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Poésie

Posts Tagged ‘habit’

Rose (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2024



    

Rose, ô toi trônante, pour eux, aux anciens temps,
calice au bord banal tu étais.
Pour nous tu es la pleine innombrable fleur pourtant,
tu es l’inépuisable objet.

Dans ta richesse, tu nous parais comme habit sur habit
autour d’un corps fait d’éclat pur;
pourtant ton moindre pétale est a la fois le déni
et le mépris de toute parure.

Depuis des siècles a pour nous ton parfum
ses noms les plus suaves fait retentir ;
dans l’air, comme en gloire, il repose soudain.

Cependant, nous ne savons le nommer, nous cherchons…
Et puis vers lui retourne le souvenir
qu’aux heures remémorables nous demandions.

***

Rose, you enthroned, to them, in ancient times, you were
a calyx with a rim quite plain.
To us, you’re yet the full uncounted flower fair,
the inexhaustible domain.

In your richness you look like clothing on clothing
around a body of pure fire ;
yet each of your petals at once is the shunning
and disowning of all attire.

To us, century after century,
did your perfume its sweetest names proclaim ;
suddenly, it hangs in the air like glory.

We still don’t know how to name it, we guess…
And memory returns to it, as a claim
to the rememberable hours we press.

***

Rose, du thronende, denen im Altertume
warst du ein Kelch mit einfachem Rand.
Uns aber bist du die volle zahllose Blume,
der unerschöpfliche Gegenstand.

In deinem Reichtum scheinst du wie Kleidung um Kleidung
um einen Leib aus nichts als Glanz;
aber dein einzelnes Blatt ist zugleich die Vermeidung
und die Verleugnung jedes Gewands.

Seit Jahrhunderten ruft uns dein Duft
seine süfßesten Namen herüber;
plötzlich liegt er wie Ruhm in der Luft.

Dennoch, wir wissen ihn nicht zu nennen, wir raten…
Und Erinnerung geht zu ihm über,
die wir von rufbaren Stunden erbaten.

(Rainer Maria Rilke)

Recueil: Les sonnets à Orphée
Traduction: Claude Neuman
Editions: Ressouvenances

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Reverdir (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2023



Illustration: Namiki Hajime
    
Reverdir

En sa raideur farouche
Et ses habits de cendre
L’arbre hivernal
Perd mémoire des sèves
Qui se hissent sans faillir
Hors des sépulcres de terre
Explosent en feuillages
Défient la menace du temps

Tandis qu’oscillent nos vies
En leurs si brèves saisons
Souvent perclus de tourmentes
Nous égarons nos sources intimes
Qui sécrètent sans trêve
De vertes floraisons.

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

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Hors des pièges (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2023



Illustration: Christian Lloveras
    
Hors des pièges

Le temps s’est rompu
Mais les chaînes persistent.

Un oiseau se déchire
Une étoile abdiquera ;
Le vainqueur lasse son ombre
Et les chevreuils gémissent.

En habits d’océan le poète veillera.

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

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Les jardins et les dunes (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2023



    


    
Les jardins et les dunes

Loin si loin de nos jardins

Entre les dunes et les abris de toile
Il y a des murs troués comme des gorges
Qui laissent hurler le vent

Si loin de nos jardins
Saisis de rosée
Ces jardins où les os deviennent tiges

Où les voix derrière les tentures racontent
Ceux qui meurent en habits d’apparat.

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

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Pourquoi avons-nous tant besoin d’illusions? (Tahar Ben Jelloun)

Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2023



Illustration: René Magritte
    
Pourquoi avons-nous tant besoin d’illusions?
Bulle d’air teintée par la peur
Parfum de nostalgie éplorée
Tant d’esquive et d’oubli
Des habits et de la naphtaline
Autant de masques
Qui laissent des traces sur le visage.

(Tahar Ben Jelloun)

Recueil: Douleur et lumière du monde
Editions: Gallimard

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Le Soldat Muet (Robert Louis Stevenson)

Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2023




    
Le Soldat Muet

Un jour où l’herbe était tondue,
marchant tout seul sur le gazon,
Dans l’herbe un trou j’ai vu
y cachai un soldat de plomb.

Vinrent printemps et pâquerettes ;
Les herbes cachent ma cachette ;
L’océan vert envahit tout
Le gazon jusqu’au genou.

Il gît tout seul sous l’herbe,
Levant ses yeux plombés,
Habit de pourpre, fusil pointé,
Vers les étoiles et le soleil.

Une fois l’herbe mûre comme blé,
La faux de nouveau aiguisée,
Et le gazon tondu à ras,
Alors mon trou apparaîtra.

