Posts Tagged ‘se répéter’
Posted by arbrealettres sur 25 février 2024
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Illustration: Zinovy Shersher
Délié des doigts de l’air l’élan
Le vase d’or d’un baiser
La gorge lourde et lente
Par mille gerbes balancée
Arrive aux fêtes de ses fleurs
Elle donne soif et faim
Son corps est un amoureux nu
Il s’échappe de ses yeux
Et la lumière noue la nuit la chair la terre
La lumière sans fond d’un corps abandonné
Et de deux yeux qui se répètent
(Paul Eluard)
Recueil: Le livre ouvert 1938-1944
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), abandonner, air, amoureux, arriver, élan, baiser, balancer, chair, corps, délier, doigt, donner, faim, fête, fleur, gerbe, gorge, lent, lourd, lumière, mille, nouer, nu, nuit, or, s'échapper, se répéter, soif, vase, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2023
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LA PLUIE ET LES TYRANS
Je vois tomber la pluie
Dont les flaques font luire
Notre grave planète,
La pluie qui tombe nette
Comme du temps d’Homère
Et du temps de Villon
Sur l’enfant et sa mère
Et le dos des moutons,
La pluie qui se répète
Mais ne peut attendrir
La dureté de tête
Ni le coeur des tyrans
Ni les favoriser
D’un juste étonnement,
Une petite pluie
Qui tombe sur l’Europe
Mettant tous les vivants
Dans la même enveloppe
Malgré l’infanterie
Qui charge ses fusils
Et malgré les journaux
Qui nous font des signaux,
Une petite pluie
Qui mouille les drapeaux.
(Jules Supervielle)
Recueil: La Fable du monde suivi de Oublieuse mémoire
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), attendrir, étonnement, charger, coeur, dos, drapeau, enfant, enveloppe, favoriser, flaque, fusil, grave, infanterie, journal, juste, luire, mère, mouiller, mouton, net, planète, pluie, se répéter, signal, tête, temps, tomber, tyran, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2020
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Illustration: Pablo Picasso
JE DIS TOUJOURS LA MÊME CHOSE
Je dis de toi et de la rose
Mes poèmes sont évidents
Je dis toujours la même chose
La vie l’amour la mort le temps
Prenant les phrases toutes faites
les vérités de tous les jours
je ne suis ni ange ni bête
mais je me répète toujours
Je dis de toi et du bonheur
et la chaleur d’être avec toi
Je dis de toi et du malheur
le tourment de n’être que moi
Je dis ce que chacun devine
l’a b c de la clef des chants
Le fil sans fin que j’embobine
n’est qu’un gros fil cousu de blanc
Je me répète et recommence
Je ne dis que ce que je sais
mon souci mon insouciance
mon embarras C’est bien assez
Je me reprends sans fin ni cesse
Est-ce vraiment vraiment le même
qui dans sa fausse vraie paresse
n’est que l’absence de soi-même
Toujours distrait si je médite
toujours ailleurs si je suis là
qui donc en moi veille et persiste
à être moi si malgré moi
Un jour vient où la persistance
que j’avais cru perdre à tous vents
devient le fil de la constance
signant la trace d’un vivant
Ce n’est peut-être que ma mort
qui saura bien photographier
fini le jeu de j’entre-et-sors
cet inconnu qui m’échappait
Il dit toujours la même chose
il redécouvre à chaque instant
la même évidence morose
la même joie qui n’a qu’un temps
Mais un seul fruit songe et s’accroît
dans la fleur en métamorphose
se répétant moins qu’on ne croit
disant toujours la même chose.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), absence, ailleurs, amour, ange, assez, échapper, évidence, évident, bête, blanc, bonheur, chacun, chaleur, clef des champs, constance, coudre, croire, devenir, deviner, dire, distrait, embarras, embobiner, fil, fin, finir, fleur, fruit, inconnu, insouciance, jeu, joie, jour, malheur, méditer, métamorphose, même, morose, mort, paresse, perdre, persistance, persister, photographier, phrase, répéter, recommencer, redécouvrir, reprendre, rose, s'accroître, savoir, se répéter, signer, songer, souci, temps, toi, toujours, tourment, trace, vérité, veiller, vent, vie, vivant, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mars 2020
Le jaune des bois d’aujourd’hui
est-il celui de l’an d’hier ?
Se répète-t-il, le vol noir
de l’oiseau de mer obstiné ?
Faut-il, là où finit l’espace,
parler de mort ou d’infini ?
Quel poids charge le plus la taille :
les douleurs ou les souvenirs ?
