Arbrealettres

Poésie

Archive for avril 2020

Ce matin … (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 26 avril 2020




    
Ce matin …

Ce matin, l’aube est noire: il pleut.
On dirait qu’il fait nuit encore.
Et nous avons pour compagnon
Un soleil qui manque l’aurore
Et ne sait pas signer son nom.

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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Autre chanson (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 26 avril 2020



Illustration: Andrzej Malinowski
    
Autre chanson

L’aube naît, et ta porte est close !
Ma belle, pourquoi sommeiller ?
A l’heure où s’éveille la rose
Ne vas-tu pas te réveiller ?

Ô ma charmante,
Ecoute ici
L’amant qui chante
Et pleure aussi !

Tout frappe à ta porte bénie.
L’aurore dit : Je suis le jour !
L’oiseau dit : Je suis l’harmonie !
Et mon coeur dit : Je suis l’amour !

Ô ma charmante,
Ecoute ici
L’amant qui chante
Et pleure aussi !

Je t’adore ange et t’aime femme.
Dieu qui par toi m’a complété
A fait mon amour pour ton âme
Et mon regard pour ta beauté !

Ô ma charmante,
Ecoute ici
L’amant qui chante
Et pleure aussi !

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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Adieu solitaire (Germain Droogenbroodt)

Posted by arbrealettres sur 26 avril 2020




    
Adieu solitaire
pour ceux qui, où que ce soit, doivent mourir seuls

Froide la chambre
les murs blancs
On entend seulement
l’écho de la solitude

Plus de mot tendre
plus d’étreinte chaleureuse

Seul le temps
robinet qui fuit
donne un petit coup

Et personne ne frappe à la porte
personne ne vous attend
personne, sauf la mort.

(Germain Droogenbroodt)

 

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JE T’ECRIRAI (Germain Droogenbroodt)

Posted by arbrealettres sur 26 avril 2020




    
JE T’ECRIRAI

Je t’écrirai un poème d’amour
lorsque dans la grisaille du soir
un oiseau épuisé
cherche en vain
un abri.

Je t’écrirai un poème d’amour
lorsque la lanterne de la lune
offre à la nuit
un soupçon de lumière

Je t’écrirai un poème d’amour
lorsque le soleil de son rouge éclat
peint l’espérance de l’aube.
Je t’écrirai un poème d’amour
lorsqu’une douce brise caresse
le visage ridé du cœur.

Je t’écrirai un poème d’amour
lorsque haut dans le ciel
deux nuages s’enlacent
en un baiser d’amour.

(Germain Droogenbroodt)

Recueil: ITHACA 603
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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Chanson POÉSIE (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2020



Illustration
    
Chanson POÉSIE

Les hirondelles sont parties.
Le brin d’herbe a froid sur les toits ;
Il pleut sur les touffes d’orties.
Bon bûcheron, coupe du bois.

Les hirondelles sont parties.
L’air est dur, le logis est bon.
Il pleut sur les touffes d’orties.
Bon charbonnier, fais du charbon.

Les hirondelles sont parties.
L’été fuit à pas inégaux ;
Il pleut sur les touffes d’orties.
Bon fagotier, fais des fagots ;

Les hirondelles sont parties.
Bonjour, hiver ! bonsoir, ciel bleu !
Il pleut sur les touffes d’orties.
Vous qui mourez, faites du feu.

Les hirondelles sont parties.
Givre la nuit, bise le jour.
Il pleut sur les touffes d’orties.
Vous qui vivez, faites l’amour.

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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On vit, on parle… (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2020



Illustration
    
On vit, on parle…

On vit, on parle, on a le ciel et les nuages
Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ;
On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement
En voiture publique à quelque endroit charmant,
En riant aux éclats de l’auberge et du gîte ;
Le regard d’une femme en passant vous agite ;
On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois !
On écoute le chant des oiseaux dans les bois
Le matin, on s’éveille, et toute une famille
Vous embrasse, une mère, une soeur, une fille !
On déjeune en lisant son journal. Tout le jour
On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ;
La vie arrive avec ses passions troublées ;
On jette sa parole aux sombres assemblées ;
Devant le but qu’on veut et le sort qui vous prend,
On se sent faible et fort, on est petit et grand ;
On est flot dans la foule, âme dans la tempête ;
Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fête ;
On arrive, on recule, on lutte avec effort… —
Puis, le vaste et profond silence de la mort !

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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À maman (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 24 avril 2020




    
À maman

Mon coeur me dit que c’est ta fête
Je crois toujours mon coeur quand il parle de toi
Maman, que faut-il donc que ce coeur te souhaite?
Des trésors? Des honneurs? Des trônes? Non, ma foi!
Mais un bonheur égal au mien quand je te vois.

