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Posts Tagged ‘papa’

LA PETITE FILLE PERDUE (William Blake)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2024



Illustration: William Blake
    
LA PETITE FILLE PERDUE

Dans l’avenir,
En vérité, je vous le dis,
La terre au-dessus du sommeil
(Gravez profondément la phrase)

Se lèvera et cherchera
Son doux créateur ;
Et le désert sauvage
Deviendra un jardin de douceur.

Dans les pays du Sud
Où l’aube de l’été
Ne se fane jamais,
La charmante Lyca est étendue.

Elle avait sept ans,
On la nommait la charmante Lyca ;
Elle avait erré longtemps,
Écoutant le chant des oiseaux sauvages.

« Doux sommeil ; viens à moi
Sous cet arbre.
Papa et maman pleurent-ils ?
Où peut dormir la petite Lyca ?

Elle est perdue dans le désert sauvage,
Votre petite enfant.
Comment Lyca dormirait-elle,
Puisque sa maman pleure ?

Si son coeur souffre
Alors que Lyca veille ;
Si sa maman sommeille
Lyca ne pleurera pas.

Menaçante, menaçante nuit,
Sur ce désert étincelant
Que ta lune s’élève
Pendant que je ferme les yeux. »

Lyca endormie était étendue
Pendant que les bêtes de proie,
Venues des cavernes profondes,
Contemplaient la petite endormie.

Le royal lion s’arrêta
Et contempla la petite fille.
Puis il tourna
Autour du lieu sacré.

Léopards, tigres jouent
Autour d’elle tandis qu’elle reposait,
Pendant que le vieux lion
Inclinait sa crinière d’or,

Et il lèche sa poitrine
Et sur son cou
De ses yeux de flamme
Tombent des larmes vermeilles,

Pendant que la lionne
Détache la robe légère
Et ils emportèrent nue
Dans leur tanière la petite fille endormie.

***

The Little Girl Lost (1794)

In futurity
I prophetic see
That the earth from sleep
(Grave the sentence deep)

Shall arise and seek
For her Maker meek;
And the desert wild
Become a garden mild.

In the southern clime,
Where the summer’s prime
Never fades away,
Lovely Lyca lay.

Seven summers old
Lovely Lyca told;
She had wander’d long
Hearing wild birds’ song.

‘Sweet sleep, come to me
Underneath this tree.
Do father, mother, weep?
Where can Lyca sleep?

‘Lost in desert wild
Is your little child.
How can Lyca sleep
If her mother weep?

‘If her heart does ache
Then let Lyca wake;
If my mother sleep,
Lyca shall not weep.

‘Frowning, frowning night,
O’er this desert bright,
Let thy moon arise
While I close my eyes.’

Sleeping Lyca lay
While the beasts of prey,
Come from caverns deep,
View’d the maid asleep.

The kingly lion stood,
And the virgin view’d,
Then he gamboll’d round
O’er the hallow’d ground.

Leopards, tigers, play
Round her as she lay,
While the lion old
Bow’d his mane of gold

And her bosom lick,
And upon her neck
From his eyes of flame
Ruby tears there came;

While the lioness
Loos’d her slender dress,
And naked they convey’d
To caves the sleeping maid.

(William Blake)

Recueil: Chants d’Innocence et d’Expérience
Traduction: traduction de l’anglais par Marie-Louise et Philippe Soupault
Editions: Les belles lettres

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Papa est mort (Marion Fayolle)

Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2023




    
Papa est mort.
Il ne sent plus la pluie.

(Marion Fayolle)

Recueil: postillons
Editions: Magnani

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Depuis que papa est mort (Marion Fayolle)

Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2023




    
Depuis que
papa est mort,

je n’ai plus peur
que papa meure.

(Marion Fayolle)

Recueil: postillons
Editions: Magnani

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INDIFFÉRENCE (Marguerite Yourcenar)

Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2023



Illustration
    
INDIFFÉRENCE

Oh, flanquez-moi
Dans 1′ champ d’ navets…
Ça m’est égal,
Dans 1′ champ d’ navets,
Hors d’ la maison,
Dans 1′ champ d’ navets,
Avec Papa,
Dans 1′ champ d’ navets,
Avec Maman,
Dans l’ champ d’ navets,
Tous on y va,
Dans 1′ champ d’ navets,
Mais mon esprit,
Dans 1′ champ d’ navets,
N’y restera pas,
Dans 1′ champ d’ navets,
J’irai chez Dieu,
Dans l’ champ d’ navets,
Je n’ai pas peur,
D’ vot’ champ d’ navets,
Oh, flanquez-moi
Dans 1′ champ d’ navets.