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), bois, douleur, espace, infini, jaune, mort, poids, se répéter, souvenir, taille | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 août 2019
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/04/edward-hopper-_excursion-into-philosophy.jpg?w=700&h=527)
Illustration: Edward Hopper
Les anneaux fatigués
On a des envies de revenir, d’aimer, de ne pas s’absenter,
et on a des envies de mourir, combattu par deux
eaux opposées qui jamais ne vont isthmer.
On a des envies d’un grand baiser qui ensevelisse la Vie,
qui finit en l’afrique d’une agonie ardente,
suicidaire!
On a des envies… de n’avoir pas d’envie, Seigneur;
toi je te désigne d’un doigt déicide :
on a des envies de n’avoir pas eu de coeur.
Le printemps revient, revient et s’en ira. Et Dieu,
telle une courbe de temps, se répète et passe, passe
portant sur son dos l’épine dorsale de l’Univers.
Quand les tempes battent leur lugubre tambour,
quand me blesse le songe gravé sur un poignard,
on a des envies de rester planté là dans ce vers!
(César Vallejo)
Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion
Posted in poésie | Tagué: (César Vallejo), agonie, aimer, anneau, ardent, épine, baiser, battre, blesser, coeur, combattre, courbe, déicide, désigner, Dieu, doigt, dorsal, dos, eau, ensevelir, envie, fatiguer, finir, graver, isthme, lugubre, mourir, opposer, passer, planter, poignard, porter, printemps, rester, revenir, s'absenter, s'en aller, se répéter, songe, suicidaire, tambour, tempe, temps, univers, vers, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2019
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2019/03/pins-800x600-1.jpg?w=694&h=434)
Ici dans l’obscurité ils semblent si prescients
comme si tout leur était connu, si immobiles
avec juste le plus léger remous ici ou là
dans les rangs formels, symétriques
comme un murmure qui ne se répète pas
***
Here in the darkness how prescient they seem
as if all were known to them, how still
with only the slightest stir here or there
in the formal, symmetrical rows
like a whisper that is not repeated
(Geoffrey Squires)
Recueil: Poème en trois sections
Traduction: François Heusbourg
Editions: Unes
Posted in poésie | Tagué: (Geoffrey Squires), connaître, immobile, léger, murmuré, obscurité, prescient, rang, remous, se répéter, sembler, symétrique | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2018
![fleur séchée](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/02/fleur-sc3a9chc3a9e.jpg?w=791&h=586)
Saisir l’instant
Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.
Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
(Esther Granek)
Illustration
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Esther Granek), épave, bercer, cesser, couleur, enfant, exister, feuillet, fleur, infini, inlassablement, instant, pourquoi, rêver, s'accrocher, s'imprégner, saisir, se gaver, se nourrir, se réfugier, se répéter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2018
![vieux saule](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/01/vieux-saule.jpg?w=832&h=1109)
ROMAN DU SAULE
D’abord, ce dut être une plante,
petite et souple juste assez
pour s’écouter chanter le vent.
Une plante qui se taisait
pour apprendre son métier d’arbre
dans la mémoire des racines.
Un beau jour, toutes les idées,
tous les raisonnements d’écorce
qui la gonflaient ont giclé drus.
Comme une grande véhémence
d’un coup se vide par la bouche
et laisse l’homme titubant,
cette verdure échevelée
a démoli l’énergumène
qui n’en pouvait plus de pousser.
Maintenant l’arbre ne vit plus
que de couleuvres et de rats
dans le creux de sa réussite,
et répète inlassablement
un mot énorme et sédentaire
qui fait se presser les nuages.
(Axel Toursky)
Illustration
Posted in poésie | Tagué: (Axel Toursky), échevelé, écorce, écouter, énorme, chanter, couleuvre, démolir, mémoire, métier, nuage, plante, racine, rat, réussite, saule, sédentaire, se répéter, tituber, véhémence, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2018
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2010/03/vague-et-galets.jpg?w=839&h=839)
A Cassis, les pierres, les poissons,
les rochers vus à la loupe
le sel de la mer et le ciel
m’ont fait oublier l’importance humaine
m’ont invité à tourner le dos
au chaos de nos agissements
m’ont montré l’éternité
dans les petites vagues du port
qui se répètent sans se répéter.
(Wols)
Illustration
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Wols), agissement, éternité, chaos, ciel, loupé, mer, oublier, pierre, poisson, port, rocher, se répéter, sel, vague | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018
Recueil: Martine Broda pour Roberto Juarroz
Traduction: Martine Broda
Editions: José Corti
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), chose, déconcertant, se répéter | Leave a Comment »