Posts Tagged ‘tension’
Posted by arbrealettres sur 16 avril 2024
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Illustration: Tomas Januska
Vulnérables
si vulnérables et cependant
portés par la tremblante joie
de respirer mais sans jamais
pouvoir panser les blessures
aux abords du désir
car les mots
dans leur tension extrême
augmentent le volume de leur résonance
par les profonds silences
cristallisés entre les espaces blancs
ainsi d’infimes fluctuations de la lumière
sur l’eau mouvante
où lentement s’épuise
la perspective oblique des émotions.
(Christophe Manon)
Recueil: Provisoires
Editions: NOUS
Posted in poésie | Tagué: (Christophe Manon), abord, augmenter, émotion, blanc, blessure, cristalliser, désir, eau, espace, extrême, fluctuation, infime, jamais, joie, lentement, lumière, mot, mouvant, oblique, panser, perspective, porter, pouvoir, profond, résonance, respirer, s'épuiser, silence, tension, tremblant, volume, vulnérable | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2024
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/03/usine-800x600-1.jpg)
Croquis-Démolition (Extraits)
Je recule devant le coeur gueulant de l’usine, la brutalité de la machine;
ils ouvrent une porte, blindée, une deuxième, épaisses les deux et je recule,
le ventre tordu de l’odeur qui suffoque : des tuyaux, des fils, du bruit qui hurle,
du liquide partout qui pue et gicle, sur les parois, partout;
et les mains pleines, ne pas se sentir mal, il faut que je touche,
c’est la puissance de la machine qui claque ses roulements métal contre métal,
ne pas se sentir mal, je suis dans le coeur de la fierté de l’homme qui affronte la machine, la pire.
J’entends mal ce qu’ils expliquent, le roulement, le passage, la meule, la surveillance,
chaque jour et combien de fois, le ventre blindé de l’homme face,
et ses poumons comment blindés de quoi, le travail qui fait vivre et mourir je me dis,
les fils de mon cerveau raccrochent moins bien, le travail, sa perte,
vivre sans, et vivre avec, dans cette violence, je ne sais pas comment.
Les mains sont restées serrées dans les poches.
«On disait rien.» L’un après l’autre, les noms sont tombés
«C’est étrange comme on était calme. On disait rien.
Pourtant on avait envie, on sait pas, de crier, de casser;
la tension était là dans notre silence la colère tout au fond.
C’étaient pas des fainéants, pas des tire-au-flanc qu’on nous arrachait.
Des mecs bien, qui bossaient.» À la tristesse, ils ajoutaient la honte,
c’est ce qu’ils disaient «on a rien fait ».
Ils sont restés silencieux, en bleu de travail dans les odeurs d’huiles et de dissolvants,
avec des envies de pleurer. Il y avait le silence des machines et soi qui ne partait pas.
(Patricia Cottron-Daubigné)
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Editions: Bruno Doucey
Posted in poésie | Tagué: (Patricia Cottron-Daubigné), affronter, arracher, avec, épais, étrange, bleu, blincé, blinder, bruit, brutalité, calme, casser, cerveau, claquer, coeur, colère, crier, croquis, démolition, dire, dissolvant, envie, face, fainéant, fierté, fil, fond, gicler, gueuler, homme, honte, huile, hurler, liquide, machine, main, mal, métal, mec;bosser, mourir, nom, odeur, ouvrir, paroi, partir, partout, perte, pire, plein, pleurer, poche, porte, poumon, puer, puissance, raccrocher, reculer, rester, rien, roulement, sans, savoir, se sentir, serrer, silence, silencieux, suffoquer, tension, tire-au-flanc, tomber, tordu, toucher, travail, tristesse, tuyau, usine, ventre, violence, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2022
![OLYMPUS DIGITAL CAMERA](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/12/duy-huynh-1280x768.jpg?w=873&h=655)
Soudain, avec une délicatesse, une pureté indicible,
une chose apparaît, se fait entendre, vous émeut et bouge jusqu’au fond de vous-même.
