Posts Tagged ‘grange’
Posted by arbrealettres sur 2 mars 2024
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DE VIEILLESSE
Grand-père et grand-mère sont morts
Sont morts le même jour
La même heure
La même minute —
On a dit que c’était de vieillesse
Est crevé leur coq
Leur chèvre et chien
(Le chaton n’était pas à la maison)
Et on a dit que c’était de vieillesse
S’est écroulée leur maison
La grange s’est muée en ruine
Et la cave a été recouverte de terre
On a dit que c’était de vieillesse s’ils s’étaient écroulés
Leurs enfants sont venus, enterrer le grand-père et la grand-mère
Olya était enceinte
Serhiy était ivre
Sonya, elle, avait trois petites années
Et eux aussi ils sont morts
Et on a dit que c’était de vieillesse
Le vent froid fend les feuilles jaunes
Et en a recouvert grand-père, grand-mère, Olya, Serhiy, Sonya
Morts de vieillesses
***
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(Luba Yakymtchouk)
Recueil: Les Abricots du Donbas
Traduction: de l’ukrainien par Iryna Dmytrychyn et Agathe Bonin)
Editions: des femmes
Posted in poésie | Tagué: (Luba Yakymtchouk), cave, chaton, chèvre, chien, coq, crever, enceinte, enfant, enterrer, fendre, feuille, froid, grand-mère, grand-père, grange, heure, ivre, jaune, jour, maison, minute, mort, recouvrir, ruine, s'écrouler, se muer, terre, venir, vent, vieillesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2024
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2011/03/ciel.jpg?w=473&h=378)
Le ciel transparent m’envoie un signe
léger… Ce n’est qu’une ombre blanche
un nuage. (Je reconnais cette ombre
la parole indicible… la blessure…
Ah, ma conscience, seule comme le ciel).
La grange et les pavés reflètent dans les yeux
la lumière bleutée de la lune.
Qui me confronte ainsi à ma vie ?
Et déjà une brise céleste a balayé
les nuages au-dessus de moi : plus une ombre
dans le ciel nu.
***
Il cielo trasparente ha un lieve segno
sopra il mio capo… È solo un’ombra candida,
una nube. (Riconosco quell’ombra,
la parola inespressa… la ferita…
Ah, mia coscienza sola corne il cielo).
Il fienile e il selciato mi rimandano
l’azzurro chiaro della luna agli occhi.
Chi mi pone di fronte alla mia vita?
e già un’aria celeste sul mio capo
ha spazzato le nubi: non un’ombra
nel cielo nudo.
(Pier Paolo Pasolini)
Recueil: Je suis vivant
Traduction: Olivier Apert et Ivan Messac
Editions: NOUS
Posted in poésie | Tagué: (Pier Paolo Pasolini), au-dessus, balayer, blanc, blessure, bleuté, brise, céleste, ciel, confronter, conscience, envoyer, grange, indicible, léger, lumière, lune, nu, nuage, ombre, parole, pavé, reconnaître, refléter, signe, transparent, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2024
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Illustration: Noèla Morisot
HYMNE
Par toute la terre
lande errante
où le soleil me mènera la corde au cou
j’irai
chien des désirs forts
car la pitié n’a plus créance parmi nous
Voici l’étoile
et c’est la cible où la flèche s’enchâsse
clouant le sort qui tourne et règne
couronne ardente
loterie des moissons
Voici la lune
et c’est la grange de lumière
Voici la mer
mâchoire et bêche pour la terre
écume de crocs
barbes d’acier luisant aux babines des loups
Voici nos mains
liées aux marées comme le vent l’est à la flamme
Voici nos bouches
et l’horloge de minuit les dissout
quand l’eau-mère des ossatures
dépose les barques temporelles aux baies tranquilles de l’espace
et te fait clair comme un gel
ô brouillard tendre de mon sang
(Michel Leiris)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Leiris), aller, ardent, écume, étoile, bêche, bouche, brouillard, chien, cible, clair, clouer, corde, cou, couronné, créance, croc, désir, dissoudre, eau, errer, flamme, flèche, fort, gel, grange, horloge, hymne, lier, loterie, lumière, lune, marée, mâchoire, mère, mener, mer, minuit, moisson, ossature, pitié, règner, s'enchâsser, sang, soleil, sort, tendre, terre, tourner, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2023
Illustration: ArbreaPhotos
Les digues
Quand on a bu sa mort
Qu’on a cloué la gravité entre ses deux yeux
Quand on porte l’île d’airain
Le monde
Avec ses jeux de paille
Masquent l’arête du parcours
Alors les mots ternissent comme les rosaires
Les forêts rappellent les liturgies
La digue est une ombre sur les mers
La feuille perd sa danse
Et la branche son fruit
Alors le vent échoue
La pierre tombe sur les rires
Un enfant aux lèvres de délire
Rencontre la parole
Que les sources sont étrangères
Au fond de chaque grange
Une récolte guette sa fin
Tout est conforme au monde
Les jeux de paille
Bouchent nos chemins.