Je le trouverai, assurément,
Je trouverai mon grenadier ;
Mais malgré tous les événements,
Mon soldat restera muet.

Il a vécu, petitement,
Dans les bois d’herbe du printemps ;
Fait, s’il pouvait à moi se confier,
Tout ce dont j’aurais rêvé.

Il a vu les heures étoilées
Et les fleurs en train de pousser ;
Et passer les créatures de fées
dans l’herbe des forêts.

Dans le silence a perçu son oreille
Abeille parlant à coccinelle ;
À tire-d’aile le papillon
L’a survolé dans sa prison.

Il se refuse à tout commentaire,
Ne dira rien de son savoir.
À moi de le poser sur l’étagère
Et de fabriquer l’histoire.

***

The Dumb Soldier

When the grass was closely mown,
Walking on the lawn alone,
In the turf a hole I found
And hid a soldier underground.

Spring and daisies came apace ;
Grasses hide my hiding place ;
Grasses run like a green sea
O’er the lawn up to my knee.

Under grass alone he lies,
Looking up with leaden eyes,
Scarlet coat and pointed gun,
To the stars and to the sun.

When the grass is ripe like grain,
When the scythe is stoned again,
When the lawn is shaven clear,
Then my hole shall reappear.

I shall find him, never fear,
I shall find my grenadier ;
But for all that’s gone and come,
I shall find my soldier dumb.

He has lived, a little thing,
In the grassy woods of spring ;
Done, if he could tell me true,
Just as I should like to do.

He has seen the starry hours
And the springing of the flowers ;
And the fairy things that pass
In the forests of the grass.

In the silence he has heard
Talking bee and ladybird,
And the butterfly has flown
O’er him as he lay alone.

Not a word will he disclose,
Not a word of all he knows.
I must lay him on the shelf,
And make up the tale myself.

(Robert Louis Stevenson)

Recueil: Jardin de poèmes enfantins
Traduction: Jean-Pierre Naugrette
Editions: POINTS

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Chanson (Bernard De Ventadour)

Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2023




    
Chanson

Le temps va et vient et vire
Par jours par mois et par années.
Moi je ne sais plus que dire,
J’ai toujours même désir.
Il est unique, immuable :
Je n’ai voulu, ne veux qu’elle
Qui ne fait pas mon bonheur.

À elle joie et beauté,
À moi douleur et dommage.
À ce jeu que nous jouons
Je suis doublement perdant.
Est perdu pour qui l’endure
Amour donné sans retour
Et sans espoir d’accordailles.

Je me blâmerais moi-même
À bon droit : jamais mortel
Ne voudrait servir ainsi
Sa Dame sans récompense.
«Fou ne craint qu’après les coups !»
Ma folie débordera
Si je ne peux la guérir.

Jamais plus ne chanterai.
Je renonce aux leçons d’Èble,
Mon chant ne me sert de rien,
Ni mes airs ni mes refrains.
Quoique je fasse ou je dise
Je ne vois nulle lumière.
Tout se tourne contre moi !

Si j’ai l’air d’être joyeux,
Dolente au fond est mon âme.
Vit-on jamais pénitence
Venir avant le péché ?
Je prie pour rien la méchante.
Si son coeur reste fermé
Il me faudra la quitter.

Mais non, je la veux princière.
Que mon coeur lui soit soumis !
Certes, injuste est son mépris
Mais la pitié lui viendra,
Et comme dit l’Écriture
Un seul jour de vrai bonheur
Assurément en vaut cent !

Point ne quitterai ma Dame
Tant que j’aurai vie et sens.
Quand il a vigueur au vent
Longtemps l’épi se balance !
Je ne vais pas la blâmer
De jouer avec le temps
Si demain la voit meilleure !

Amour vrai, si désirable,
Corps bien fait, leste, ondulant,
Visage aux fraîches couleurs,
Vous que Dieu fit de ses mains
Vous êtes tant désirée
Que je n’ai plaisir à voir
Personne d’autre que vous !

Douce Dame si courtoise
Que Dieu qui vous fit si belle
M’offre la joie que j’attends !

Chanson

Il est naturel que je chante
Mieux que tous les autres chanteurs,
Car mon coeur n’est rien qu’Amour
Et j’obéis mieux à ses ordres.
Mon âme, mon corps, mon savoir,
Mes sens, ma force et mon pouvoir
Lui sont tout entiers dévoués.
Ils ne servent pas d’autre cause.

Est comme un mort qui ne ressent
Douce saveur d’amour au coeur.
À vivre sans ce haut désir
On ne fait qu’ennuyer les gens !
Que Dieu m’épargne le malheur
De m’imposer un mois, un jour
D’insupportable fâcherie
Avec le beau désir d’amour !