On écoute, on ne cherche plus ; on accepte sans s’informer du donateur;
une pensée brûle en un éclair, s’impose comme une nécessité,
ne vous laisse aucune hésitation sur la forme où il convient de l’exprimer : je n’ai jamais eu le choix.
C’est une extase dont la tension formidable se dissout parfois en un fleuve de larmes,
pendant que le pas instinctivement se ralentit ou s’accélère.
On se sent ravi, hors de soi, on garde seulement conscience d’une source inépuisable de frissons subtils
et de ruissellements qui vous parcourt jusqu’aux orteils.
C’est un abîme d’extase si profond que la douleur et la tristesse ne font plus l’effet de forces hostiles,
mais paraissent une condition requise, une nuance toute nécessaire par cette abondance de lumière.
On ressent instinctivement les grands rythmes qui embrassent les immenses espaces où bougent les formes ;
l’amplitude de l’oscillation, le besoin d’un rythme large semble être la mesure d’une semblable inspiration,
une espèce de contrepoids à sa pression et à sa tension.
Tout cela involontaire au premier abord,
semble entraîné par une rafale de liberté, d’indépendance, de puissance, de divinité.
Ce qui est le plus remarquable, c’est la qualité involontaire de l’image et des symboles.
Tout se donne à vous comme l’expression la plus proche, la plus juste, la plus simple.
Il semble en vérité, pour reprendre les paroles de Zarathoustra,
que les choses s’approchent d’elles-mêmes et viennent s’offrir à vous servir d’images…
(Frédéric Nietzsche)
Illustration: Duy Huynh
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Frédéric Nietzsche), accepter, apparaître, émouvoir, bouger, chercher, choix, conscience, contrepoids, délicatesse, expression, extase, hésitation, image, inépuisable, indicible, inspiration, juste, liberté, parcourir, parole, proche, pureté, rafale, rythme, s'approcher, s'offrir, servir, simple, symbole, tension, vérité, Zarathoustra | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2021
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2012/11/paris-nd-la-rosace-nord.jpg)
Que le poème ne soit pas un écran,
mais une transparence !
Le silence qui brûle et tremble autour du poème
est un singulier silence,
vibrant de tout ce qu’on ne dira pas.
Ce poète-là est un veilleur.
Il sait le calme et la tension des nuits.
Il croit en ce peu de flamme qu’il leur apporte.
Il veut garder sa lampe allumée.
(Gérard Bocholer)
Recueil: Le poème Exercice spirituel
Traduction:
Editions: Ad Solem
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Gérard Bocholer), allumer, apporter, autour, écran, brûler, calme, croire, dire, flamme, garder, lampe, nuit, poème, poète, savoir, silence, singulier, tension, transparence, trembler, veilleur, vibrer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 avril 2021
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), rassembler, rien, tenir, tension, toucher | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 février 2021
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2012/06/mains1.jpg?w=479&h=479)
Illustration: Bénédicte Pontet
Où trouver la force de tenir
Trop longue à poindre
la petite lueur
qui éclairerait le chemin
Comment apprendre la patience
D’où vient cette obstination
qui permet de poursuivre
alors même que tu voudrais renoncer
D’où vient cette force
Pour lui donner plus de vigueur
tu dois descendre encore plus bas
là où l’excès de souffrance
met fin à la souffrance
Tu ne peux encore franchir ce seuil
Tu voudrais t’emplir
de tout ce qui te manque
de tout ce que follement tu désires
mais la prise se dérobe
tes mains ne peuvent rien garder
Tout est emporté par le vent
Alors accepte
Au lieu de vouloir t’emplir
laisse-toi traverser
Accepte d’avoir les mains vides
Peut-être pourront-elles consolider
ceux qui n’ont pas les mots
et pleurent derrière les murs
*
Descends toujours plus bas
aie confiance
Les questions qui te harcèlent
vont trouver réponse
et c’en sera fini
de la tension qui t’étreint
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), accepter, apprendre, éclairer, étreindre, bas, chemin, confiance, consolider, désirer, descendre, donner, emplir, emporter, excès, finir, force, fou, franchir, garder, harceler, laisser, lueur, main, manquer, obstination, patience, permettre, poursuivre, prise, question, réponse, renocer, se dérober, seuil, souffrance, tenir, tension, traverser, trouver, vent, vide, vigueur, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2020
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/09/rocher-fleur-mer-20090420_141919_.jpg)
Illustration: ArbreaPhotos
À la base,
Le minéral.
