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Poésie

Posts Tagged ‘s’exprimer’

LE VENT (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023




    
LE VENT

Ce vent tourmenté
Qui se dit par rafales
Ce vent cinglant
Qui s’exprime en turbulences
Je suis à sa portée
Son souffle me guide

Ces vents célestes
Ces vents de terre
Effaçant nos parcours
Me donnent leur force
Leur liberté

Je navigue…

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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TRADUIRE UNE PRÉSENCE (Sylvia Baron Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2019




TRADUIRE UNE PRÉSENCE

Quelquefois, très rarement,
il arrive que dans ce qui respire ou s’exprime,
dans le vol de la beauté
ou ce qui couvre une lumière,
une fulguration de l’obscurité,
quelque chose d’ineffable et d’essentiel se dégage ,
prend forme dans sa forme, fait un pas,
du fond du geste, de la voix ou du silence,
et c’est comme une apparition accompagnée
sans laquelle rien n’émerge à la vie véritable.

Nous la percevons immédiatement,
en retenant le souffle,
et nous la nommons
présence.

(Sylvia Baron Supervielle)

Illustration: Catherine RÉAULT-CROSNIER

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La Lyre d’or (Goethe)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018


La muette douleur s’exprime,
L’éther s’éclaire en bleuissant -,
La voici donc, la Lyre d’or,
Viens, vieille amie, viens sur mon coeur.

(Goethe)

Illustration


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Il est extrêmement touchant (Paul Eluard)

Posted by arbrealettres sur 5 août 2018



Il est extrêmement touchant
De ne pas savoir s’exprimer
D’être trop évidemment responsable
Des erreurs d’un inconnu
Qui parle une langue étrangère
D’être au jour et dans les les yeux fermés
D’un autre qui ne croit qu’à son existence.

Les merveilles des ténèbres à gagner
D’êtres invisibles mais libératrices
Tout entières dans chaque tête
Folles de solitude

Au déclin de la force et de la forme humaine
Et tout est dans la tête
Aussi bien la force mortelle que la forme humaine
Et tout ce qui sépare un homme de lui-même
La solitude de tous les êtres.

(Paul Eluard)


Illustration: Gilbert Garcin

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Un poème (Nuno Júdice)

Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2018



 

Achille Funi 20659ea

Un poème, dis-tu,où
l’amour s’exprime
résume tout en mots

Mais que reste-t-il
dans les mots
de ce qu’on a vécu ?

Une poussière de syllabes,
le rythme pauvre de
la grammaire, des rimes à rien…

(Nuno Júdice)

Illustration: Achille Funi

 

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La Confidence (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2018




La Confidence

Ah ! Vous dirai-je, Maman,
Ce qui cause mon tourment ?
Depuis que j’ai vu Silvandre,
Me regarder d’un air tendre ;
Mon cœur dit à chaque instant :
« Peut-on vivre sans amant ? »

L’autre jour, dans un bosquet,
De fleurs il fit un bouquet ;
Il en para ma houlette
Me disant : « Belle brunette,
Flore est moins belle que toi ;
L’amour moins tendre que moi. »

« Etant faite pour charmer,
Il faut plaire, il faut aimer.
C’est au printemps de son âge
Qu’il est dit que l’on s’engage ;
Si vous tardez plus longtemps,
On regrette ces moments. »

Je rougis et par malheur
Un soupir trahit mon cœur.
Sylvandre, en amant habile,
Ne joua pas l’imbécile :
Je veux fuir, il ne veut pas
Jugez de mon embarras.

Je fis semblant d’avoir peur.
Je m’échappai par bonheur ;
J’eus recours à la retraite,
Mais quelle peine secrète
Se mêle dans mon espoir,
Si je ne puis le revoir !

Bergères de ce hameau,
N’aimez que votre troupeau ;
Un berger, prenez-y garde,
S’il vous aime, vous regarde
Et s’exprime tendrement,
Peut vous causer du tourment.

