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Poésie

Posts Tagged ‘onduleux’

Rivage (Stefan George)

Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2019



Rivage

Ô soeur détournons-nous de ces champs onduleux !
Leur sauvage vouloir et leur grondement noir
N’accueillent que l’oiseau aux ailes agitées
Et ne reflètent que l’éclat chaste des cieux.
Nous nous sommes mentis trop devant la clarté.

Aux verts étangs des fleurs et des mousses s’étalent
Herbes • feuilles • sarments • voguant abondamment :
La vêprée y consacre un autel éternel !
Les cygnes se montrant au détour d’un canal
Sont • mystique et nuptial • un convoi solennel.

Le désir nous emporte au loin du pâle Nord :
Sur ta lèvre en feu jaillissent d’étranges calices –
Et quand ton corps en neige et fleurs va s’écouler
Tous les arbustes vont bruire dans des accords
Et devenir laurier thé et aloé.

***

Strand

O lenken wir hinweg von wellenauen!
Die • wenn auch wild im wollen und mit düsterm rollen
Nur dulden scheuer möwen schwingenschlag
Und stet des keuschen himmels farben schauen.
Wir heuchelten zu lang schon vor dem tag.

Zu weihern grün mit moor und blumenspuren
Wo gras und laub und ranken wirr und üppig schwanken
Und ewger abend einen altar weiht!
Die schwäne die da aus der buchtung fuhren
Geheimnisreich • sind unser brautgeleit.

Die lust entführt uns aus dem fahlen norden:
Wo deine lippen glühen fremde kelche blühen —
Und fliesst dein leib dahin wie blütenschnee
Dann rauschen alle stauden in akkorden
Und werden lorbeer tee und aloe.

(Stefan George)


Illustration: David Caspar Friedrich

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Perle d’Homme (Virginie Greiner)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019



Illustration: Olivier Grenson
    
Perle d’Homme

Envie de douceur, désir de sueur.
Frôlement de deux corps. Deux corps en un délicieux va-et-vient
Dans une nuit enrobée de moite chaleur.
Soudain, elle jaillit, là, au creux de ton ventre de soie.
Une goutte salée perle.
A peine le temps de suivre sa course lente
Sur les courbes onduleuses de ta hanche
Que déjà elle disparaît vers des abîmes qu’elle seule connaît.

(Virginie Greiner)

 

Recueil: EN MÂLES DE NUS
Traduction:
Editions: Attakus

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ET APRÈS (Federico Garcia Lorca)

Posted by arbrealettres sur 4 mars 2018




    
ET APRÈS

Les labyrinthes
que crée le temps
s’évanouissent.

(Seul reste
le désert.)

Le coeur,
fontaine du désir,
s’évanouit.

(Seul reste
le désert.)

L’illusion de l’aurore
et les baisers,
s’évanouissent.

Seul reste
le désert.
Un désert
onduleux.

(Federico Garcia Lorca)

 

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Un poème obscène (Robert Creeley)

Posted by arbrealettres sur 9 février 2018



Illustration: Albert Lichten
    
Un poème obscène

La fille en bikini, ma
femme, la dame — elle s’assoit sur
les rochers, à croupetons
derrière un obstacle pointu.

Calamars, cannelloni —
la fille du pêcheur.
La nuit, un ressac monotone
au long des plages

et légère à marée basse
sur les rochers
doucereuse onduleuse
elle revient.

(Robert Creeley)

 

 

Recueil: Le sortilège
Traduction: Stéphane Bouquet
Editions: Nous

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Voix dans le fleuve (Stefan George)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2017



Etres d’amour, êtres de plaintes et de craintes
Venez chercher votre refuge en notre empire
Vous y serez heureux, vous y serez guéris
Au souple enlacement des mots et des étreintes.

Tailles fines, coquilles, et lèvres de corail
Viennent nager et bruir en nos palais mouvants
Chevelures mêlées aux ramures des roches
S’approchent et s’en vont quand un remous les prend.

Lampes à la clarté incertaine et bleuâtre
Piliers flottant sur des socles qui tourbillonnent
Chants de violes vibrant dans la fuite des ondes
Vous bercent, bienheureux, de rêves apaisés.

Quand vous serez lassés de songes et de chants
Au fil de ces plaisirs glissants et toujours calmes
Touchés par un baiser, vous deviendrez des vagues
Qui poussent leurs anneaux onduleux et fuyants.

***

Stimmen im Strom

Liebende klagende zagende wesen
Nehmt eure zuflucht in unser bereich
Werdet geniessen und werdet genesen
Arme und worte umwinden euch weich.

Leiber wie muscheln korallene lippen
Schwimmen und tönen in schwankem palast
Haare verschlungen in ästige klippen
Nahend und wieder vom strudel erfasst.

Bläuliche lampen die halb nur erhellen
Schwebende säulen auf kreisendem schuh –
Geigend erzitternde ziehende wellen
Schaukeln in selig beschauliche ruh.

Müdet euch aber das sinnen das singen
Fliessender freuden bedächtiger lauf
Trifft euch ein kuss: und ihr löst euch in ringen
Gleitet als wogen hinab und hinauf.

(Stefan George)

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Cantique au bien-aimé de la Reine de Saba (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2017




    
Cantique au bien-aimé de la Reine de Saba

« Je te ferai boire un vin parfumé. »
Cantique des Cantiques

Bienheureuse , ô mon amour, la main qui te touche,
Bienheureuse la bouche qui s’attache à ta bouche,
Qui goûte tes baisers semblables à l’encens,
Au cinname, à l’odeur des pêches mûrissant.