De bonne foi sans tromperie
J’aime la plus belle et meilleure.
Je l’aime trop, pour mon malheur !
Mon coeur soupire et mes yeux pleurent.
Qu’y puis-je, si l’amour m’a pris,
Si la prison où il m’a mis
À pour seule clé la merci
Qu’en elle je ne trouve point?

Cet amour me blesse le coeur
D’une saveur si délicieuse
Que si, cent fois par jour, je meurs
Cent fois la joie me ressuscite.
C’est un mal si bon à souffrir
Que je le préfère à tout bien.
Quelle douceur après la peine
Me donne ce malheur d’aimer !

Ah Dieu! que ne peut-on trier
D’entre les faux les amants vrais ?
Tous ces flatteurs, tous ces perfides
Que ne portent-ils corne au front ?
Je donnerais tout l’or du monde
Et tout l’argent, si je l’avais,
Pour que ma dame sache bien
Combien je l’aime joliment !

Quand je la vois, tout en témoigne :
Mes yeux, mon front et ma pâleur.
La crainte me fait frissonner
Comme la feuille sous la brise
Et je redeviens un enfant.
Voilà comment Amour m’a pris.
Ah ! que d’un homme ainsi conquis
Ma dame veuille avoir pitié !

Ma dame je ne vous demande
Que d’être votre serviteur.
Je veux vous servir en seigneur
Quelle que soit la récompense.
Me voici donc tout à vos ordres,
Coeur noble et doux, joyeux, courtois.
Vous n’êtes point ours ou lion
Pour me tuer, si je me rends !
À ma belle, là où elle est
J’envoie ce chant.
J’ai bien tardé,
Mais qu’elle n’en soit pas trop fâchée.

Chanson

Mon coeur est si plein de joie
Qu’il trompe Nature.
Le frimas, qu’est-il pour moi ?
Blanche fleur, jaune, vermeille.
Plus il vente, plus il pleut
Plus je suis heureux.
Ma valeur grandit aussi
Et mon chant s’épure.
Mon coeur est tant amoureux
Tant pris de joie douce
Que gelée me semble fleur
Et neige verdure.

Je puis aller sans habits,
Nu dans ma chemise,
Car me garde pur amour
De la froide bise.
Mais est fou qui sans mesure
Passe la raison.
J’ai donc souci de moi-même
Dès lors que je prie
D’amour vrai la toute belle
Dont j’espère tout,
Car pour un pareil trésor
Je donnerais Pise !

Elle me refuse amitié
Mais je garde foi,
Car d’elle au moins j’ai gagné
La joie de la voir.
Et tant d’aise est dans mon coeur
Que séparé d’elle
Je ne pense qu’au bonheur
De la retrouver.
Mon âme est tout près d’Amour
Toute en sa présence,
Mais hélas mon corps est loin
Bien loin d’elle, en France

Je garde bonne espérance
(qui m’aide bien peu)
Car mon âme hélas balance
Comme nef en mer.
Du souci qui me harcèle
Comment m’abriter?
La nuit venue il me jette
Au bas de mon lit.
J’endure plus de chagrins
Que Tristan l’amant
Qui souffrit mille tourments
Pour Yseut la blonde.

Ah Dieu ! que ne suis-je oiseau !
J’ouvrirais mes ailes
Et j’irais à travers nuit
Jusqu’à sa maison.
Bonne darne si joyeuse
Votre amant se meurt
Mon coeur sera tôt fendu
Si mon mal s’obstine.
Madame, je joins les mains,
Je vous prie d’amour.
Beau corps aux fraîches couleurs
Grand mal vous me faites !

Mon messager, va et cours
Dis à dame belle
Que je souffre à cause d’elle
Le mal des martyrs.

Chanson

Quand je vois l’alouette dans
Un rayon de soleil danser,
Tout oublier, s’abandonner
À la douceur qui l’envahit,
Je l’envie et j’envie tous ceux
Qui savent goûter au plaisir
Et je m’étonne que mon coeur,
Ne fonde au brasier du désir

Je croyais tout savoir d’amour.
Hélas ! quel ignorant je suis,
Moi qui ne peux me détourner
De celle-là qui me méprise !
Et me voilà privé de tout,
De moi-même, d’elle et du monde.
Désir et cœur mourant de soif,
Voilà tout ce qu’elle m’a laissé.

Dès l’instant où dans ses beaux yeux
Je vis un miroir délicieux
Je n’eus plus en moi nul pouvoir.
Je ne sentis plus rien de moi
Dès qu’en toi, miroir, je me vis.
Ma vie s’en fut dans mes soupirs
Et je me perdis comme fit
Le beau Narcisse en la fontaine

Je ne me fierai plus aux femmes
Elles font toutes mon désespoir.
Je les ai jadis exaltées,
Je veux en dire pis que pendre !
Je n’en attends plus de secours
Il a suffi que me bafoue
L’une d’elles, et je les crains toutes.
Toutes semblables, elles sont ainsi !

