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Poésie

Posts Tagged ‘assombri’

Que de jours passés (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2019



Que de jours passés
A guetter le battement des paupières
Sur une joie qu’on a humiliée

Le soleil en restera assombri
Malgré le chant des oiseaux
Et le chœur des vagues

J’aurais beau te prendre la main
Dans la boue du chemin
Et te serrer dans mes bras

J’aurais beau plonger ma main
Dans ton corsage du dimanche
Pour apaiser ton cœur
Qui bat fiévreusement
Sous un sein ferme.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration: Francine Van Hove

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Dis-lui (Patrice de La Tour du Pin)

Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2018



Dis-lui que les balcons ici sont fleuris,
Qu’elle se baignera dans des étangs sans fièvre,
Mais que je voudrais voir dans ses yeux assombris
Le sauvage secret qui se meurt sur ses lèvres,

L’énigme d’un regard de pure connaissance
Et qui brille parfois d’un fascinant éclair
Des grands initiés aux jeux de connaissance
Et des coureurs du large, sous les cieux déserts.

(Patrice de La Tour du Pin)


Illustration: Odilon Redon

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Je voudrais être un pommier sauvage (Attila Jozsef)

Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018



Je voudrais être un sauvage pommier
Et de mon corps volumineux rassasier
Tous les petits enfants chez qui la faim fait rage
Et que je couvrirais d’un amical ombrage.

Viendraient me voir les tendres orphelins.
Leurs pleurs m’arroseraient, libérant leurs chagrins.
Je voudrais être un pommier, oui, sauvage.

Je voudrais être un sauvage pommier
Qui, tout sec, abattu par le père Janvier,
A la fin de son âge
Sécherait de son feu les pleurs des orphelins.

Que sois-je donc, oui, ce pommier sauvage!
Alors, sur cette terre, aux peines, aux chagrins,
Succédera la joie. Alors chaque visage,
Plus jamais assombri par la peur du néant,
Restera souriant.

(Attila Jozsef)

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DÉCEMBRE: A ELISE (William Faulkner)

Posted by arbrealettres sur 5 avril 2018




Illustration: ArbreaPhotos
    
DÉCEMBRE: A ELISE

Où s’est envolé le printemps qu’ensemble avons connu?
Les branches de l’an dernier sont stériles;
Mais j’ai vu tes mains saisir le temps hivernal
Et en lisser la pluie, et le laisser limpide.

Si de l’arbre assoupi ces feuilles brunes et tristes,
Si seulement les regrets se noyaient au départ du printemps,
Il n’y aurait plus chaque jour qui s’égoutte et pleure
Une année vide et amère dans mon coeur.

Dans l’hiver de mon coeur tu étais un arbre en bourgeons,
Et le printemps semblait encore plus doux, venant tard;
Tu étais le vent qui poussa le printemps jusqu’
Un jardin désolé.

Tu étais tout le printemps, et mai et juin
Verdirent plus radieux dans ta chair, mais maintenant
La pluie assombrit l’année, et morts le soleil et la lune,
Et le monde entier est noir, Ô beauté.

***

DECEMBER: TO ELISE

Where has flown the spring we knew together?
Barren are the boughs of yesteryear;
But I have seen your hands take wintry weather
And smoothe the rain from it, and leave it fair.

If from sleep’s tree these brown and sorry leaves,
If but regret could drown when springs depart,
No more would be each day that drips and grieves
A bare and bitter year within my heart.

In my heart’s winter you were budding tree,
And spring seemed all the sweeter, being late;
You the wind that brought the spring to be
Within a garden that was desolate.

You were all the spring, and May and June
Greened brighter in your flesh, but now is dull
The year with rain, and dead the sun and moon,
And all the world is dark, O beautiful.

(William Faulkner)

 

Recueil: Hélène: ma cour
Traduction: Michèle Plâa et Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Retour (Robert Creeley)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2018



Illustration: Eduard Gordeev
    
Retour

Tranquille comme il convient à ces lieux
La rue, assourdie, mi-neige, mi-pluie,
Sans fin, mais butant sur des portes assombries
Dedans, eux qui seront là toujours,
Tranquille comme il convient à ces gens —
Ça suffit pour l’instant d’être ici, et
De savoir que ma porte est l’une des leurs.