Tu es un lys altier au jardin de l’aurore,
Un rosier flamboyant que le couchant décore
Et, flot mystérieux où s’abreuvent les faons,
La source au pied d’un cèdre et que l’ombre défend.

Tu es, ô bien-aimé, la divine fontaine
Fleurant le thym, l’anis, le miel et la verveine;
Le puits de l’oasis que les noirs chandeliers
Devinent dans la nuit sous les troncs des palmiers.

Tu es comme un chèvrefeuille dans la rosée,
Comme un parfum de vigne en Mai; comme, irrisées
De matinal soleil, se mirant à l’étang,
Les campanules aux calices éclatants.

Les touffes des genêts, les lavandes fleuries,
Et ton corps est pareil à l’herbe des prairies
Quand la lune y répand en onduleux reflets
Ses rayons pâlissants sous les bleus serpolets.

Ta voix a la fraîcheur des flûtes bucoliques
A qui l’écho lointain au fond du soir réplique
Et ton regard puissant m’émeut plus que l’accord
Voluptueux des tambourins et des kinnors.

Tu es parmi mon coeur comme un figuier qui penche
Et dont les fruits nombreux font s’écrouler les branches;
Comme le rampement nerveux des pampres d’or
Où pend la grappe ardente et que l’abeille mord.

Tu es fort, mon amour, et mon corps brisé ploie
Quand tu m’emportes dans tes bras comme une proie.
Tel un soleil brûlant pesant sur les blés roux,
Ton corps est lourd et ton geste d’amour plus fou

Qu’à la cime des pins l’élan du vent sauvage;
Tu es le léopard au rutilant pelage,
Et tu te dresses lumineux à travers l’air
Comme une tour d’albâtre aux créneaux d’argent clair.

Cherchez mon bien-aimé, ô tremblantes gazelles
Qui bondissez frôlant le silence des bois;
Cherchez mon bien-aimé, fauvette et tourterelle
Et rossignol pensif dont s’éplore la voix.

Cherchez mon bien-aimé, plainte du vent qui erre
Par les noirs oliviers courbant leurs troncs retors;
Par la ville déserte où sommeillent les pierres,
Cherchez mon bien-aimé, gardiens des portes d’or!

Dans les soupirs flottant aux corolles des roses,
Les langoureux frissons qui bercent les lilas,
Aux marches de mon seuil sous les étoiles roses,
Est-ce mon bien-aimé dont bruissent les pas?…

(Marie Dauguet)

 

 

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Nature (Henri Cazalis)

Posted by arbrealettres sur 26 août 2017



Illustration: Josephine Wall

    

Nature, amoureuse éternelle,
c’est toi qui rends fous les amants:
dans les grands yeux de leurs amantes,
ce sont tes yeux, beaux, de mensonges,
qu’ils contemplent, et où ils se meurent ;
ce qu’ils adorent, ce qu’ils étreignent,
c’est ta splendeur et ton néant!

— Partout sont les reflets de ta beauté :
frissons des chairs et frissons des nuits,
vagues onduleuses, cheveux flottants,
lianes aux longs bras enlaçant les arbres des forêts
charme de la femme, et souplesse de son corps,
mensonges de ses regards, de ses lèvres,

Nature, éternelle amoureuse,
c’est toi par tout, c’est toujours toi;
et sous ces diverses apparences,
toi que je vénère ou méprise,
et que j’adore ou que je hais !

(Henri Cazalis)

 

Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre

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J’aime la beauté de tes yeux étincelants (Paule Riversdale)

Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2017



Illustration: Marie Laurencin
    
J’aime la beauté de tes yeux étincelants,
Le ton de tes cheveux dorés et chatoyants,
Ton petit nez mutin, ton front de tubéreuse,
Ton profil gracieux, ta sveltesse onduleuse.

La blancheur de tes seins pareils aux monts neigeux
Se dresse fièrement pour provoquer les cieux,
Et tes mains aux longs doigts, savants en caresses,
Laborieusement prodiguent les ivresses.

Le rythme de ta voix me cajole et me plaît,
Ton esprit si divers m’amuse et me distrait.
L’ombre du duvet blond reflété sur tes lèvres
Brûle mon jeune sang d’intolérables fièvres ;

Ta grâce d’amoureuse inlassable pâlit,
Dans l’ardeur de l’alcôve et dans l’ombre du lit,
Ton corps voluptueux sous mes baisers tressaille.
Oh ! les coups de ton cœur dans la belle bataille !

(Paule Riversdale)

 

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Avec des gestes apeurés (Camille Legrand)

Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2017



Illustration: Pierre-Auguste Renoir
    
Avec des gestes apeurés
Tu voiles ta beauté frileuse;
Autour de ta taille onduleuse
L’eau fait des grands cercles moirés.
Et narguant tes pudeurs farouches,
Tes chastes yeux emplis d’effroi.
Toutes les fleurs tendent vers toi
Les baisers tièdes de leurs bouches.

(Camille Legrand)

 

Recueil: Anthologie universelle des baisers (III France)
Editions: H. Daragon

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Avec des gestes apeurés (Camille Legrand)

Posted by arbrealettres sur 7 juin 2017



Illustration: Pierre-Auguste Renoir
    
Avec des gestes apeurés
Tu voiles ta beauté frileuse ;
Autour de ta taille onduleuse
L’eau fait de grands cercles moirés.

Et narguant tes pudeurs farouches,
Tes chastes yeux emplis d’effroi,
Toutes les fleurs tendent vers toi
Les baisers tièdes de leurs bouches.

(Camille Legrand)

 

Recueil: Poètes du Baiser
Editions: Société des Éditions LOUIS-MICHAUD

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