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Poésie

Posts Tagged ‘ermite’

Sous le ciel écarlate (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 17 Mai 2024



Illustration
    
sous le ciel écarlate
l’espoir d’une autre vie
emplit un coeur mystique

le soir vient comme un baume
et les oiseaux se taisent
on surprend la chevêche

dans la forêt prochaine
un fantôme d’ermite
prie au pied du vieux chêne

(Jean-Claude Pirotte)

Recueil: Plein emploi
Editions: Le Castor Astral

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Le vent se tait dans le ciel vide (Boris Pasternak)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2024



Illustration 
    
Le vent se tait dans le ciel vide,
Le sol s’inonde de soleil,
Et le feuillage est translucide
Comme l’ouvrage d’un vitrail.

On dirait des vitraux d’un temple,
Vers l’éternité, le regard
Auréolé de vigilances
Des ermites, des saints, des tsars.

Et l’espace entier de la terre
M’est une nef d’où me parvient
Comme à travers une verrière
Parfois l’écho d’un choeur lointain.

Nature, monde, sanctuaire
De l’univers, accorde-moi
D’assister à ton long office
Avec des larmes de délices
Et saisi d’un frisson sacré.

(Boris Pasternak)

 

Recueil: Ma soeur la vie et autres poèmes
Traduction: sous la direction d’Hélène Henry
Editions: Gallimard

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Au Lotus bleu (André Velter)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2023




    
Au Lotus bleu

Du sable dans les cheveux
De la neige sur les yeux
Du vent au bord des lèvres

Saisir l’éphémère qui est là et s’évade
Être encore avec Lao-tseu
Dans le flux de l’instant éternellement présent

Corps à l’aplomb de soi
Esprit en harmonie vagabonde
Souffle accordé à tous les univers
Quand rien ne reste inaccompli

Ce qui est soudain vient de si loin
Qu’il a défait le temps
Et nous veut sans cesse
Comme Li Po au Lotus bleu

Simple ermite du sans-limite

(André Velter)

Recueil: Trafiquer dans l’infini
Editions: Gallimard

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Partant de Paumanok (Walt Whitman)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022




    
Partant de Paumanok

Partant de Paumanok à forme de poisson, où je suis né
Même bien né, élevé par les soins d’une mère parfaite,
Après avoir couru de nombreuses cités en amoureux des pavés populaires,
En habitant de ma cité de Manhattan, des savanes du sud,

Ou en soldat de campement, porteur d’un sac à dos et d’un fusil, ou en mineur californien,
Ou en homme rude dans ma maison des bois du Dakota, régime carné et eau de source,
Ou retiré pour musarder ou méditer dans quelque endroit secret,
Loin du cliquettement des foules passant par intervalles, ravies, heureuses,

Ayant la connaissance du frais, du libre bienfaiteur qu’est le fleuve Missouri, du puissant Niagara,
Des troupeaux de bisons paissant les plaines, du taureau au poitrail imposant et velu,
De la terre, des rochers, des fleurs du cinquième mois, des étoiles, de la pluie, de la neige, mon émerveillement,

M’étant instruit des notes de l’oiseau qui se moque et du vol du faucon des montagnes,
Puis ayant entendu l’incomparable à l’aube, la grive ermite des cèdres du marais,
Solitaire, chantant dans l’Ouest, j’affronte un Nouveau Monde

***

Starting from Paumanok

Starting from fish-shape Paumanok where I was born,
Well-begotten, and rais’d by a perfect mother,
After roaming many lands, lover of populous pavements,
Dweller in Mannahatta my city, or on southern savannas,

Or a soldier camp’d or carrying my knapsack and gun, or a miner in California,
Or rude in my home in Dakota’s woods, my diet meat, my drink from the spring,
Or withdrawn to muse and meditate in some deep recess,
Far from the clank of crowds intervals passing rapt and happy,

Aware of the fresh free giver the flowing Missouri, aware of mighty Niagara,
Aware of the buffalo herds grazing the plains, the hirsute and strong-breasted bull,
Of earth, rocks, Fifth-month flowers experienced, stars, rain, snow, my amaze,

Having studied the mocking-bird’s tones and the flight of the mountain-hawk,
And heard at dawn the unrivall’d one, the hermit thrush from the swamp-cedars,
Solitary, singing in the West, I strike up for a New World.

(Walt Whitman)

Traduction de Marie Etienne

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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Un ermite en montagne (Gude)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2022




    
Un ermite en montagne

Un oiseau mystérieux vient devant sa fenêtre,
Le bonze aux cheveux blancs s’éveille de sa sieste.
Descendant de son lit, il ouvre ses deux yeux
Et s’aperçoit alors que le ciel est dehors.