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

 

 

 

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Avant d’entrer dans les bois (Lucien Becker)

Posted by arbrealettres sur 24 avril 2020



    

Avant d’entrer dans les bois,
la pluie frappe aux feuilles
qui sont pour elles le seuil
d’une solitude sans poids.

Elle a parcouru tout l’espace
pour venir sans hâte couler
dans d’obscurs sentiers
où rien ne doit marquer son passage.

Il suffit pourtant d’un rayon de soleil
pour qu’éclate sa présence,
pour qu’un instant la forêt pense
aux vitres dont elle l’émerveille.

Un couchant doit surgir
de cet incendie d’eau
où la terre s’éclaire de ce qu’elle a de plus beau
parce qu’elle aime les forêts à en mourir.

(Lucien Becker)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Rien que l’amour
Traduction:
Editions: La Table Ronde

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Invérifiable (Etienne Paulin)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2020




Illustration: ArbreaPhotos
    
Invérifiable

chère enfance,
avec toi je ne gagnerai pas d’argent

je veux juste le bord du trottoir
le ciment esquinté
jointure un peu poudreuse
dessins mal faits à la craie sur le goudron
riens qu’on a laissés
que le ciel use

cires suies le square est doux
ses quelques arbres parlent

(Etienne Paulin)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Là
Traduction:
Editions: Gallimard

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REGARD DEPUIS LA FENETRE HUMAINE (Raja Rajeswari Seetha Raman)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2020



    
Illustration: Tamara Lunginovic
    
REGARD DEPUIS LA FENETRE HUMAINE

De la fenêtre humaine
les yeux jetèrent un regard sur le ciel tranquille
qui sombre dans la pénombre.

De la fenêtre humaine
les oreilles entendirent une voix affectueuse
qui s’éveillait sur le rivage.

De la fenêtre humaine
le nez renifla un parfum d’aromates
s’échappant dans le vent.

De la fenêtre ouverte
je vis comment la confiance
s’écoulait dans une rivière.

Il y a longtemps que le ciel a perdu son profond sommeil
longtemps que la terre a oublié son rire chaleureux
perdu ce qu’un jour l’homme a promis !

***

DARI JENDELA MANUSIAWI

Dari jendela manusiawi,
mata terpandang langit tenang
lingsir bersama mentari senja.

Dari jendela manusiawi,
telinga terdengar suara manja
bangkit bersama perahu pantai.

Dari jendela manusiawi,
hidung terhidu aroma narwastu
melayang bersama bayu kemanusiaan.

Dari jendela manusiawi,
aku menyaksi air amanah
mengalir bersama sungai hidup.

Langit dah lama hilang lenanya,
tanah dah lama hilang tawanya,
insan dah lama hilang ikrarnya!

***

FROM THE HUMAN WINDOW

From the human window,
eyes caught sight of a quiet sky
sinking in the dusk.

From the human window,
ears heard a sweet voice
awakened on the coast.

From the human window,
the nose sniffed an aromatic scent
escaping in the breeze.

From the human window,
I witnessed trust
flowing in a stream.

The sky has long lost its deep sleep,
The soil has long lost its hearty laugh,
The human has long lost his pledged promise!

***

BLICK AUS DEM MENSCHLICHEN FENSTER

Aus dem menschlichen Fenster,
erblickten die Augen einen ruhigen Himmel
versinkend in der Dämmerung.

Aus dem menschlichen Fenster,
hörten die Ohren eine süße Stimme
erwachend an der Küste.

Aus dem menschlichen Fenster,
roch die Nase einen aromatischen Duft
der im Windhauch flüchtete.

Aus dem menschlichen Fenster,
sah ich, wie das Vertrauen
im Strom dahinfloss.

Der Himmel hat längst seinen tiefen Schlaf verloren,
der Boden sein herzliches Lachen,
der Mensch, was er jemals feierlich versprach!

***

BLIK UIT HET MENSELIJK VENSTER

Vanuit het menselijk venster
wierpen de ogen een blik op een stille hemel
die wegzinkt in de schemer.

Vanuit het menselijk venster,
hoorden de oren een liefelijke stem
die ontwaakte op de kust.

Vanuit het menselijk venster,
snoof de neus een aromatische geur op
ontsnappend in de wind.

Uit het menselijk venster,
zag ik hoe het vertrouwen
wegstroomde in een rivier.

Allang heeft de hemel zijn diepte slaap verloren,
allang is de aarde haar hartelijke lach kwijt,
verloor wat ooit de mens heeft beloofd!

***

DA UNA FINESTRA UMANA

Da una finestra umana,
gli occhi catturano la vista di un cielo quieto
immergersi nel tramonto.

Da una finestra umana,
le orecchie odono una dolce voce
svegliarsi sulla costa.

Da una finestra umana,
il naso percepisce un profumo
diffondersi nella brezza.

