Posts Tagged ‘joue’
Parce qu’une joue (Léon Gontran Damas)
Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2023
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Echo (Christina Rossetti)
Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2023
Echo
Viens à moi dans le silence de la nuit ;
Viens dans le silence éloquent d’un rêve ;
Viens, les joues rondes et douces, les yeux étincelants
Comme un ruisseau ensoleillé ;
Reviens en pleurs,
O souvenir, espoir, amour d’années révolues.
O rêve si doux, trop doux, trop doux-amer,
Dont le réveil aurait dû se produire au Paradis
Où des âmes comblées d’amour vivent et se rencontrent,
Où des yeux assoiffés de désir
Observent la porte qui, doucement,
Laisse entrer pour ne plus laisser sortir.
Pourtant, reviens-moi en rêve, que je revive
Ma vie bien que mortellement transie :
Reviens-moi en rêve, que je rende
Pulsation pour pulsation, souffle pour souffle :
Baisse la voix, penche-toi bien,
Comme il y a longtemps, mon amour, bien longtemps.
(Goblin Market and Other Poems, 1862.)
(Christina Rossetti)
Posted in poésie | Tagué: (Christina Rossetti), amour, année, assoiffé, âme, écho, éloquent, étincelant, baisser, combler, désir, doucement, doux, doux-amer, en pleurs, ensoleillé, entrer, espoir, joue, laisser, longtemps, mortellement, nuit, observer, paradis, porte, pulsation, réveil, révolu, rêve, rendre, revenir, revivre, rond, ruisseau, se pencher, se produire, se rencontrer, silence, sortir, souffle, souvenir, transi, venir, vivre, voix, yeux | Leave a Comment »
Ma maîtresse a des yeux … (William Shakespeare)
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2023
Illustration: Achille Devéria
Ma maîtresse a des yeux qui n’ont rien du soleil
Et ses lèvres n’ont point la rougeur coralline ;
A de noirs fils de fer ses cheveux sont pareils
Et, si la neige est blanche, est brune sa poitrine ;
Rouge et blanche, j’ai vu la rose de Damas,
Mais sur sa joue en vain je cherche rose telle,
Et je sais des parfums plus doux à l’odorat
Que l’haleine qui sort des lèvres de ma belle.
Je sais bien, quoique j’aime à l’entendre parler,
Que musique a des sons beaucoup mieux faits pour plaire ;
J’accorde n’avoir vu de déesse marcher,
Mais quand va ma maîtresse, elle a les pieds sur terre :
Et pourtant, par le ciel, je la prise aussi haut
Que femmes qu’on déguise en parallèles faux.
Traduit de l’anglais par Jean Fuzier,
Editions Gallimard, 1959
(William Shakespeare)
Editions: Folio Junior
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Je, d’un accident ou d’amour (Loïc Demey)
Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2023
Je, d’un accident ou d’amour
(extrait)
Soir premier
On se chez moi, on s’appréhension.
Elle se cheveux déliés, je me chemise légèrement
déboutonnée. On se distance respectable pour le moment,
on se musique de chambre sans danse de salon.
La pendule se tic-tac, je me tactique : je la cil et voeu
en frôlement de joue. Elle me sourire puis se soupirs.
On ne se mensonges pas. Elle et Martin, Delphine
et je. Mais nous, ici et uniquement. On se silencieusement,
on se délices de l’instant.
Elle se saphir dans le regard, paupières précieuses
et clignements.
Je la lèvres. Enfin.
