Le fond de mes chaussures
est trempé
Trop marché dans la pluie
***
The bottoms of my shoes
are wet
from walking in the rain
(Jack Kerouac)
Traduction:
Editions: Seghers
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2021
Le fond de mes chaussures
est trempé
Trop marché dans la pluie
***
The bottoms of my shoes
are wet
from walking in the rain
(Jack Kerouac)
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Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021
nous respirons bruyamment de chaleur suffocante
dormant dans la même pièce
l’angoisse plus lourde que l’air
remplit l’espace comme le dioxyde de carbone
et nous étouffons dans le cauchemar
dans le rêve de mon père le vide prolifère
comme les doryphores sur les pommes de terre
jusqu’à la destruction complète des plantations
souvent il tousse
comme un chat qui rejette
une boule de poils
mon frère grince des dents
ma mère est immobile
les lèvres serrées
à l’image de la madone qu’elle prie
quelquefois je me penche sur son visage
pour vérifier si elle respire
j’écoute aussi
nos pieds dépasser les chaussures devenues étroites
nos cheveux s’assombrir
nos cartilages s’user à courir
dehors l’atmosphère se consume
et en nous brûlent nos corps d’enfants
comme les bougies d’anniversaire
suffisamment vite pour que le matin on
ne s’en souvienne plus
(Monika Herceg)
Traduit du croate par Martina Kramer
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020
J’ai eu mon rêve – comme les autres –
et il n’en est rien sorti, si bien
que je suis maintenant insouciant
les pieds plantés au sol
et je regarde le ciel –
je sens mes vêtements sur moi,
le poids de mon corps dans mes chaussures,
le bord de mon chapeau, l’air qui entre et sort
de mon nez – et je décide de ne plus rêver.
(William Carlos Williams)
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020
Illustration: Gilbert Garcin
nos souvenirs coulent dans le sablier
ils s’amassent au fond
les pieds se traînent
et le corps fatigué
vieillissant
nous semble lourd
ah ! l’idée de la mort
revient toujours
moins pesante peut-être
que la vie passée
car la mort est un brouillard
visible et impalpable
passant sur le front de nos proches
et le passé
ce grain de sable dans nos chaussures
qui nous fait boiter
et rend le chemin douloureux
(Olivier Bouillon)
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2019
J’ai acheté une théière
et puis j’allai au Luxembourg
voir Galatée
et les abeilles rue d’Assas.
Le bassin était sans voiliers
et c’est là que devait jouer
l’enfant blond de l’aimée absente
laquelle avait alors neuf ans.
Dans les marroniers les statues
s’arrêtaient naïvement
pour regarder vers les lointains
un avenir dévêtu.
Elles avaient aussi oublié
leurs chaussures et leurs robes
tant elles désiraient vraiment
que les futurs étés d’amour
scandalisent les balustrades.
(André Dhôtel)
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Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2019
Le soleil tapait
sérieusement
j’ai enlevé mon tee-shirt
mes chaussures
mes chaussettes
et j’ai posé sur ma tête
ce chapeau ridicule
de coupeur de coton
l’herbe sentait bon l’herbe
des fourmis couraient
sur les dalles chaudes
j’ai attrapé un livre
et je me suis couché
sur la pelouse
un bourdon s’est envolé
du coeur éclatant
d’une fleur de pissenlit
près de mon oreille
rien
de
moins
(Thomas Vinau)
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2019
Quel arbre, en ce moment, lui prête son ombrage ?
Quel gazon s’embellit sous ses pieds caressants ?
Quelle onde fortunée a reçu son image ?
Quel bois mélodieux répète ses accents ?
Que ne suis-je la fleur qui lui sert de parure,
Ou le noeud de ruban qui lui presse le sein,
Ou sa robe légère, ou sa molle chaussure,
Ou l’oiseau qu’elle baise et nourrit de sa main !
(Nicolas-Germain Léonard)
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Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019
Je vois sur la douane un drapeau déteint,
Une brume jaune sur la ville.
Et voici que mon coeur se serre
Avec plus de prudence ; les soupirs font mal.