Da una finestra umana,
testimonio la verità
scorrere come in un ruscello.

Il cielo ha da lungo tempo perso il suo sonno,
la terra ha da lungo tempo perso la sua risata sincera,
l’umano ha da lungo tempo perso la sua promessa!

***

DESDE LA VENTANA HUMANA

Desde la ventana humana,
los ojos vieron un cielo sereno
hundiéndose en el atardecer.

Desde la ventana humana,
los oídos escucharon una dulce voz
despertando en la costa.

Desde la ventana humana,
la nariz percibió un fragante aroma
esfumándose en la brisa.

Desde la ventana humana,
fui testigo de la confianza
fluyendo en la corriente.

El cielo perdió hace tiempo su profundo sueño,
la tierra perdió hace tiempo su risa afectuosa,
¡El humano perdió hace tiempo su palabra prometida

***

DI LA FINESTRA UMANA

Di la finestra umana
l’occhi vittitru un celu serenu
ca s’affunnava nta lu scuru.

Di la finestra umana
l’aricchi sinteru na vucitta duci
svigghiatasi supr’â costa.

Di la finestra umana
lu nasu sintiu un profumu
purtatu di la boria.

Di la finestra umana
vitti fiducia
scurriri nta na ciumara.

Havi assai tempu ca lu celu pirdiu lu sonnu chinu,
ca la terra pirdiu lu risu a bucca aperta,
e ca l’umanità pirdiu la so prumissa!

***

ΑΠ’ ΤΟ ΠΑΡΑΘΥΡΟ

Μέσα απ’ το παράθυρο
φάνηκε ο ήρεμος ουρανός
βυθισμένος στο λυκόφως

τ’ αυτιά άκουσαν τη γλυκιά φωνή
που ξύπνησε στην ακροθαλασσιά
οι μύτες μύρισαν το άρωμα

της αύρας
απ’ το ανθρώπινο παράθυρο
την εμπιστοσύνη είδα
να κυλά σαν ρυάκι.

Ο ουρανός από καιρό τον ύπνο του έχει χάσει
το χώμα το γηϊνο του γέλιο
ο άνθρωπος έχει χάσει την υπόσχεση του.

***

PRIN FEREASTRA OMENEASCĂ

Printr-o fereastă omenească,
am privit un limpede cer
topindu-se-n amurg.

Printr-o fereastră omenească,
am auzit un dulce cânt
trezind întregul țărm.

Printr-o fereastră omenească,
am mirosit un fin parfum
adiind într-o boare.

Printr-o fereastră omenească,
am văzut nădejdea
ducându-se pe ape.

Lipsit e cerul de al său somn profund,
pământul nu mai saltă-n voioșie,
omul și-a rătăcit solemnul legământ!

***

Úr glugga mannsins

Úr glugga mannsins,
kom hann auga á kyrran himin
sökkva í húmið.

Úr glugga mannsins
lagði hann hlustir við mildri rödd
sem vaknaði á ströndinni.

Úr glugga mannsins
fann hann ilminn
úr golunni.

Úr glugga mannsins
sá ég trúnað
í stríðum straumi.

***

Z LUDZKIEGO OKNA

Z ludzkiego okna
oczy dostrzegły ciche niebo
tonęło w zmierzchu.

Z ludzkiego okna
uszy usłyszały słodki głos
zasnął na wybrzeżu.

Z ludzkiego okna
nos poczuł wonny aromat
unoszony z bryzą.

Z ludzkiego okna
doświadczyłam ufności
płynęła strumieniem.

Niebo już dawno zgubiło swój głęboki sen
Ziemia już dawno zgubiła swój serdeczny śmiech
Człowiek już dawno zgubił swoją obietnicę!

***

从人类的窗口

从人类的窗口,
看到一片宁静的天空
沉沦在暮色中。

从人类的窗口,
听到一种悦耳的声音
甦醒在海岸上。

从人类的窗口,
闻到一股芳香的气息
飘逸在和风中。

从人类的窗口,
我见证了信任
漂流在溪水中。

天空早已丢失了安眠,
土壤早已丢失了欢笑,
人类早就丢失了承诺!

***

***

***

(Raja Rajeswari Seetha Raman)

 

Recueil: ITHACA 627
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache / Malaisien / Anglais Stanley Barkan / Allemand Wolfgang Klinck / Néerlandais Germain Droogenbroodt / Italien Luca Benassi / Espagnol Rafael Carcelén / Corse Gaetano Cipolla / Grec Manolis Aligizakis / Roumain Gabriela Căluțiu Sonnenberg / Islandais Thor Stefánsson / Polonais Mirosław Grudzień – Małgorzata Żurecka / Chinois William Zhou / Russe Rahim Karim / Persan Sepideh Zamani / Arabe Sarah Silt /Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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