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Poésie

Posts Tagged ‘facette’

Le bon moment (Hâfez Shirâzi)(Hafiz)

Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2020



    
Le bon moment

Rien de meilleur que le plaisir :
printemps, verdure et amis tendres.
Où est l’échanson ? Dis-le-moi !
Pourquoi donc me fait-il attendre ?
Sache apprécier chaque occasion
que la fortune te propose,
Car personne ne peut savoir
quelle sera la fin des choses.
Sois vigilant, car notre vie
est suspendue à un cheveu.
Ne prends garde qu’à tes ennuis :
le monde tournera sans eux.
Que signifie : Eau de Jouvence ?
Qu’est-ce qu’un Paradis terrestre ?
L’une n’est qu’un petit ruisseau ;
l’autre, un bon petit vin champêtre.
Pudique ou buveur, ce ne sont
que deux facettes du réel.
Les deux aspects sont attirants,
mais nous allons choisir lequel ?
Le secret derrière l’écran,
qu’en connaît le Ciel ? Maintenant,
Tais-toi, prétentieux ! A quoi bon
traiter avec le chambellan ?
Si je n’étais pas responsable
de mes erreurs, de mes offenses,
Que signifierait Ton pardon,
ô mon Dieu miséricordieux ?
Le dévot boit l’eau de l’Eden ;
Hâfez, le vin. Auquel des deux
Le Créateur, en fin de compte,
donnera-t-il la préférence ?

***

(Hâfez Shirâzi)(Hafiz)

 

Recueil: L’amour, l’amant, l’aimé
Traduction: Vincent-Masour Monteil
Editions: Actes Sud

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La forme des émotions (William Carlos Williams)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020


 

La forme
des émotions est cristalline,
ses facettes sont géométriques.

(William Carlos Williams)

Illustration: André Nadal

 

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A bord de la « Virginie» (Louise Michel)

Posted by arbrealettres sur 26 août 2020



A bord de la « Virginie»

Voyez, des vagues aux étoiles,
Poindre ces errantes blancheurs!
Des flottes sont à pleines voiles
Dans les immenses profondeurs;
Dans les cieux, des flottes de mondes,
Sur les flots, les facettes blondes
De phosphorescentes lueurs.

Et les flottantes étincelles,
Et les mondes au loin perdus,
Brillent ainsi que des prunelles;
Partout vibrent des sons confus,
Disant les légendes nouvelles;
Le coq gaulois frappe ses ailes.
Au guy, l’an neuf, Brennus, Brennus.

L’aspect de ces gouffres enivre.
Plus haut, ô flots! plus fort, ô vents!
Il devient trop étroit de vivre
Tant ici les songes sont grands.
Ne vaudrait-il pas mieux renaître,
Et s’insurger pour disparaître,
Dans le fracas des éléments!

Enflez les voiles, ô tempêtes!
Plus haut, ô flots! plus fort, ô vent!
Que l’éclair brille sur nos têtes!
Navire, en avant! en avant!
Pourquoi les brises monotones?
Ouvrez vos ailes, ô cyclones!
Traversons l’abîme béant.

(Louise Michel)


Illustration

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IL N’Y A PAS D’AMOUR SEUL (Mina Loy)

Posted by arbrealettres sur 5 avril 2019



Illustration: Adèle Vergé
    
IL N’Y A PAS D’AMOUR SEUL

Il n’y a pas d’amour seul
l’amour est un alliage
l’amour n’est pas du corps
l’amour est des corps

L’amour est un chant
des corps qui reposent
dans le rythme musical
avec le duo cosmique

L’amour est du point du jour le diamant
non de pierre
mais de facettes brillantes
qui éveillent les extases

(Mina Loy)

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Être visage (François Muir)

Posted by arbrealettres sur 7 août 2018



Illustration

    

Être visage,
Ondulant sous les planètes.
Cerf-volant mandarin
Aux liens dénoués.
Mille facettes
Ni mobile
Ni immobile.