Je voudrais redevenir la fille de la mer,
Les pieds nus dans ses chaussures,
Disposer mes nattes en couronne,
Chanter d’une voix qui tremble d’émotion.
Regarder encore du haut du perron
Les dômes de l’église à Chersonèse,
Et ne pas savoir que bonheur et gloire
Font sans retour se déliter les âmes.
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 16 mars 2019
Illustration: Olivier de Sagazan
L’impossibilité de vivre
se glisse en nous au début
comme un caillou dans la chaussure :
on le retire et on l’oublie.
Ensuite arrive une pierre plus grande
qui n’est plus déjà dans la chaussure :
le premier ou le dernier malentendu
se mêle à l’amour ou au doute.
Viennent après d’autres échecs :
la perte d’un mot,
la sauvage irruption d’une douleur,
une mort sur le chemin,
la chute d’une feuille sur notre solitude,
la vieillesse qui s’annonce
comme un soir écorché par la pluie.
Nous émergeons de tout
avec un tremblement qui dissout la confiance.
La lune pâlit,
nous commençons à nous méfier du soleil.
Et un jour quelconque,
dans la prairie ou le ciment,
dans la dissonance qui brise une chanson
ou une rotation inattendue au lit,
quelque chose nous blesse comme un fouet:
vivre c’est dévivre.
La promesse est rompue.
Qui a fait la promesse ?
Et qui peut la croire ?
Nous ne le saurons plus.
La promesse était autre.
Vivre est impossible.
Mais à l’intérieur du vivre il y a autre chose
que nous ne comprendrons jamais
et qui pourtant saute et joue
comme un dieu étonné
qui ne s’accordera jamais
avec les scandales successifs
de vivre sans vivre
et de mourir sans vivre.
***
La imposibilidad de vivir
se nos infiltra al principio
como una pequeña piedra en el zapato:
uno la quita y se olvida.
Luego llega un piedra mas grande,
y ya no en el zapato:
el primero o el último malentendido
se mezcla con el amor o la duda.
Vienen después otros fracasos:
la pérdida de un palabra,
la salvaje irrupción de un dolor,
una muerte en el camino,
la caída de una boja sobre nuestra soledad,
la vejez que se anuncia
como un tarde desollada por la lluvia.
Emergemos de todo,
con un temblor que disuelve la confianza.
La luna empalidece,
comenzamos a desconfiar del sol.
Y un día cualquiera,
en la pradera o el cemento,
en la disonancia que rompe una canción
o en una vuelta sorpresiva en el lecho,
algo nos hiere como un látigo:
vivir es desvivir.
La promesa está rota.
¿Quién hizo la promesa?
¿ Y quién puede creerla?
Ya nunca lo sabremos.
La promesa era otra.
Vivir es imposible.
Pero adentro del vivir hay otra cosa,
que jamás entenderemos
y sin embargo salta y juega
como un dios asombrado,
que nunca armonizará
con los sucesivos escándalos
de vivir sin vivir
y morir sin vivir.
(Roberto Juarroz)
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Posted by arbrealettres sur 1 mars 2019
LE BOULEAU
Bouleau, tu me fais songer
A une chambre pleine des respirations,
Des mouvements et des murmures de l’amour.
Elle quitte ses chaussures ;
Elle dégrafe sa jupe ; les bras levés
Elle enlève une boucle d’oreille, puis l’autre.
C’est ainsi que le tronc blanc
Se divise en deux, et ses branches
Sont pâles et lisses.
***
BIRCH
Birch tree, you remind me
Of a room filled with breathing,
The sway and whisper of love.
She slips off her shoes ;
Ûnzips her skirt ; arms raised,
Ûnclasps an earring, and the other.
Just so the sallow trunk
Divides, and the branches
Are pale and smooth.
(Louis Simpson)
Posted in poésie | Tagué: (Louis Simpson), amour, blanc, boucle, bouleau, branche, bras, chambre, chaussure, dégrafer, enlever, jupe, lever, lisse, mouvement, murmuré, oreille, pâle, quitter, respiration, se diviser, songer, tronc | 2 Comments »