L’ÉTOFFE DE L’UNIVERS
(à Pierre Teilhard de Chardin)
Première Partie (Allegro Vivace)
Ce tissu insondable
Flottant vers l’infini
Cette toile
Sans faille
Indescriptible
Ce tic tac du cosmos
Métronome du silence
À la fibre qui palpite
En milliers de battements
Deuxième Partie (Andante)
Ce tissu irréparable
Aux franges sans limites
Cette nature libérée
Ce cosmos qui virevolte
Cet univers en marche
Dans l’étoffe du temps
Finale (Molto Vivace)
Cette pluralité des mondes
Ces espaces infinis
Cette planète inouïe
Au tissu bigarré
Cette gravitation
Ce fileté des jours
Ces continents en déroute
Ce genre humain
Ces foules à travers siècles…
Dont on prévoit la fin.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
Il creuse il écrase la braise
du dernier désir
Elle revient par tous les pores
comme une sueur d’agonie
elle obéit à son instinct
qui sollicite l’absolution
de l’absolu
et guette la faille de l’oeil
où le regard reprendra sa couture.
Les gens qu’on ne regarde pas
Sont des trésors oubliés
Y avait tant de choses en toi
Et peu de gens pour les aimer
Moi je garde nos images
Que je regarde souvent
Avant de tourner la page
Faut le vouloir, finalement
Et demain
Je referai le chemin
Mes pas juste à côté des tiens
S’il n’y a que du cœur qu’on voit bien
Avant toi, je ne voyais rien
Les gens qu’on ne regarde pas
Sont des livres jamais lus
Moi j’ai vu au fond de toi
Un vieux roman qui m’a plu
Mais t’es pas parfait peut-être
Mais tout est à l’imparfait maintenant
Tu es de ceux qu’on regrette
Parfois géniale, parfois gênant
Et demain
Je referai le chemin
Mes pas juste à côté des tiens
S’il n’y a que du cœur qu’on voit bien
Avant toi, je ne voyais rien
Avant toi, j’avais pas d’horizon
J’avais l’cœur en carton
Je ne voyais que moi
Merci pour ça
Un vagabond errant
Une faille dans le vent
J’étais qu’un demi-moi
Avant toi
Avant toi
Avant toi
Avant toi
Et demain
Je referai le chemin
Mes pas juste à côté des tiens
S’il n’y a que du cœur qu’on voit bien
Avant toi, je ne voyais rien
La nuit sait tant de choses,
— mon esprit s’alourdit.
Souvent, j’ai vu les sables noirs
consumer les vertes prairies.
Dans le glacier grondent des failles
plus profondes que la mort.