Sur ce point ma Dame est bien femme,
Et c’est bien ce qui me déplaît.
Le convenable, elle n’en veut pas,
Le défendu seul l’intéresse.
Me voilà en triste disgrâce
Je ne suis qu’un fou maladroit.
En vérité, je sais pourquoi :
La pente est trop rude pour moi.

L’espoir d’elle est vraiment perdu
Je l’ignorais jusqu’à ce jour.
Celle de qui j’attends Amour
N’en a pas du tout. Où chercher?
On ne dirait pas, à la voir
Qu’elle est capable de laisser
Un pauvre assoiffé sans recours
Qui se meurt de n’espérer qu’elle !

Puisqu’auprès d’elle tout est vain
Grâce, prière et droit d’amant,
Puisqu’il lui déplaît que je l’aime
Je me tais et je m’en défais.
Je renonce. Et si je suis mort
De n’ avoir été son élu
Je réponds en mort, tristement.
Je vais m’exiler Dieu sait où.

Tristan, vous n’aurez rien de moi !
Je m’en vais triste,
Dieu sait où Je renonce à la poésie
Je me dérobe aux joies d’amour.

Chanson

Quand froide bise souffle
Parmi votre pays
Me semble que je sens
Un vent de paradis.
Pour l’amour de la belle
Vers qui penche mon coeur,
En qui j’ai mis ma foi
Et ma tendresse entière,
Je ne vois plus les autres
Tant elle me ravit !

Les grâces qu’elle m’offre
Beaux yeux, visage pur,
Sans me donner rien d’autre
M’ont à coup sûr conquis.
Pourquoi vous mentirais-je ?
Je ne suis sûr de rien
Mais ne puis renoncer.
«L’homme vrai persévère
M’a-t-elle dit un jour
Seul le lâche prend peur ».

Les dames, ce me semble,
Et c’est là grand péché,
Négligent trop souvent
D’aimer les vrais amants.
Je ne voudrais rien dire
Qui n’ait leur agrément,
Mais je vois avec peine
Qu’un fourbe obtient autant
D’Amour (et davantage)
Qu’un amoureux constant.

Dame que ferez-vous
De moi qui tant vous aime ?
Vous me voyez souffrir
Et mourir de désir.
Ah ! franche et noble dame
Donnez-moi donc l’espoir
Qui m’illuminera!
J’endure grands tourments.
Cela dépend de vous
Que je n’en souffre pas.

Je ne dédaigne pas
Le bien que Dieu m’a fait.
Ne m’a-t-elle pas dit
Au jour de mon départ,
Tout net : « Vos chants me plaisent» ?
Je voudrais que toute âme
Chrétienne eut même joie
Que j’en eus, que j’en ai,
Car mon chant ne prétend
À rien qu’à la séduire.

Si elle me parle vrai
Je la croirai encore,
Sinon je ne croirai
Au monde plus personne!

(Bernard De Ventadour)

Recueil: Poésie des troubadours
Traduction: Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
Editions: Points

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RETOUCHE A LA TRISTESSE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023



Gao Xingjian angoisse [1280x768]

RETOUCHE A LA TRISTESSE

D’un matin qui n’est pas venu
d’un arbre en habit de ciel
du peu de temps qui sans couleur et nu
entre la lèvre et l’éternel
laisse monter les herbes.
Les larmes vont à la jeunesse,
la fenêtre au poème,
l’avenir à ma main.

(Daniel Boulanger)

Illustration: Gao Xingjian

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Le silence se meut (Dong Qiang)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2023



oiseau bleu

Lumière sombre, médium
aux senteurs végétales pénètre les habits.
Silence, repos de tous les êtres,
quand naissent ces vers secrets.
L’eau qui coule, là-bas, n’offre
aucune musique au roseau solitaire.
L’Oiseau Bleu, doté d’un esprit,
sait consoler les deux tiges enlacées.

(Dong Qiang)

Illustration: Remy Disch

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JE NE PEUX VIVRE (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
JE NE PEUX VIVRE

Je ne peux vivre sans toi
Exister sans toi
Vider le chemin des perles
Et dire :
«Le coucou dicte ses nouvelles brèves
Il faut déterrer les roses
La pie que tu aimes
A son habit du soir»
La source est trouble
La neige est sale
Même le bouleau ne chante plus
Cette nuit de chouette et de larmes.

(Claude de Burine)

Recueil: A Henri de l’été à midi
Editions: Saint Germain des Prés

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