Posts Tagged ‘comptoir’
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2021

Illustration: Gottfried Salzmann
UNE VILLE
Dans la ville où l’on pend le diable par les cornes
Dans la ville ouverte et fermée
Dans la ville où l’on tient comptoir pour tous les désirs
Dans la ville sans feu ni lieu
Dans la ville sans foi ni loi
Dans la ville sans fieux
Dans la ville où l’on s’amuse
Dans la ville où l’on pleure à froides larmes
Dans la ville d’onze heures
Je ne sais pas très bien ce qui se passe
Car je n’y suis pas encore allé.
(Robert Desnos)
Recueil: Les poètes et la ville
Traduction:
Editions: Le cherche midi
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Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2020

Terre plaine, quelque part : villages,
dans les verres pernod épais, le soir
épaules porte ouverte des hommes dos tourné
ne savent pas, leurs yeux : les posent
n’importe où — comptoirs éteints. Et
les grandes serrures, la mer
n’entre pas. Les îles seules
(Pascal Commère)
Illustration: Salvador Dali
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020
![tableau-joueur-de-trompette [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/tableau-joueur-de-trompette-1280x768.jpg?w=723&h=723)
LE JOUEUR DE TROMPETTE (52è rue)
Le Noir
Avec la trompette à ses lèvres,
Porte sous les yeux sa lassitude
En sombres croissants de lune
Là où couve la braise mémorable
Des vaisseaux négriers
Que rallume le claquement des fouets
Autour des cuisses.
Le Noir
Avec la trompette à ses lèvres,
Sa tête frémissante de cheveux
Maintenant matés
Et lisses comme cuir qu’on a tant verni
Qu’ils brillent
Comme jais…
Si le jais pouvait lui faire une couronne.
La musique
De la trompette à ses lèvres
Est miel
Coulé dans le feu.
Le rythme
De la trompette à ses lèvres
Est extase
Exhalé d’antique désir…
Désir
Qui aspire à la lune
Quand sa lumière n’est qu’un projecteur
Au fond de ses yeux,
Désir
Qui aspire à la mer
Quand la mer n’est qu’un verre au comptoir
A la taille du nigaud.
Le Noir
La trompette à ses lèvres,
Dans son veston
Parfaitement boutonné
Ne sait pas
Sur quel motif la musique enfonce
Son aiguille hypodermique
Et le pénètre jusqu’à l’âme…
Mais doucement
Quand le chant monte de sa gorge,
Sa douleur mûrit
Et se change en note d’or.
***
Trumpet Player
The Negro
With the trumpet at his lips
Has dark moons of weariness
Beneath his eyes
where the smoldering memory
of slave ships
Blazed to the crack of whips
about thighs
The negro
with the trumpet at his lips
has a head of vibrant hair
tamed down,
patent-leathered now
until it gleams
like jet-
were jet a crown
the music
from the trumpet at his lips
is honey
mixed with liquid fire
the rhythm
from the trumpet at his lips
is ecstasy
distilled from old desire-
Desire
that is longing for the moon
where the moonlight’s but a spotlight
in his eyes,
desire
that is longing for the sea
where the sea’s a bar-glass
sucker size
The Negro
with the trumpet at his lips
whose jacket
Has a fine one-button roll,
does not know
upon what riff the music slips
It’s hypodermic needle
to his soul
but softly
as the tune comes from his throat
trouble
mellows to a golden note
(Langston Hughes)
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Posted in poésie | Tagué: (Langston Hughes), aspirer, braise, comptoir, couronné, croissant, cuisse, désir, douleur, feu, fouet, frémissante, gorge, joueur, lassitude, lèvres, lisse, lumière, lune, mûrir, musique, note, or, pénétrer, rythme, trompette, vaisseau, verni, veston | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 août 2019

Nous, les marchands, derrière les saisons,
nous avions établi nos comptoirs dans le vent,
entre nos coeurs et bételgeuse
où, sans balance, nous pesions
la poussière d’or des comètes.
Nous vendions cif ou fob,
pris à quai, sans surestarie ;
nos navires étaient de verre
avec pour marins, nos fantômes,
et par les fentes de la nuit,
nous franchissions les routes navigables.
Nous avions ancré des îles de sable
où poser maisons et clochers,
de l’écume sur le rivage,
et jalonner ainsi nos chemins parcourus ;
mais à chacun de nos retours,
rien n’était plus.
(Géo Libbrecht)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted by arbrealettres sur 30 mars 2019

Illustration: Ludovic Florent
LE BOUT DU ROULEAU
Le poète muet, défait,
s’appuie au comptoir du café.
Ses poèmes sont loin de lui,
c’était hier qu’ils ont fleuri
quand la lumière environnait
d’un duvet d’or le moindre objet
maintenant nu dans la poussière
près des crachats, fils de misère.
(Henri Thomas)
Recueil: Trézeaux
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018


De la science des miroirs:
Par habitude, je prends le cadran derrière le comptoir
pour son reflet dans une glace,
lisant « midi moins cinq » comme « midi cinq ».
Mais c’est moi seul qui observe le décor de l’autre côté.
(Petr Král)
Recueil: Cahiers de Paris
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 15 février 2018

pour écrire il nous faut de l’encre
n’importe quelle encre
et de la poussière d’or dans un sac qui fuit
[…]
je choisis mes semailles
dans le comptoir des papillons jaunes
je regarde tout mais n’achète rien
car je dois m’en aller
(Luis Mizón)
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Posted in poésie | Tagué: (Luis Mizón), acheter, écrire, choisir, comptoir, encre, fuir, papillon, poussière, regarder, sac, semailles | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2016
Bouffée de printemps
Tout poudroie au soleil, l’air sent bon le printemps.
Les femmes vont, au Bois sous leurs ombrelles claires.
Chiens, bourgeois et voyous, chacun a ses affaires.
Tout marche. Les chevaux de fiacre « ont vingt ans ».
Dans les jardins publics Guignol parle aux enfants
Aux tremblants crescendos des concerts militaires
Que viennent écouter de jaunes poitrinaires
Frissonnant aux éclats des cuivres triomphants.
Aux magasins flambants les commis font l’article,
Derrière les comptoirs des hommes à l’air fin
Pour vérifier un compte ont chaussé leur bésicle,
Chacun trime, rit, flâne ou pleure, vit enfin!
Seul, j’erre à travers tout, la lèvre appesantie
Comme d’une nausée immense de la vie.
(Jules Laforgue)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jules Laforgue), bouffée, bourgeois, comptoir, concert, crescendo, cuivre, enfant, fiacre, flaner, Guignol, immense, jardin public, magasin, nausée, pleurer, poudroyer, printemps, rire, vie, vivre, voyou | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2015
Il est terrible
le petit bruit de l’oeuf dur
cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire
de l’homme qui a faim.
(Jacques Prévert)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2015
La queue au bureau de poste
odeur de travail
comme l’odeur de l’école
qui collait aux affaires
qui revient de très loin
derrière le comptoir
regards baissés
gestes lents
une femme dans une cabine
crie
que ce n’est pas grave
nous
attendant notre tour
et sachant bien
qu’elle ment
(François de Cornière)
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