Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘raide’

Chaque visage est un miracle… (Tahar Ben Jelloun)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2024




    
Chaque visage est un miracle…
(Extraits)

Un enfant noir, à la peau noire, aux yeux noirs,
aux cheveux crépus ou frisés, est un enfant.

Un enfant blanc, à la peau rose, aux yeux bleus ou verts
aux cheveux blonds ou raides est un enfant

L’un et l’autre, le noir et le blanc,
ont le même sourire quand une main leur caresse le visage,
quand on les regarde avec amour et leur parle avec tendresse.
Ils verseront les mêmes larmes si on les contrarie,
si on leur fait mal.
[…]

Il n’existe pas deux visages absolument identiques.
Chaque visage est un miracle.
Parce qu’il est unique.
Deux visages peuvent se ressembler,
ils ne seront jamais tout à fait les mêmes.
La vie est justement ce miracle, ce mouvement permanent et changeant
qui ne reproduit jamais le même visage.
[…]

Vivre ensemble est une aventure où l’amour, l’amitié est une belle rencontre
avec ce qui n’est pas moi, avec ce qui est toujours différent de moi et qui m’enrichit.

(Tahar Ben Jelloun)

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LA CHAISE (Laurent Albarracin)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2024




    
LA CHAISE

Pourra-t-on jamais un jour compulser le dossier de la chaise?
Car il doit en connaître un rayon, le dossier, sur la chaise.
Il est sans doute là le faisceau d’indices,
peut-être même les preuves qui l’accusent.

Il faudrait pouvoir le consulter,
lire à travers les choses.
Que ne peut-on réunir les pièces à convictions
qui nous permettraient de juger de la chaise!

En attendant elle se tient là,
droite comme un i mobilier et la tête absente,
les pieds campés et les mains au barreau,
raide comme la justice, son dossier au secret.

(Laurent Albarracin)

Recueil: Contrebande
Editions: Le corridor bleu

Posted in humour, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Besoin d’être tenu (Cyril Dion)

Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2022




    
Besoin d’être tenu
contenu,
que d’autres peaux, d’autres mains
soulagent le lointain
la béance
besoin que les bras
les claquements de langue
les gorges déployées
repoussent le froid,
le gris,
le raide.

Besoin d’une caresse.

(Cyril Dion)

Recueil: À l’orée du danger
Traduction:
Editions: Acte Sud

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Besoin d’être tenu (Cyril Dion)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2022



    

Besoin d’être tenu
contenu,
que d’autres peaux, d’autres mains
soulagent le lointain
la béance
besoin que les bras
les claquements de langue
les gorges déployées
repoussent le froid,
le gris,
le raide.

Besoin d’une caresse.

(Cyril Dion)

Recueil: A l’orée du danger
Traduction:
Editions: Actes Sud

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

ON CRACHE NOIR (Gabrielle Marquet)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021



On crache noir

Et d’un coup
sans approches
s’arrêtent les pataugements

C’est au fond du trou
raide comme échelle
le soleil

Alors on déferle
on explose
on mousse

Une fois encore
c’est l’oasis fastueuse
où se retrousse l’âme.

(Gabrielle Marquet)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le caroubier en fleur (William Carlos Williams)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020



 

Laurence Cohen   caroubier [1280x768]

Le caroubier en fleur

Parmi
le
vert

vif
raide
vieille

branche
brisée
vienne

blanc
odorant
Mai

derechef

*

The Locust Tree in Flower

Among
of
green

stiff
old
bright

broken
branch
come

white
sweet
May

again

(William Carlos Williams)

Illustration: Laurence Cohen

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , | Leave a Comment »

Personne et cependant l’immensité de l’être (André Velter)

Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2019



    

Personne et cependant l’immensité de l’être
L’infini lègue aux choses un vêtement d’éther

Chemin de l’un vers l’unité
Le présent se donne à l’instant

Ici l’intensité
L’arc du corps

Ici l’effort
La corde raide

Ici l’énergie
La flèche en vérité

La cible sans circonférence ni centre coïncide avec la visée
L’archer s’éveille à la réalité

C’est l’éclair de haute pression physique
Où la terre sombre dans l’eau

Et la noyade appelle la fièvre
Et l’eau sombre dans le feu

De ce brasier les corps s’évadent
Le feu sombre dans l’air

Alors du vide de la chute
Monte le souffle en partage

Avec la lumière
Et la lumière de la lumière

(André Velter)

 

Recueil: Le Haut-Pays suivi de La traversée du Tsangpo
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

MAISONS SUÉDOISES SOLITAIRES (Tomas Tranströmer)

Posted by arbrealettres sur 16 août 2018



MAISONS SUÉDOISES SOLITAIRES

Un désordre d’arbres noirs
et les rayons fumants de la lune.
Là où la chaumière a coulé
et semble être sans vie.

Jusqu’au murmure de la rosée matinale
quand un vieillard ouvre
– d’une main qui tremble –
la fenêtre pour lâcher un grand duc.

Et dans une autre aire du vent
la construction nouvelle fume
avec un papillon de draps lavés
qui volette à l’angle

au milieu d’une forêt moribonde
où la décomposition lit
dans ses lunettes de sève
le compte-rendu des coléoptères.

Été aux pluies de blé mûr
ou un seul nuage d’orage
Des voix affolées, des visages
volent dans les fils du téléphone
avec des ailes rapides mutilées
par-dessus les milles des marécages.
au-dessus d’un chien qui aboie.
Le grain rue dans la terre.

La maison sur une île du fleuve
qui couve ses premières pierres.
Une fumée constante – on brûle
les documents secrets de la forêt.

La pluie retourne dans le ciel.
La lumière serpente dans le fleuve.
Les maisons du précipice surveillent
les boeufs blancs de la cascade.

Automne avec une ligue d’étourneaux
qui tiennent l’aube en échec.
Les hommes ont la démarche raide
au théâtre de l’abat-jour.

Faites-leur toucher sans crainte
les ailes camouflées
et l’énergie de Dieu
enroulée dans l’obscurité.

(Tomas Tranströmer)

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Escalier raide et glissant (Antoine Emaz)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2018




    
escalier raide et glissant
vers une crique
un carrelet sans filet
grince
on descend

petite plage grise au vent
on fait face

on n’a rien à se dire

la mer n’a pas d’yeux

(Antoine Emaz)

 

Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Sur le fil (Anne Tardy)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2018




Sur le fil
les chemises pendent,
raides de soleil.

(Anne Tardy)

 

 

Posted in haïku, poésie | Tagué: , , , , , | Leave a Comment »