Des hommes marchent
des nomades des promeneurs solitaires
ils lissent sous leur pas la terre comme un galet
D’autres hommes allument des bougies
posent des suppliques sous trois cailloux
(Marie Huot)
Traduction:
Editions: Le temps qu’il fait
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018
Des hommes marchent
des nomades des promeneurs solitaires
ils lissent sous leur pas la terre comme un galet
D’autres hommes allument des bougies
posent des suppliques sous trois cailloux
(Marie Huot)
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Posted by arbrealettres sur 1 Mai 2018
Illustration: Catherine Herbo
LA CONDUITE DE LA BÊTE
On vient enfin sortir
de sa bauge assombrie
la bête sans remords
au poil lissé et lustré
son oreille a frémi
et des milliers comme elle
ont traversé les siècles avec lenteur
il a gelé à pierre fendre
au plus noir des celliers
et même dans les chambres
mais un soleil pâle
va bientôt se montrer
sur l’immense route de l’hiver.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 18 avril 2018
Illustration: Alwy Fadhel
CONNAISSANCE DE LA LUMIÈRE
Nos rivières ont pris feu!
Un oiseau parfois lisse la lumière —
ici il fait tard.
Nous irons par l’autre bout des choses
explorer la face claire de la nuit —
(Lorand Gaspar)
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Posted by arbrealettres sur 5 avril 2018
Illustration: ArbreaPhotos
DÉCEMBRE: A ELISE
Où s’est envolé le printemps qu’ensemble avons connu?
Les branches de l’an dernier sont stériles;
Mais j’ai vu tes mains saisir le temps hivernal
Et en lisser la pluie, et le laisser limpide.
Si de l’arbre assoupi ces feuilles brunes et tristes,
Si seulement les regrets se noyaient au départ du printemps,
Il n’y aurait plus chaque jour qui s’égoutte et pleure
Une année vide et amère dans mon coeur.
Dans l’hiver de mon coeur tu étais un arbre en bourgeons,
Et le printemps semblait encore plus doux, venant tard;
Tu étais le vent qui poussa le printemps jusqu’
Un jardin désolé.
Tu étais tout le printemps, et mai et juin
Verdirent plus radieux dans ta chair, mais maintenant
La pluie assombrit l’année, et morts le soleil et la lune,
Et le monde entier est noir, Ô beauté.
***
DECEMBER: TO ELISE
Where has flown the spring we knew together?
Barren are the boughs of yesteryear;
But I have seen your hands take wintry weather
And smoothe the rain from it, and leave it fair.
If from sleep’s tree these brown and sorry leaves,
If but regret could drown when springs depart,
No more would be each day that drips and grieves
A bare and bitter year within my heart.
In my heart’s winter you were budding tree,
And spring seemed all the sweeter, being late;
You the wind that brought the spring to be
Within a garden that was desolate.
You were all the spring, and May and June
Greened brighter in your flesh, but now is dull
The year with rain, and dead the sun and moon,
And all the world is dark, O beautiful.
(William Faulkner)
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Posted by arbrealettres sur 28 août 2017
On
dessine
des yeux
des
sources
des
étoiles
sur le sein de celle qu’on aime
on
tisse
la
toile
trouée
des
mots
on
lisse
on
lace
le
poème
jusqu’à la pointe de rosée
de
celle
qui
voyage
« Je suis la page nue je pèse je serai
le livre secret sous la robe »
(La robe se partage il n’est plus de secret)
(Jean Joubert)
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2017
Elle croyait que les cheveux des gens
en disaient long sur leur vie,
sur la façon dont ils se percevaient.
Passer sa main à travers une chevelure
se révélait à son contact
un geste d’une grande intimité,
on soulevait la haine de soi,
on relevait des mèches d’espoir,
on lissait les mois de fatigue.
(Elise Turcotte)
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Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2015
L’Aurore
La nue était d’or pâle, et, d’un ciel doux et frais,
Sur les jaunes bambous, sur les rosiers épais,
Sur la mousse gonflée et les safrans sauvages,
D’étroits rayons filtraient à travers les feuillages.
Un arôme léger d’herbe et de fleurs montait;
Un murmure infini dans l’air subtil flottait :
Choeur des Esprits cachés, âmes de toutes choses,
Qui font chanter la source et s’entr’ouvrir les roses;
Dieux jeunes, bienveillants, rois d’un monde enchanté
Où s’unissent d’amour la force et la beauté.
La brume bleue errait aux pentes des ravines;
Et, de leurs becs pourprés lissant leurs ailes fines,
Les blonds sénégalis, dans les gérofliers
D’une eau pure trempés, s’éveillaient par milliers.
(Leconte de Lisle)
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