientes de leur rareté
elles se savent menacées de génocide
Dans mon enfance elles allaient se coller joyeusement
par centaines, par milliers peut-être
sur du papier fait pour les tuer
elles allaient s’enfermer
par centaines, par milliers peut-être
dans des bouteilles de forme spéciale
elles patinaient, piétinaient, trépassaient
par centaines, par milliers peut-être
elles foisonnaient
elles vivaient
Maintenant elles surveillent leur démarche

les mouches d’aujourd’hui
ne sont plus les mêmes que les mouches d’autrefois

(Raymond Queneau)

 

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Joyeusement (Bernard Friot)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2017



la lumière
mais l’ombre aussi

passer de l’une à l’autre

joyeusement

(Bernard Friot)


Illustration

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COMMENCEMENT D’ÉTÉ (Umberto Saba)

Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2017



 

Evgeni Gordiets       3515-640x446

COMMENCEMENT D’ÉTÉ

Douleur, où donc es-tu ? Ici je ne te vois pas ;
toute apparence t’est contraire. Le soleil
dore la ville, brille sur la mer.
Tout va roulant vers le rivage
dans une ronde de gens et de choses.
Tout se meut joyeusement, comme si
tout était heureux d’exister.

(Umberto Saba)

Illustration: Evgeni Gordiets 

 

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