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Poésie

Posts Tagged ‘catastrophe’

Crier (Denise Desautels)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2024



Illustration: Edvard Munch
    
crier
crier catastrophe et joie survivante

puis, comme on coud, caresser

car, amis
les mains nous précèdent

caresser
ossements, avenir, coeurs dans paume douce

(Denise Desautels)

Recueil: L’angle noir de la joie suivi de D’où surgit parfois un bras d’horizon
Editions: Gallimard

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Tenter, braver, persister, persévérer (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2024



Illustration: Eugène Delacroix
    
Tenter, braver, persister, persévérer,
être fidèle à soi-même,
prendre corps à corps le destin,
étonner la catastrophe
par le peu de peur qu’elle nous fait,
tantôt affronter la puissance injuste,
tantôt insulter la victoire ivre,
tenir bon, tenir tête;

voilà l’exemple dont les peuples ont besoin,
et la lumière qui les électrise.

(Victor Hugo)

 

Recueil: L’Ardeur ABC poétique du vivre plus
Editions: Bruno Doucey

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À la toute fin (Constantin Cavafis)

Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2023




    
À la toute fin

En proie aux craintes et aux doutes,
l’esprit troublé et les yeux apeurés,
nous n’avons de cesse de chercher à échapper
à la certitude du danger, à sa terrible menace.
Nous faisons erreur, pourtant, car ce n’est pas lui
qui est là devant nous ; les messages étaient erronés
(ou bien nous n’avons pas entendu, ou les avons mal compris).
Voici qu’une autre catastrophe, que nous n’aurions pu imaginer,
fond soudain sur nous, brutalement, sans prévenir
— il est trop tard, maintenant — et nous emporte.

(Constantin Cavafis)

Recueil: Poèmes anciens ou retrouvés
Traduction: Gilles Ortlieb et Pierre Leyris
Editions: Seghers

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PERSPECTIVES (Georges Henein)

Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2023



 

Anita Burnaz 56167

PERSPECTIVES

pourquoi ne pas rencontrer sur une passerelle brusquement
tendue entre deux catastrophes une femme aux yeux de galop
qui vous raconterait son nom plus beau à parcourir
qu’un précipice habillé d’étoffes noires ?

pourquoi ne pas organiser de grands coucher de chevelures
multicolores sur la scène toujours déserte de l’horizon ?

pourquoi ne pas organiser de grands couchers de chevelures
au sexe de radium qui s’uniraient aux paysages et les brûleraient
à chaque étreinte et resteraient seules dans une vertigineuse clarté ?

pourquoi ne pas délivrer d’un seul coup les myriades de miroirs cloués au chevet de la terre ?
pourquoi ne pas rendre la vie habitable ?
pourquoi ne pas déserter les chairs habituelles et les destins suffisamment vécus ?

pourquoi ne pas écarter les paupières des routes maudites
et disparaître dans la nuit la plus insoluble en emportant
pour tout avenir le corps d’une inconnue coupée en menus morceaux
par un rêve à aiguiser sans risque de réveil ?

(Georges Henein)

Illustration: Anita Burnaz

 

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LE COEUR DU VIEUX VESUVE (Mihai Beniuc)

Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020




    
LE COEUR DU VIEUX VESUVE

De moi ne restera peut-être
Rien que l’amour pour mon pays.
Peut-être qu’à nos descendants
Le don semblera trop petit.

D’autres avec beaucoup d’éclat
Surgiront du volcan du temps.
Moi, légère et mince fumée,
Je me dissoudrai lentement.

La gloire ne fut pas mon lot.
Elément plus dur et plus grave,
Je n’ai déversé sur mon siècle
Cendre ou vapeur, mais de la lave.

Catastrophe sur Pompéi,
Je l’étouffai en éclatant,
A ma pâte en feu n’échappèrent
Sbires, pharisiens ni savants.

L’humanité sans empereur
Grandit pendant que je sommeille.
Prenez garde, ne bougez pas,
Car tout au fond le brasier veille.

Mon front lisse est couvert de neige,
M’entourent paix et quiétude,
Mais, au tréfonds de la montagne,
Il bat, le coeur du vieux Vésuve.

(Mihai Beniuc)

 

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JUSQUE (Philippe Soupault)

Posted by arbrealettres sur 27 février 2020




    
JUSQUE

Par milliers millions milliards
voie lactée incalculable
forêt chaque arbre un rappel
chaque campanule autant de cloches
dans les prés du souvenir
chaque nuage jamais retrouvé
dans le ciel de la mémoire
écumes que l’océan impose
pour toutes les marées
celles de la honte du désespoir
de la mélancolie
et les vagues de regrets de remords
qui se brisent quand vient la nuit
Orages oubliés éclairs de colère
éclairs des déchirements
le sang coulera-t-il longtemps
le prochain orage qu’on n’attendait plus
plus jamais
Et pourtant le premier coup de tonnerre
la même catastrophe et la même chanson

(Philippe Soupault)

 

Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset

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BON CONSEIL (Philippe Soupault)

Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019



 

BON CONSEIL

Ma mère ne m’a rien dit
c’est dommage
Je ne sais même pas où aller
et après
Je nage je flotte je vogue
catastrophe
Je marche je chante je crie
funérailles
Il faut tout recommencer
c’est odieux
Je ne sais même pas où aller
et après

(Philippe Soupault)

 

 

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Se cacher est un plaisir (Donald W. Winnicott)

Posted by arbrealettres sur 4 août 2019



Pierre Mornet 045

Se cacher est un plaisir,
mais ne pas être trouvé
est une catastrophe.

(Donald W. Winnicott)

Illustration: Pierre Mornet 

 

 

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JUSQUE (Philippe Soupault)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2019



Illustration:Ana Cruz
    
JUSQUE

Par milliers millions milliards
voie lactée incalculable
forêt chaque arbre un rappel
chaque campanule autant de cloches
dans les prés du souvenir
chaque nuage jamais retrouvé
dans le ciel de la mémoire
écumes que l’océan impose
pour toutes les marées
celles de la honte du désespoir
de la mélancolie
et les vagues de regrets de remords
qui se brisent quand vient la nuit
Orages oubliés éclairs de colère
éclairs des déchirements
le sang coulera-t-il longtemps
le prochain orage qu’on n’attendait plus
plus jamais
Et pourtant le premier coup de tonnerre
la même catastrophe et la même chanson

(Philippe Soupault)

 

Recueil: Poèmes et Poésies
Traduction:
Editions: Grasset

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Toujours (Alain Jouffroy)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2018




    
Toujours comme à la veille d’une catastrophe
ou au lendemain d’une fête.

(Alain Jouffroy)

 

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