[…]
(Loïc Demey)
Editions: Folio Junior
Posted in poésie | Tagué: (Loïc Demey), accident, amour, appréhension, chambre, chemise, cheveux, cil, clignement, danse, déboutonné, délier, distance, enfin, frôler, ici, je, joue, lèvres, léger, mensonge, moment, musique, nous, paupière, pendule, précieux, premier, regard, respectable, salon, saphir, silencieux, soir, soupir, sourire, tactique, tic-tac, uniquement, voeu | Leave a Comment »
Prendre corps (Ghérasim Luca)
Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2023
Prendre corps
(extrait)
je te flore
tu me faune
je te peau
je te porte
et te fenêtre
tu m’os
tu m’océan
tu m’audace
tu me météorite
je te clé d’or
je t’extraordinaire
tu me paroxysme
Tu me paroxysme
et me paradoxe
je te clavecin
tu me silencieusement
tu me miroir
je te montre
tu me mirage
tu m’oasis
tu m’oiseau
tu m’insecte
tu me cataracte
je te lune
tu me nuage
tu me marée haute
je te transparente
tu me pénombre
tu me translucide
tu me château vide
et me labyrinthe
tu me parallaxes
et me parabole
tu me debout
et couché
tu m’oblique
je t’équinoxe
je te poète
tu me danse
je te particulier
tu me perpendiculaire
et soupente
tu me visible
tu me silhouette
tu m’infiniment
tu m’indivisible
tu m’ironie
je te fragile
je t’ardente
je te phonétiquement
tu me hiéroglyphe
tu m’espace
tu me cascade
je te cascade
à mon tour mais toi
tu me fluide
tu m’étoile filante
tu me volcanique
nous nous pulvérisable
Nous nous scandaleusement
jour et nuit
nous nous aujourd’hui même
tu me tangente
je te concentrique
tu me soluble
tu m’insoluble
en m’asphyxiant
et me libératrice
tu me pulsatrice
pulsatrice
tu me vertige
tu m’extase
tu me passionnément
tu m’absolu
je t’absente
tu m’absurde
je te marine
je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine
je buste ta poitrine
puis ton visage
je te corsage
tu m’odeur
tu me vertige
tu glisses
je te cuisse
je te caresse
je te frissonne
tu m’enjambes
tu m’insupportable
je t’amazone
je te gorge
je te ventre
je te jupe
je te jarretelle
je te peins
je te bach
pour clavecin
sein
et flûte
je te tremblante
tu m’as séduit
tu m’absorbes
je te dispute
je te risque
je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi
tu me tourbillonnes
tu m’effleures
tu me cerne
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerine rouge
et quand tu ne haut talon pas mes sens
tu es crocodile
tu es phoque
tu es fascine
tu me couvres
et je te découvre
je t’invente
parfois
tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t’épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n’omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m’aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dent je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine
je t’aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues je te veines
je te main
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t’ombre je te corps je te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t’iris
je t’écris
tu me penses
(Ghérasim Luca)
Editions: Folio Junior
Posted in poésie | Tagué: (Gherasim Luca), absent, absolu, absorber, aimer, aisselle, Amazone, ardent, asphyxiant, audace, aujourd'hui, écrire, éduire, épaule, équinoxe, étoile filante, Bach, ballerine, bouche, buste, caracte, caresse, cascade, cerne, certitude, chair, château, chevelure, cheville, clavecin, clé, col, concentrique, corps, corsage, cou, couché, couvrir, crocodile, cuir, cuisse, danse, découvrir, délire, debout, dent, disputer, distance, effleurer, enjamber, espace, extase, extraordinaire, fantôme, fasciner, Faune, fenêtre, flûte, flore, fluide, fragile, frôler, frissonner, glisser, gorge, griffe, grimper, haleine, hanche, hanter, haut, haut talon, héroglyphe, infiniment, insecte, insoluble, insupportable, inventer, iris, ironie, jarretelle, joue, jour, jupe, labyrinthe, langue, libérateur, livrer, lune, main, marée, marin, météorite, mirage, miroir, molaire, monté, morsure, nager, naviguer, noir, nuage, nuit, nuque, oasis, oblique, océan, odeur, oiseau, ombre, omoplate, or, os, palais, parabole, paradoxe, parallaxe, parfois, paroxysme, particulier, passion, passionner, paupière, pénombre, peau, peindre, penser, pente, perpendiculaire, phonétique, phoque, poète, poitrine, pomon, porte, prendre, pulsateur, pulvérisable, pupille, rétine, respirer, risquer, rouge, sang, scandale, sein, sens, silencieux, silhouette, slip, soluble, souffle, sueur, tangente, tourbillonner, translucide, transparent, tremblant, veine, ventre, vertèbre, vertige, vide, visage, visible, volcanique, vulve | Leave a Comment »
Le premier baiser (Franz Toussaint)
Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2023
Illustration: Constantin Brâncuși
Le premier baiser
Elle était debout près de moi. Je l’ai regardée
jusqu’à l’âme et j’ai saisi ses poignets.