(Anonyme)

Illustration: Michèle Ribeiro

 

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LA TRISTESSE EST UNE AISANCE (Georges Themelis)

Posted by arbrealettres sur 17 mai 2018



 

the rest

LA TRISTESSE EST UNE AISANCE

La tristesse est une aisance, ne t’abandonne point
A une solution provisoire, volupté médiocre.

Quand il s’agit de pleurer, chante
Secoue la poussière de tes souliers.
(Quand nous nous donnons c’est comme si nous nous lamentions,
Quand nous nous sommes donnés, nous sommes
accaparés par le silence)
J’ai eu bien soif de lumière dans l’obscurité.

Adieu, ma pale tristesse, adieu, chérie,
Je te renvoie l’anneau afin que tu te rappelles de moi
Dans ton rêve, dans ton deuil.

Debout, mon Ange, plein d’amertume, lève toi.
Je respire un parfum de jasmins fleuris
Comme si le temps tournait au beau vers l’aurore.
Il se fait en moi-même une quiétude lumineuse
comme celle qui suit la pluie.

As-tu vu mon âme ?

Peut-être a-t-elle eu soif des sources, peut-être
A-t-elle allumé sa lampe éclairant les couloirs
Pour que passent les âmes solitaires allant à leur rendez-vous
Toutes celles qui ont été trahies cruellement
attendent l’Amour,
L’Amour céleste, le Tout-puissant.

Salut, Echelle !… Salut, Cruche… Salut Fleuve !

Laissez-moi, je ne veux pas aller me coucher :
C’est ainsi que je pense m’exprimer, en croisant les mains,
Quand on viendra me demander mon âme.

(Georges Themelis)

Illustration: Kristoffer Zetterstrand

 

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LE DÉSIR (Jules Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 6 mars 2018



Illustration: Oskar Kokoschka  
    
LE DÉSIR

Quand les yeux du désir, plus sévères qu’un juge, vous disent d’approcher,
Que l’âme demeure effrayée
Par le corps aveugle qui la repousse et s’en va tout seul
Hors de ses draps comme un frère somnambule,
Quand le sang coule plus sombre de ses secrètes montagnes,
Que le corps jusqu’aux cheveux n’est qu’une grande main inhumaine
Tâtonnante, même en plein jour…
Mais il est un autre corps,
Voici l’autre somnambule,
Ce sont deux, têtes qui bourdonnent maintenant et se rapprochent,
Des torses nus sans mémoire cherchent à se comprendre dans l’ombre,
Et la muette de soie s’exprime par la plus grande douceur
Jusqu’au moment où les êtres
Sont déposés interdits sur des rivages différents.
Alors l’âme se retrouve dans le corps sans savoir comment
Et ils s’éloignent réconciliés, en se demandant des nouvelles.

(Jules Supervielle)

 

Recueil: Le forçat innocent suivi de Les amis inconnus
Traduction:
Editions: Gallimard

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Dieu glisse (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2018




    
Dieu glisse et gentiment s’exprime
à travers les oiseaux

(Jean Cocteau)

 

Recueil: Le Cap de Bonne-Espérance suivi de Discours du Grand Sommeil
Traduction:
Editions: Gallimard

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Ta saveur (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2017




    
Ta saveur

Ta saveur est profonde et pleine de mystère
Quand tu blanchis la roue au flanc du vieux moulin,
Frôlant le bois moussu verdi de pariétaires
Où l’eau calme dégoutte en filet opalin.

La vanne est là, béant comme une énorme cuve
Dont l’âcreté ternit ton disque cristallin
Baigné au tournoiement des noirâtres effluves
Qui s’expriment tout bas en termes sybillins.

Le magique parfum sort des eaux remuées,
Evocant la caresse et ses gestes hardis,
Et les baisers d’amour sur des lèvres pâmées,
Et l’étreinte reprise et les aveux redits.

(Marie Dauguet)

 

 

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