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Poésie

Posts Tagged ‘joue’

De cette urne où je bois (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2023




    
De cette urne où je bois, l’argile fut amante
dont la main caressait une joue très charmante

(hommage à Omar Khayyam)

(Claude Roy)

Recueil: Poésies
Editions: Gallimard

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Chanson (Peire de Rogiers)

Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2023




    
Chanson

Douce amie, je n’en peux plus,
Je vous quitte le coeur lourd.
En vrai deuil de vous je pleure.
De ne point vous embrasser
M’est un bien cruel tourment
Quand d’Amour je me sépare !

Vous connaissez ma passion,
Je n’ai jamais tant aimé.
Pour vous le faire savoir
Je n’ai point de messager.
Je pars. Je vous recommande
À Dieu, Seigneur des Esprits.

Comment donc ne point souffrir
De voir notre union s’éteindre ?
Je vais en pays lointain.
Plutôt que figue et châtaigne
Dans la chaleur du vallon
Mieux me valent froids et monts.

Là-bas, triste, mon corps va
Mais mon esprit reste là
J’ai tant froncé les sourcils
Que la racine m’en brûle.
Qui nous sépara fit mal,
Plus jamais n’aurai d’amie.

Quand le sommeil me prendra
e serai certes guéri
S’il me ramène vers elle
Sous l’aspect d’une perdrix.
Ah ! baiser l’arc de ses yeux,
Ses joues, aux frais coloris.

Au loin douceur m’est brûlure,
Bel accueil m’est insultant,
Abondance m’est famine
Et le jour profonde nuit.
Ma jeunesse se flétrit,
J’en ai douleur et tristesse.

———–
La fin du texte manque

(Peire de Rogiers)

Recueil: Poésie des troubadours
Traduction: Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
Editions: Points

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Mignonne (Li Chông-Po)

Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2023


bouguereau

Là, mignonne, regarde cette fleur
Qui s’épanouit, et se fane si vite
Tes joues charmantes comme jade
Ne survivront pas à ta jeunesse
Tu auras des regrets
Une fois vieille et décrépite

(Li Chông-Po)

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Le soir (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2023


oiseau

Le soir

l’oiseau-larme descend toute la joue du ciel

(Daniel Boulanger)

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Le coeur tremblant (Cécile Sauvage)

Posted by arbrealettres sur 8 juin 2023




    
Le coeur tremblant, la joue en feu,
J’emporte dans mes cheveux
Tes lèvres encore tièdes.
Tes baisers restent suspendus
Sur mon front et mes bras nus
Comme des papillons humides.
Je garde aussi ton bras d’amant,
Autoritaire enlacement,
Comme une ceinture à ma taille.

(Cécile Sauvage)

Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle

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Les visages des enfants (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2023




    
Les visages des enfants sont
les sourires du coeur
ils ont goût de Nutella
Leurs joues
sont des fraises des bois
Leur bouches
sont des lotus sacrés
Leurs mains sont des brins de violette
Et leurs rêves sont la soie de la vie

Sacha, Luna, Patricia, Émilie, Lucie
Guillaume, Sinan, Mathieu, Ryan, Samer
Fatima, Sarah
Shéhérazade
Syrine
Firouzeh
Qu’importe le nom qu’ils portent
Qu’importe leur couleur
Qu’importe leur religion
Ils sont
l’étreinte du ciel et de la terre.

(Maram al-Masri)

Recueil: La robe froissée
Editions: Bruno Doucey

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J’ai su comment les visages se défont (Anna Akhmatova)

Posted by arbrealettres sur 23 Mai 2023




    
J’ai su comment les visages se défont,
Comment on voit la teneur sous les paupières,
Comment des pages d’écriture au poinçon
Font ressortir sur les joues la douleur,
Comment les boucles noires ou cendrées
Ressemblent soudain à du métal blanc.
Le sourire s’éteint sur les lèvres dociles
Et la peur tremble dans un petit rire sec.
Si je prie, ce n’est pas pour moi seule,
Mais pour tous ceux qui ont avec moi attendu
Dans le froid féroce, ou sous la canicule,
Au pied du mur rouge, du mur aveugle.

(Anna Akhmatova)

Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Traduction: Jean-Louis Backès
Editions: Gallimard

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PRIÈRE (Anne Perrier)

Posted by arbrealettres sur 10 Mai 2023



Illustration: Nadav Kander
    
PRIÈRE

Qu’on me laisse partir à présent
Je pèserais si peu sur les eaux
J’emporterais si peu de chose
Quelques visages le ciel d’été
Une rose ouverte

La rivière est si fraîche
La plaie si brûlante
Qu’on me laisse partir à l’heure incandescente
Quand les bêtes furtives
Gagnent l’ombre des granges
Quand la quenouille
Du jour se fait lente

Je m’étendrais doucement sur les eaux
J’écouterais tomber au fond
Ma tristesse comme une pierre
Tandis que le vent dans les saules
Suspendrait mon chant

Passants ne me retenez pas
plaignez-moi
Car la terre n’a plus de place
pour l’étrange Ophélie
On a scellé sa voix on a brisé le vase
De sa raison

Le monde m’assassine et cependant
Pourquoi faut-il que le jour soit si pur
L’oiseau si transparent
Et que les fleurs
S’ouvrent à chaque aurore plus candides
Ô beauté
Faisons l’adieu rapide

Par la rivière par le fleuve
Qu’on me laisse à présent partir
La mer est proche je respire
Déjà le sel ardent
Des grandes profondeurs
Les yeux ouverts je descendrais au cœur
De la nuit tranquille
Je glisserais entre les arbres de corail
Écartant les amphores bleues
Frôlant la joue
Enfantine des fusaïoles
Car c’est là qu’ils demeurent
Les morts bien-aimés
Leur nourriture c’est le silence la paix
Ils sont amis
Des poissons lumineux des étoiles
Marines ils passent
Doucement d’un siècle à l’autre ils parlent
De Dieu sans fin
Ils sont heureux

Ô ma mémoire brise-toi
Avant d’aller troubler le fond
De l’éternité
Ainsi parle Ophélie
Dans le jardin désert
Et puis se tait toute douleur
La rivière scintille et fuit
Sous les feuilles
Le vent seul
Porte sa plainte vers la mer

(Anne Perrier)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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NOYÉE (Joyce Mansour)

Posted by arbrealettres sur 10 avril 2023




    
NOYÉE…

Noyée au fond d’un rêve ennuyeux
J’effeuillais l’homme
L’homme cet artichaut drapé d’huile noire
Que je lèche et poignarde avec ma langue bien polie
L’homme que je tue l’homme que je nie
Cet inconnu qui est mon frère
Et qui m’offre l’autre joue
Quand je crève son oeil d’agneau larmoyant
Cet homme qui pour la communauté est mort assassiné
Hier avant-hier et avant ça et encore
Dans ses pauvres pantalons pendants de surhomme

(Joyce Mansour)

Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout

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Tes yeux sont grands comme la moitié du ciel (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Tes yeux sont grands
comme la moitié du ciel
quand tu es près de moi
et tes cheveux qui ont
de la poussière d’or et
ta bouche que je ne vois pas —
vois seulement que tu souris

*

Le baiser —
Une pluie chaude tombait
Je l’ai prise par la taille —
elle m’a suivi lentement —
Deux grands yeux face aux miens —
une joue mouillée contre la mienne
mes lèvres ont plongé dans les siennes

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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