En fermant ses yeux, elle m’a offert sa joue.
Le voyageur altéré se contente-t-il d’un fruit
quand la fontaine est proche ?
Enfin nos lèvres s’unirent. Et tout son corps,
contre le mien, ne fut plus qu’une bouche.
(Franz Toussaint)
Editions: Paris Piazza
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Les Amours de Marie (Pierre de Ronsard)
Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2023
Les Amours de Marie
(II)
Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Qu’une rose de mai, vous avez les cheveux
De couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,
Gentement tortillés tout autour de l’oreille.
Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.
Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
Qui pommellent ainsi qu’au printemps nouvelet
Pommellent deux boutons que leur châsse environne.
De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,
Vous avez de l’Aurore et le front, et la main,
Mais vous avez le coeur d’une fière lionne.
(Pierre de Ronsard)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre de Ronsard), abeille, amour, aurore, bouton, bras, chasse, châtaigne, cheveux, coeur, couleur, doux, environner, fier, former, frise, front, grâce, joue, laisser, lait, lèvres, lion, mai, main, Marie, miel, mont, noeud, nouveau, oreille, pareil, petit, pommeler, printemps, rigoureux, rose, savoureux, sein, téton, tortiller, trait, vermeille, voix, yeux | Leave a Comment »
Ma journée est absurde non-sens (Marina Tsvetaeva)
Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2023
Illustration: Pablo Picasso
Ma journée est absurde non-sens :
Je demande au pauvre une aumône,
Je donne au riche généreusement.
J’enfile dans l’aiguille un rayon,
Je confie ma clef au brigand,
Et je farde mes joues de blanc.
Le pauvre ne me donne pas de pain,
Le riche ne prend pas mon argent,
Dans l’aiguille le rayon ne passe pas…
Il entre sans clef, le brigand
Et la sotte pleure à seaux,
Sur sa journée de non-sens.
(Marina Tsvetaeva)
Traduction: Véronique Lossky & Georges Nivat
Editions: Des Syrthes
Posted in poésie | Tagué: (Marina Tsvetaeva), absurde, aiguille, argent, aumône, blanc, brigand, clef, confier, demander, donner, eau, enfiler, entrer, farder, généreusement, joue, journée, non-sens, pain, pauvre, pleurer, prendre, rayon, riche, sot | Leave a Comment »
MATINALE (Claude Roy)
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2023
Illustration: Alice de Miramon
MATINALE
Le jour cherche son chemin,
hésitant au fond du noir,
plus timide que la main
caresseuse au creux du soir.
Il entre par la fenêtre
glissant entre les amants
délie les corps que pénètre
sa tiédeur nonchalamment.
L’ange sage du mensonge
à la dormeuse à demi
livre le début d’un songe encore
embrouillé de nuit.
Si, trompeuse, la clarté
dessine un chiffre d’amour
avec les corps enlacés
sur le drap plus blanc que jour
c’est pour qu’un oiseau perdu
s’il entre par la croisée
garde très longuement tu
le secret qui reposait
dans les bras le sein la joue
le doux ventre clair-nacré
de l’enfant sur qui se joue
un rayon aventuré.
(Claude Roy)
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), amant, amour, ange, aventurer, blanc, bras, caresseur, chemin, chercher, chiffre, clair, clarté, corps, creux, croisée, début, délier, dessiner, dormeur, doux, drap, embrouiller, enfant, enlacer, entrer, fenêtre, fond, garder, glisser, hésitant, joue, jour, livrer, longuement, main, matinale, mensonge, nacre, noir, nonchalant, nuit, oiseau, pénétrer, perdu, rayon, reposer, sage, se jouer, secret, sein, soir, songe, tiédeur, timide, trompeur, ventre | Leave a Comment »