Toutes ces lignes, ces courbes,
Ces circonvolutions
Qui sur la terre prennent du corps,
Deviennent des formes,
Traquées par les tensions
Qui traversent l’espace
Et le régissent, tensions
Entre le soleil proche
Et les milliards
D’astres à la recherche
De quelque chose à faire
De mieux.
La douceur, la tiédeur
La rondeur du sein
(Guillevic)
Recueil: Accorder poèmes 1933-1996
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), astre, base, circonvolution, corps, courbe, devenir, douceur, espace, faire, forme, ligne, mieux, milliard, minéral, prendre, proche, régir, recherche, rondeur, sein, soleil, tension, terre, tiédeur, traquer, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
![Elena Kalis cocoon cb [1280x768]](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/11/elena-kalis-cocoon-cb-1280x768.jpg?w=768&h=768)
UNE PASSION PRÉCISE
c’est une présence qui naît
c’est faire croître une vraie tension
c’est laisser l’espace se refermer sur toi
c’est l’élégance impitoyable
c’est consentir au sol qui se dérobe
c’est sortir dans le blanc
c’est te démasquer sans cesse
c’est faire face le plus directement
c’est l’abyssal de la source vive
c’est s’installer dans la moelle de l’incandescence
c’est toujours plus avant toujours plus loin
(Zéno Bianu)
Illustration: Elena Kalis
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), élégance, consentir, croître, démasquer, espace, faire face, impitoyable, incandescence, loin, moelle, passion, précise, présence, s'installer, se dérober, se refermer, source, tension, vive | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2020
![Pierre Mornet](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2013/09/pierre-mornet.jpg?w=834&h=597)
COMME PIERRE DANS LE PUITS
Je cherche un être à envahir
Montagne de fluide, paquet divin,
Où es-tu mon autre pôle ? Etrennes toujours remises,
Où es-tu marée montante ?
Refouler en toi le bain brisant de mon intolérable tension!
Te pirater.
Présence de soi : outil fou.
On pèse sur soi
On pèse sur sa solitude
On pèse sur les alentours
On pèse sur le vide
On drague
Monde couturé d’absences
Millions de maillons de tabous
Passé de cancer
Barrages de génufléchisseurs et des embretellés.
Oh! Heureux médiocres
Tétez le vieux et la couenne des siècles et la civilisation des désirs à bon marché
Allez, c’est pour vous tout ça.
La rage n’a pas fait le monde, mais la rage y doit vivre.
Camarades du « Non » et du crachat mal rentré,
Camarades… mais il n’y a pas de camarades du « Non »,
Comme pierre dans le puits mon salut à vous!
Et d’ailleurs, Zut!
(Henri Michaux)
Illustration: Pierre Mornet
Posted in poésie | Tagué: (Henri Michaux), alentours, étrenne, camarade, cancer, crachat, draguer, médiocre, paquet, pierre, pirater, puits, rage, refouler, salut, solitude, tabou, tension, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2018
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2018/01/couple-c9967.jpg?w=485&h=640)
centrée
et combien
grave
tes yeux ta faim
comme un puits
un gouffre
immergés
tous deux
au plus reculé
d’un silence
qui repousse
le monde
la calme
tension
de ton écoute
prends
prends
mes mots
donnons-nous
du vivant
(Charles Juliet)
Recueil: une joie secrète
Traduction:
Editions: Voix d’encre
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), écoute, calme, centre, donner, faim, gouffre, grave, immergé, monde, mot, prendre, puits, reculé, repousser, silence, tension, vivant, yeux | Leave a Comment »