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Poésie

Posts Tagged ‘s’interroger’

Quand l’oeil est parvenu… (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 18 mars 2024




    
Quand l’oeil est parvenu…

quand l’oeil est parvenu
à se clarifier
dissoute la ténèbre
écartées
les vaines questions
enfin en ordre la pensée
qui ne s’épuise plus
à traquer l’inaccessible
l’être n’a plus à s’interroger
sur le chemin qu’il lui faut
prendre

simplifié et unifié
il adhère en toute confiance
à ce qui advient
et les mots
coulent de source

(Charles Juliet)

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Editions: Bruno Doucey

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Courte et profonde (Hubert Haddad)

Posted by arbrealettres sur 2 mars 2024



Illustration
    
« Courte et profonde »
s’interroge la grenouille
face au vieil étang

(Hubert Haddad)

Recueil: Les Haïkus du peintre d’éventail
Editions: Zulma

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OÙ DONC T’EN ES-TU ALLÉ ? (Rabindranath Tagore)

Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2023




    
OÙ DONC T’EN ES-TU ALLÉ ?

Où donc T’en es-Tu allé, mon Ami,
Dans la nuit tempétueuse de Ton périple d’Amour?
Le ciel n’est que plainte et gémissement.
Le ciel n’est que désespérance.

Je n’ai pas sommeil.
Encore et encore j’ouvre ma porte sur les ténèbres
Et scrute la nuit noire.
Ami, je Te cherche.
Et dans mon aveuglement, je m’interroge.

Dans quelle direction serpente Ton chemin ?
Sur quel rivage obscur d’une rivière d’encre noire,
À la lisière de quelle forêt ombrageuse et inquiète,
Des profondeurs intimes de quel sombre dédale
Es-Tu en train de Te frayer Ta route vers moi ?
Ami, où t’en es-Tu donc allé ?

(Rabindranath Tagore)

Recueil: De l’aube au crépuscule
Traduction: de l’anglais par Laurence E. Fritsch
Editions: POINTS

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j’aimerais éclaircir avec toi quelques points (Guillaume Marie)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022




    
j’aimerais éclaircir avec toi
quelques points

qui es-tu
quelle est ta position préférée

et autres détails
prenons rendez-vous

quelle est la fréquence
de tes rapports

as-tu une photo de toi
sous la douche

fixons un moment
dans nos agendas

comment tu t’appelles
aimes-tu le risotto

c’est important
mardi je ne peux pas

connais-tu la bible
as-tu déjà nagé

dans une mer
jeudi non je vois Yves

tu fais du combien
es-tu un garçon

ou une fille
accessoirement

ne réponds pas
maintenant

as-tu tous tes doigts
je m’interroge

quelle est la distance
de la terre à la lune

je me suis toujours demandé
ce soir non je suis fatigué

manges-tu du poisson
d’élevage

note les questions
s’il-te-plaît

la semaine prochaine
je suis pris

es-tu ok avec le tutoiement
tu me diras

on le fait
ou pas

deux fois deux moins
trois ne réponds pas

dans un bar ça me va
si tu aimes le café

cinq moins trois plus douze
fois deux

couleur des cheveux
taille des pieds

films préférés de zéro à cinq
jeudi oui mais alors pas le soir

je pourrais me libérer
dis-moi

(Guillaume Marie)

Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Quand l’oeil est parvenu… (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022




    
Quand l’oeil est parvenu…

quand l’oeil est parvenu
à se clarifier
dissoute la ténèbre
écartées
les vaines questions
enfin en ordre la pensée
qui ne s’épuise plus à
traquer l’inaccessible
l’être n’a plus à s’interroger
sur le chemin qu’il lui faut
prendre

simplifié et unifié
il adhère en toute confiance
à ce qui advient
et les mots
coulent de source

(Charles Juliet)

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Comme revenant de la guerre (Nico Naldini)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022



Comme revenant de la guerre
on se rencontre, on se tend la main
mais on ne s’interroge pas sur les derniers combats
ou sur le profil des ennemis.
Notre regard se croise
là où i1 n’y aura de caresse pour personne
ni d’yeux luisants comme des astres, ni de baisers.
Quel étrange regard, quelle divergence.