(Marguerite Yourcenar)

Recueil: Fleuve profond, sombre rivière Les « Negro Spirituals », commentaires et traductions
Editions: Gallimard

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Très cher petit papa Noël (Valérie Rouzeau)

Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2023




    
Très cher petit papa Noël
J’aimerais si tu le veux bien
Que tu laisses au pied du sapin
Un bon silence vraiment complet
Le vide en mon petit soulier
Je voudrais assez un grand rien
Enveloppé dans un nuage
En forme de bel ours polaire
Toutes mes larmes évaporées
Oh s’il te plaît fais-moi plaisir
Redeviens illumination
La neige par milliers en flocons
Toi en un tout seul exemplaire
Un mirage entre ciel et terre.

(Valérie Rouzeau)

Recueil: Sens averse
Editions: La Table Ronde

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J’ai vu sur la colline (Mélanie Erhardy)

Posted by arbrealettres sur 3 Mai 2023



Illustration: Martin Matje
    
J’ai vu sur la colline
Un château en nougatine.
Sur les tourelles en caramel
Se tenaient dix-huit sentinelles.

Dans ce château éblouissant
Vivait un seigneur des plus charmants
Avec une tête de pain d’épice
Et des moustaches en réglisse.
Avec le nez en chocolat
Et…
Une énorme barbe à papa

(Mélanie Erhardy)

Recueil: Petites Comptines pour tous les jours
Editions: Nathan

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Petit papa, c’est aujourd’hui ta fête (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2023




    
Petit papa, c’est aujourd’hui ta fête,
Maman m’a dit que tu n’étais pas là.
J’avais des fleurs pour couronner ta tête
Et un bouquet pour mettre sur ton coeur.
Petit papa, petit papa.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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TRAIT POUR TRAIT (Pittau & Gervais)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2022



Illustration: Pittau & Gervais
    
TRAIT POUR TRAIT

On m’a dit que je ressemblais
À mon grand-père

On m’a dit que je ressemblais
À ma grand-mère

On m’a dit que je ressemblais
À mon oncle

On m’a dit que je ressemblais
À ma tante

On m’a dit que je ressemblais
À mon frère

On m’a dit que je ressemblais
À ma maman

On m’a dit que je ressemblais
À mon grand-père

On m’a dit que je ressemblais
À mon papa

Mais quand je me suis
Regardé dans la glace
J’ai vu que je me ressemblais
Comme une goutte d’eau

(Pittau & Gervais)

 

Recueil: Un dragon dans la tête
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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APRÈS LES ANNÉES (Carl Norac)

Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2022



Illustration: Kitty Crowther
    
APRÈS LES ANNÉES

« Papa, quand je serai grande, après les années,
est-ce que j’aurai un coeur grand comme ça ?
— Oui, il va grandir un peu.
— Est-ce que ça veut dire que je pourrai mettre plus de gens à l’intérieur ?
— Pourquoi dis-tu ça ?

— Parce que moi, j’aime tout le monde. »

(Carl Norac)

Recueil: Petits poèmes pour passer le temps
Traduction:Editions: Didier Jeunesse

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Arabesques (Béatrice Bastiani-Helbig)

Posted by arbrealettres sur 20 août 2022



    
Arabesques

« Arabesques » : depuis toujours ce mot me plaît.
En peinture, sculpture, musique ou ballet,
Il évoque pour moi de gracieux mouvements
Et il me parle à l’oreille si doucement.

Selon que je me trouve au bord d’un lac en Chine
Ou bien au bord de la mer Méditerranée,
Moi, sur des cucurbitacées je les dessine
Ou sur des galets, et ce depuis des années.

Je laisse aller ma main, mon esprit rêvasser.
Dans un beau voyage intérieur à chaque fois
Il m’emmène très loin, au plus profond de moi,
Enfin pacifiée, unifiée, réconciliée.

Il arrive que certains viennent bavarder.
Mes dessins leur rappellent des contrées lointaines.
Mes amis pékinois m’ont souvent demandé
Si j’avais séjourné en terre tibétaine.

« Arabesque » : exotique et pourtant familier…
Car ce mot me ramène au temps de mon enfance.
Papa passait du Chopin et me disait : « Danse ! »
Et moi, bien sûr, je ne me faisais pas prier.

D’arabesques en sauts de biche, je rêvais
D’entrer à l’Opéra, d’y consacrer ma vie.
J’étais faite pour danser, et ne concevais
Aucun autre avenir, n’avais pas d’autre envie.

Le destin fut tout autre mais je danse encore.
J’aime la poésie, les beaux-arts, la musique
Et les langues, et le théâtre. Oui, je dévore
La vie, que, bien souvent, je trouve magnifique.

(Béatrice Bastiani-Helbig)

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