(Robert Creeley)

 

 

Recueil: Le sortilège
Traduction: Stéphane Bouquet
Editions: Nous

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Je ne veux ni acheter ni vendre (Aya Cheddadi)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018



 

Illustration: Galya Bukova    
    
Je ne veux ni acheter ni vendre
mais que les dettes soient annulées
À quoi bon ? Les autels sont en cendres
Dans le temple un oiseau a brûlé

Je ne veux ni lire ni écrire
mais que la page soit envolée
J’ai perdu et ma plume et ma lyre
Dans le temple un oiseau a brûlé

Je ne veux finir ni entamer
faire chanter ni d’amour souffrir
Je ne veux ni charbon ni saphir
mais seule contempler la fumée

La forêt en est tout assombrie
Les lièvres épient le ciel et disent
qu’il est temps d’appeler l’éclaircie
en dansant ce que la mort ne brise

(Aya Cheddadi)

 

Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard

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JE VIENDRAI QUAND TU CONNAITRAS LA PIRE ANGOISSE (Emily Brontë)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2017



Illustration: Johann Heinrich Füssli
    
JE VIENDRAI QUAND TU CONNAÎTRAS LA PIRE ANGOISSE

Je viendrai quand tu connaîtras la pire angoisse,
Allongé, seul, dans la chambre assombrie,
La folle joie de la journée évanouie
Et l’heureux sourire banni
Des ténèbres glacées du soir.

Je viendrai quand le vrai sentiment de ton coeur
Régnera pleinement, sans rien pour le gauchir,
Et que mon influence, se glissant en toi,
Aggravant la désolation, gelant la joie,
Emportera ton âme.

Ecoute : voici l’heure, voici
Pour toi le moment redoutable;
Ne sens-tu pas déferler sur ton âme
Un flot d’étranges sensations,
Signes avant-coureurs d’un plus rude pouvoir,
Hérauts de mon avènement?

***

I’LL COME WHEN THOU ART SADDEST

I’ll come when thou art saddest,
Laid alone in the darkened room;
When the mad day’s mirth has vanished,
And the smile of joy is banished
From evening’s chilly gloom.

I’ll
come when the heart’s real feeling
Has entire, unbiassed sway,
And my influence o’er thee stealing,
Grief deepening, joy congealing,
Shall bear thy soul away.

Listen, ’tis just the hour,
The awful time for thee;
Dost thou not feel upon thy soul
A flood of strange sensations roll,
Forerunners of a sterner power,
Heralds of me?

(Emily Brontë)

 

Recueil: Poèmes
Traduction: Pierre Leyris
Editions: Gallimard

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La forêt vierge (Karen Blixen)

Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2017




    
La forêt vierge est une région mystérieuse.
Vous avez l’impression de pénétrer
dans un fond de vieilles tapisseries
dont les tons fanés ou assombris par l’âge
offrent une infinie variété de nuances.

(Karen Blixen)

 

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L’odeur de la giroflée (Abbas Kiarostami)

Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2017



Quand l’air s’est assombri
L’odeur de la giroflée s’est dispersée

(Abbas Kiarostami)


Illustration

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Désir (Renée Vivien)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2017



Désir

Elle est lasse, après tant d’épuisantes luxures,
Le parfum émané de ses membres meurtris
Est plein de souvenirs des lentes meurtrissures.
La débauche a creusé ses yeux bleus assombris.

Et la fièvre des nuits avidement rêvées
Rend plus pâles encor ses pâles cheveux blonds.
Ses attitudes ont des langueurs énervées.
Mais voici que l’Amante aux cruels ongles longs

Soudain la ressaisit, et l’étreint, et l’embrasse
D’une ardeur si sauvage et si douce à la fois,
Que le beau corps brisé s’offre, en demandant grâce.
Dans un râle d’amour, de désirs et d’effrois.

Et le sanglot qui monte avec monotonie,
S’exaspérant enfin de trop de volupté,
Hurle comme l’on hurle aux moments d’agonie,
Sans espoir d’attendrir l’immense surdité.

Puis, l’atroce silence, et l’horreur qu’il apporte,
Le brusque étouffement de la plaintive voix,
Et sur le cou, pareil à quelque tige morte,
Blêmit la marque verte et Sinistre des doigts.

(Renée Vivien)

Illustration: Pascal Renoux

 

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