***

Come chi torna dalla guerra
ci si incontra e ci si dà la mano
ma non si chiede delle ultime battaglie
o del profilo dei nemici.
Il nostro sguardo si incontra
dove non ci saranno carezze per nessuno
né occhi lucenti come astri, né baci.
Che sguardo strano, the divergenza.

(Nico Naldini)


Illustration: Catherine Thiam-Vernanchet

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RENCONTRE (Czeslaw Milosz)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021



RENCONTRE

Avant l’aube, nous étions en route à travers les champs gelés.
L’aile rouge se levait. Encore la nuit.

Soudain un lièvre passa, tout près, devant nous,
Et l’un de nous le désigna de la main.

C’était, i1 y a longtemps. Aujourd’hui ne vivent plus
Ni le lièvre, ni celui qui le désigna.

Mon amour, où sont-ils donc, où vont-ils,
Geste de la main, trace de la course, et bruit des mottes de terre ?

Ce n’est point par regret que j’interroge, mais dans un songe paisible…

(Czeslaw Milosz)

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À LA PROVENCE (Emile Ripert)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020




À LA PROVENCE

Lorsque je m’interroge et que je cherche en moi
Et le peu que je suis et d’où me vient mon âme,
Provence, c’est à toi que je songe, et je crois
Que tu mis dans mon coeur vraiment toutes tes flammes.

Oui, quand je cherche, au fond de moi-même, d’où sort
La brise de tiédeur qui souffle dans ma tête,
Les chants dont je ne puis retenir les essors,
D’où vient le carillon des éternelles fêtes

Dont de lointains clochers sonnent en moi les jours,
D’où vient cette jeunesse et cette simple joie,
Je me dis bien souvent que c’est toi qui l’envoies,
Provence, tout cela, dans des bouffées d’amour.

(Emile Ripert)

Illustration: Christian Guinet

 

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Nuit sinistre, nuit de misère (Paul-Alexis Robic)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020



 

Nuit sinistre, nuit de misère,
Le poète parle bas,
Il s’interroge, espère, désespère,
Mais il sait bien qu’en lui jamais ne s’éteindra
L’étoile qui brillait au front d’Apollinaire.

(Paul-Alexis Robic)

Illustration

 

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UN PEU DE LOGIQUE IDIOTE (Jean Tardieu)

Posted by arbrealettres sur 12 avril 2020




    
(Recueil Pages d’écriture)
UN PEU DE LOGIQUE IDIOTE

Avez-vous regardé, à l’horizon, les arbres qui garnissent,
avec une impeccable régularité, le bord d’une route et se
détachent sur le ciel ?
La distance les fait paraître petits, pas plus grands que
la taille humaine, et comme ils sont plantés à intervalles
égaux, ils font penser à une file de soldats en marche.
Droits et nets au long des grands labours, ils sont debout pour
« se faire voir », car enfin, s’ils étaient absents, on ne pourrait
les regarder et, s’ils sont là, c’est pour être à la place
de quelque chose d’absent.

Cette logique rigoureuse donne le coup de poing de la vérité.
Une file d’arbres à l’horizon, c’est une file d’êtres venus là pour
« témoigner » par leur présence, donc pour figurer quelque chose
qui se cache derrière eux ce sont des figurants — d’immobiles
figurants qui défilent dans un douloureux silence.

Or, de cet horizon qui les déguise en soldats, je reviens
vers moi-même et mon regard rencontre en chemin mille petits
obstacles qui sont tous là, eux aussi, pour masquer la nudité
de l’étendue, pour habiter le néant. Tous viennent également
« figurer », comblant leur présence, remplaçant leur absence.
L’un figure un ruisseau, l’autre un oiseau, l’autre une charrue,
un mur, un toit, un chou, une boîte de conserve abandonnée…

Et moi-même, je vous le demande, que suis-je ?
Que suis-je, bon sang ? Que suis-je ? Que sommes-nous ?
De quelle armée en marche sommes-nous les avant-postes ?
De quel gouvernement sommes-nous les délégués ? De quel
opéra sommes-nous les figurants ? Permettez : j’interroge,
rien de plus. Je ne suis d’ailleurs pas le premier.

Adieu, arbres de l’horizon. Piétinez le sol en cadence et
chantez sans bouger : « Partons ! Partons ! Partons ! » La question
reste et vous ne m’avez pas répondu.

(Jean Tardieu)

 

Recueil: Jean Tardieu Un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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