(François Muir)

 

Recueil: Toi, l’égaré (poèmes inédits)
Traduction:
Editions: La lettre volée

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Mes Miroirs (Paul Louis Rossi)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2018



 

Mes Miroirs

Je n’ai qu’un geste à faire
Pour que les murs de ma chambre
Tous les murs de ma chambre
Se recouvrent de miroirs
Ils ne m’aiment pas les miroirs

Ils me guettent
Avec leurs yeux mille facettes
Leurs yeux fixes et froids de félin
Leurs reflets de caméléons
Et leurs langues de verre
Dures et glacées

Ils me renvoient mon image les miroirs
Comme une grimace
Comme une insulte
Comme on lance une pierre
Comme un griffe-visage

Je peux bien les frapper à mon tour
Les broyer en petits morceaux
Leur jeter des étoiles en pâture
Les provoquer les caresser
Les démonter pièce par pièce
Ils se reconstruisent d’eux-mêmes
Ils restent là au bord de mes plaies

Vous qui m’aimez
Ne me laissez pas seul
Face à mes miroirs
Quand tous les marteaux du monde
Quand tous les cailloux de la route
Ne briseraient pas
L’éclat de rire de leur verre

(Paul Louis Rossi)

Illustration

 

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Parlant du camp (Etty Hillesum)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2018




    
(Parlant du camp)
Et c’est à vous couper le souffle – on y retrouve toutes les facettes, les classes, les « ismes »,
les oppositions et les chapelles qui divisent la société.(…).

Ils se retrouvent désormais dans un espace vide, seulement délimité par le ciel et la terre
et qu’il leur faudra meubler de leurs propres ressources intérieures.(…).

La solide armure que leur avait forgée position sociale, notoriété et fortune est tombée en pièces,
leur laissant pour tout vêtement la mince chemise de leur humanité

(Etty Hillesum)

 

 

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L’Océan parle (Georges Jean)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2017



L’Océan parle

Ses poings ramassent les mots

Les chevelures ruissellent
Entre les doigts de rocher
Facettes bavardes du soleil

Discours noué du désir.

(Georges Jean)

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L’homme-garou (Margaret Atwood)

Posted by arbrealettres sur 23 Mai 2017



    

L’homme-garou

Mon mari marche dans le champ couvert de givre,
un X, un concept
défini contre un blanc;
il oscille, entre dans la forêt
et s’y efface.

S’il n’est défini par mon regard
en quoi se transforme-t-il
quelle autre forme
se fond avec les pousses
souterraines, ondule à travers les eaux,
camouflée aux animaux attentifs
du marécage

À midi il
reviendra; ou peut-être
ne reviendra
que mon idée de lui
lui se cachant derrière.

Il se peut qu’il me transforme aussi
avec l’oeil du renard, l’oeil
du hibou, l’oeil aux huit
facettes de l’araignée

Je ne peux pas imaginer
ce qu’il verra
quand il ouvrira la porte

***

The Wereman

My husband walks in the frosted field
an X, a concept
defined against a blank;
he swerves, enters the forest
and is blotted out.

Unheld by my sight
what does he change into
what other shape
blends with the under
growth, wavers across the pools
is camouflaged from the listening
swamp animals

At noon he will
return; or it may be
only my idea of him
I will find returning
with him hiding behind it.

He may change me also
with the fox eye, the owl
eye, the eightfold
eye of the spider

I can’t think
what he will see
when he opens the door

(Margaret Atwood)

 

Recueil: Le journal de Susanna Moodie
Traduction: Christine Evain
Editions: Bruno Doucey

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Percevoir (Marie-Claire Bancquart)

Posted by arbrealettres sur 23 Mai 2017




Illustration: ArbreaPhotos
    
Percevoir avec le cerveau du chat
petit entre ses deux oreilles
mais de connexions très subtiles :
odeurs, présence, inaperçues de nous

regarder
avec les yeux à facettes des mouches

comprendre avec l’intelligence d’une seiche
immense, nous dit-on,
— et plus nous serions seiche,
plus la profonde mer nous bercerait.

Toutes ces versions du monde
inconnues
trouvons jouissance à songer à elles

qui nous observent
et
peut-être
ne nous envient pas d’être nous.

(Marie-Claire Bancquart)

 

Recueil: Terre Energumène
Editions: Le Castor Astral

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