(Gude)

Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier

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À L’ERMITAGE DE BEIQING (Li Shangyin)

Posted by arbrealettres sur 16 juin 2021



Illustration    
    
À L’ERMITAGE DE BEIQING

Le soleil plonge à l’ouest
derrière les monts de Yan. Je cherche l’ermite
près de sa chaumière. Parmi toutes ces feuilles
qui chutent
où se trouve-t-il ?
La sente se perd dans les volutes de la brume.

Seul au crépuscule
il frappe le gong de pierre.
J’écoute, immobile,
appuyé sur mon bâton de rotin.
Un grain de poussière peut résumer le monde entier.
A quoi bon l’amour à quoi bon la haine ?

(Li Shangyin)

 

Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche

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LE ROCHER DE ROQUEBRUNE (Paulette Chouvel)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021




LE ROCHER DE ROQUEBRUNE

Les monts de l’Estérel brodent de teintes roses
Un horizon bleuté, caressé par le vent
En ce jeune matin, les grands pins se reposent
Auprès du grand rocher, déposé là… Comment ?

Il est plus qu’une énigme, il est plus qu’un mystère
Immense, majestueux, et un rien insolent.
A ses pieds l’écureuil que l’Argens désaltère
Amuse le vieux pâtre, à demi somnolent.

Par de petits sentiers, des chemins de rocaille
Un accès est inscrit par l’empreinte du temps,
Là-haut vit un ermite, perdu dans la muraille
Mais son sourire moqueur évoque le printemps…

Un soleil sans éclat se couche avec paresse,
Frère Antoine vit ici, défiant tous les ans.
Debout sur le rocher, prie avec allégresse.
Dans la nuit, assoupie, loin de tout, il attend…

(Paulette Chouvel)

Illustration

***

Deux citations de Frère Antoine (qui lui ressemblent en le voyant sur cette photo!!):

« La spiritualité c’est tout prendre du bon coté ! »

« La violence est tristesse, la non violence est humour »

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La neige (Robert Sabatier)

Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2020


 


 

neige lande [1280x768]

La neige

Il neigeait ce jour-là
Un poème à coeur-fendre.
Qui le vit dans la lande?
Qui le prit dans ses bras?

L’ermite, la bergère?
L’errant, le feu follet?
Il repoussa dans l’herbe
De tous ceux qui l’aimaient.

Un poème à coeur-fendre
Où s’endormaient l’enfant,
Où s’allumait la lampe
Qui mesure le temps.

(Robert Sabatier)

 

 

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Anachorète (Habiba Djahnine)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020




    
Anachorète

Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.

Hier je me suis approchée de sa demeure
Frêle et éphémère
Gardant les traces de sa vie nomade
Terre meuble, qui se déplace avec ses pas.

Hier je me suis approchée de son oasis
Son dromadaire m’accueille larmoyant
Face à la dune, l’unique dune
Il veille sur les rides de l’ermite.

Il enfile ses poèmes un à un pour conter le désert
Il dit que les poèmes ne lui appartiennent pas
Les vents lui ont offert les vers
Et les tempêtes la mémoire pour les garder.

Maintenant c’est l’heure du thé
Le bois sec brûle
C’est le moment
De se souvenir du sens des vents
Les plus belles histoires
Sont celles où les êtres s’aiment dans le dénuement
Et les plus cruelles
Sont celles où les êtres se font la guerre dans l’opulence.

Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.

(Habiba Djahnine)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Villanelle (Joachim du Bellay)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2020




Villanelle

En ce mois délicieux,
Qu’amour toute chose incite,
Un chacun à qui mieux mieux
La douceur du temps imite,
Mais une rigueur dépite
Me fait pleurer mou malheur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j’ai cette douleur.

Dedans votre oeil gracieux
Toute douceur est écrite,
Mais la douceur de vos yeux
En amertume est confite,
Souvent la couleuvre habite
Dessous une belle fleur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j’ai cette douleur.

Or, puis que je deviens vieux,
Et que rien ne me profite,
Désespéré d’avoir mieux,
Je m’en irai rendre ermite,
Pour mieux pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j’ai cette douleur.

Mais si la faveur des Dieux
Au bois vous avait conduite,
Ou, d’espérer d’avoir mieux,
Je m’en irai rendre ermite,
Peut être que ma poursuite
Vous ferait changer couleur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j’ai cette douleur.

(Joachim du Bellay)

Illustration: Alfons Mucha

 

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