Posts Tagged ‘défiler’
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

La route des fourmis
par la maison de ma tante passe la route des fourmis,
cette route ancestrale attestée par les chroniques de l’Orient.
Les fourmis montent du jardin de la voisine, le long d’une lézarde dans le mur.
Dans la salle de bains, elles valsent sur les dalles blanches et bleues,
traversent le panier à linge, la paroi et soudain, dans le salon,
elles défilent sur le cadre doré de la glace ronde.
***

(Constantin Abaluta)
Traduction de Carl Norac et d’Annie Bentoïu
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2022

Sur la Route
C’est un vieux qui passe, toussant,
crachant, boitant sur son bâton,
tout fatigué d’avoir marché —
la route est longue —
et tout heureux d’être arrivé,
lorsque le village se montre
comme des enfants en tabliers blancs
qui, las de jouer, se seraient assis
au milieu des prés
pour passer le temps.
Ensuite c’est un char,
avec un vieux cheval,
et la blouse de l’homme,
bossu par derrière à cause du vent,
a l’air d’une cloche.
Le cheval trotte d’un petit trot las
et ses grelots font une chanson triste.
Les peupliers défilent un à un,
la route se déroule;
et l’homme s’en va
avec un plumet de fumée bleue,
fumant sa pipe.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2021
J’étais assis et la ville
Avec son fleuve
A défilé devant moi
La dame avait des souliers blancs
Le cadran marquait 6 heures
La fumée
Les autos
Mais la ville a glissé dans un trou
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020
Illustration: Roger Somville
Poèmes d’un rescapé
1965
La tumeur
de mon bras a eu
vingt ans cet été
Mes globules blancs
suffisent à peine
C’est l’été dirait-on
Libellules au ciel
Dans ma tête les enfants
qui ne vieilliront jamais
Lauriers-roses dans la ville
Criant dans les rues je défile
cette année encore
Comme à l’ordinaire
les érables rougissent où
sont les cendres des enfants
Pour le nouvel an
couper une branche de prunier au
cimetière des enfants
Seule chose au monde en
quoi je puis croire cette
pierre que je caresse
(Matsuo Atsuyuki)
In Je ne peux le croire
Fukushima Nagasaki, Hirosghima, haïkus & tankas, 2018.
Traduits du japonais par Kemmoku Makoto et Patrick Blanche.
Recueil: Courage Dix variations sur le courage et un chant de résistance
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 14 avril 2020
![Talon Abraxas 1980 - British Surrealist painter - Tutt'Art@ (30) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/talon-abraxas-1980-british-surrealist-painter-tuttart-30-1280x768.jpg?w=644&h=969)
TENEBRES
Nous marchons sans lanterne
Le sol est plat.
A gauche ondoient les blés
A droit — odeur de cèpes —
Nous suit un petit bois.
Noyaux de nuit plus dense
Un à un détachés
Des peupliers s’avancent
Vers nous pour défiler.
On ne voit pas la route
Où s’enfoncent les pieds
Nuit au ras de la bouche
Mais l’oreille émergée.
A fleur de paysage
S’allume à nos tympans
Un film dont les images
Se heurtent sur l’écran.
On tâtonne. A l’ami
Lointain, la bonté proche
La Parole nous lie
Seule : combien humaine !
Un train à l’infini
Siffle. La chouette ulule.
Monde, étroite cellule,
Plafond de galaxies.
La peur nous ratatine
Mais nous dilate aussi.
On passe des abîmes
Sans remuer d’ici.
Le flair renaît en nous
Aussi fin qu’à l’époque
Où l’homme était un loup.
Ses pistes sont les nôtres.
Des yeux nous en avons
Derrière notre crâne,
Au nez comme aux talons,
Au fer de notre canne
Tout au bout des antennes
Qui précèdent l’esprit
Fouillant la nuit, jumelle
De l’aveugle patrie.
Suivons l’aïeul farouche
L’instinct. Nulle clarté
Sinon quand ma main touche
La tienne, électrisée.
Marchons. La terre écoute.
Par chance de là-bas
Nos coeurs ne se voient pas
Vers luisants sur la route.
(Gyula Illyès)
Illustration: Talon Abraxas
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020
Mots perdus
Tant de ruisseaux vivent dans ma tête
tant de musiques
de soleils
et de vents
je ne peux les écrire
les mots se sont perdus
reste une fleur effeuillée
qui renaît de ses cendres
et cherche en vain l’été
je regarde les ans défiler dans tes yeux
(Gaëtane Drouin Salmon)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

L’OISEAU D’ENFER
Cet oiseau noir dans ma tête
Ne se laisse pas apprivoiser
Il est comme un nuage qui se défile
et qu’on n’attrape jamais
comme la fumée entre les doigts
et la brume sur les yeux
Et cependant je n’ose le confier à personne
et je le vois disparaître avec regret
Il s’accroche à tous les sourires
se pose sur les mains tendues
et se nourrit du sucre des paroles
sans même pousser un cri de joie
Longtemps j’ai essayé de ne pas le voir
de ne plus l’écouter quand il croasse la nuit
et qu’il déchire de ses serres
les filets de la certitude
ll est le fils de l’insomnie
et du dégoût mélancolique
Mon oiseau noir mon fidèle
la haine n’est pas ta cousine
Je te donne trois jours et trois nuits
(Philippe Soupault)
Illustration: Alberto Pancorbo
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Posted by arbrealettres sur 1 mars 2019

BANLIEUE
Pas question d’en sortir.
Tu es né pour rater ta vie.
Tu es né pour cette vie de classe moyenne
Comme d’autres avant toi
Etaient nés pour défiler en procession
Jusqu’à l’église en chantant.
***
IN THE SUBURBS
There’s no way out.
You were born to waste your life.
You were born to this middleclass life
As others before you
Were born to walk in procession
To the temple, singing.
(Louis Simpson)
Recueil: Nombres et poussière
Traduction:
Editions: Atelier La Feugraie
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Posted by arbrealettres sur 26 février 2019
![John Atkinson Grimshaw [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/12/john-atkinson-grimshaw-800x600.jpg?w=932&h=699)
NOTES D’AUTOMNE
Silence… l’automne règne en la ville…
Il pleut… et c’est la pluie, uniquement…
Paix de plomb… le vent… et avec le vent
Les feuilles, en toute hâte, défilent…
Ouvre, laisse-moi entrer, adorée,
Avec branches, feuilles sèches, j’accours ;
Triste, une fille est morte dans le bourg, —
Sous la pluie on l’a conduite, enterrée…
Ouvre-moi… l’automne règne en la ville,
La terre entière est un tombeau béant…
Il pleut… et sur le bourg, avec le vent,
Les feuilles, en toute hâte, défilent…
(George Bacovia)
Illustration: John Atkinson Grimshaw
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Posted by arbrealettres sur 10 décembre 2018

Dans le ciel défile
le peloton des nuages
maillots gris
maillots blancs
maillots noirs
soudain l’échappée du soleil
maillot jaune
(Joël Sadeler)
Illustration
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