(Andrée Chedid)
Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), airain, arête, échouer, étranger, île, boire, boucher, branche, chemin, clouer, conforme, danse, délire, digue, enfant, feuille, fin, fond, forêt, fruit, grange, gravité, guetter, jeu, lèvres, liturgie, masquer, mer, monde, mort, mot, ombre, paille, parcours, parole, perdre, pierre, porter, rappeler, récolte, rencontrer, rire, rosaire, source, ternir, tomber, vent, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2023/11/couple-800x600-1.jpg?w=468&h=332)
SIX JOURS EREINTANTS A SERVIR CELLE QUE J’AIME
1
Ecoutez l’aventure,
D’un pauvre villageois ;
Moi qui de ma nature,
Suis honnête et courtois,
Un beau jour j’ai promis
A ma chère Climène.
De la servir gratis,
Le long de la semaine.
2
Le lundi pour lui plaire
J’ai pris la bêche en main ;
La matinée entière
J’ai bêché son jardin.
Puis je fus droitement
M’asseoir auprès d’un chêne
Et d’un baiser charmant
Elle me paya ma peine.
3
Mardi nous nous joignîmes
Dès le soleil levé.
A la grange nous allîmes
Pour y battre du blé :
Nous battions tour à tour
Avec le même zèle.
Cependant au retour
J’étais bien plus las qu’elle.
4
Le mercredi d’ensuite
Au bois elle me mena.
Ma tâche fut réduite
A lui tracer un nœud.
Voilà dit-il un moineau
D’un très rare plumage,
Si vous le trouvez beau
Mettez le vite en cage.
5
Jeudi j’ai l’ordonnance
De garder mon troupeau,
J’ai eu la complaisance
De venir sous l’ormeau :
Là me sentant pressé
D’une ardeur sans pareille,
Je lui donna le baiser
Qu’elle me bailla la veille.
6
Vendredi la futée
Me présenta le bec,
Me dit toute attristée :
Mon moulin est à sec.
A ce travail nouveau
Il fallut s’y résoudre.
Elle fit venir tant d’eau
Qu’il fut aisé d’y moudre.
7
Samedi quel ouvrage !
Du matin jusqu’au soir.
Nous fûmes d’un grand courage
Travailler au pressoir :
Quoique le mouvement
Me mit presque hors d’haleine
Il fallut constamment
Arroser le système.
8
Dimanche ma bergère
Me dit : « Mon cher ami
N’avons-nous rien à faire ».
« Nenni pour aujourd’hui »
Six jours sans me lasser
A servir ce que j’aime
Je veux me reposer
Tout au moins le septième.
(Chansons du XVIIIè)
Posted in poésie | Tagué: (Chansons du XVIIIè), aimer, aise, ami, ardeur, arroser, attriste, aujourd'hui, aventure, à sec, écouter, éreinter, baiser, battre, bâiller, bêche, bêcher, beau, bec, blé, bois, cage, charmant, chêne, complaisance, courage, courtois, dimanche, eau, fûté, garder, grange, gratis, haleine, honnête, jardin, jeudi, joindre, jour, las, levé, lundi, mardi, matinée, mener, mercredi, moineau, moudre, moulin, mouvement, nature, nenni, noeud, nouveau, ormeau, ouvrage, pauvre, payer, peine, plaire, plumage, présenter, pressé, pressoir, promettre, rare, réduit, retour, s'asseoir, samedi, se lasser, se résoudre, se reposer, se sentir, semaine, septième, servir, servire, soleil, système, tache, tracer, travail, travailler, troupeau, veille, vendredi, venir, villageois, zèle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2023
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2023/11/jarre-800x600-1.jpg?w=628&h=600)
SÉRÉNITÉ
Mes sommets étaient à ma taille
J’ai roulé dans tous mes ravins
Et je suis bien certain que ma vie est banale
Mes amours ont poussé dans un jardin commun
Mes vérités et mes erreurs
J’ai pu les peser comme on pèse
Le blé qui double le soleil
Ou bien celui qui manque aux granges
J’ai donné à ma soif l’ombre d’un gouffre lourd
J’ai donné à ma joie de comprendre la forme
D’une jarre parfaite.
(Paul Eluard)
Recueil: Eluard amoureux
Editions: Bruno Doucey
Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), amour, banal, blé, certain, commun, comprendre, donner, doubler, erreur, forme, gouffre, grange, jardin, jarre, joie, lourd, manquer, ombre, parfait, peser, pousser, ravin, rouler, sérénité, soif, soleil, sommet, taille, vérité, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2023
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2023/06/maureen-wingrove-diglee.jpg?w=402&h=600)
Illustration: Maureen Wingrove alias Diglee
Les parfums
Mon coeur est un palais plein de parfums flottants
Qui s’endorment parfois aux plis de ma mémoire,
Et le brusque réveil de leurs bouquets latents
– Sachets glissés au coin de la profonde armoire –
Soulève le linceul de mes plaisirs défunts
Et délie en pleurant leurs tristes bandelettes…
Puissance exquise, dieux évocateurs, parfums,
Laissez fumer vers moi vos riches cassolettes !
Parfum des fleurs d’avril, senteur des fenaisons,
Odeur du premier feu dans les chambres humides,
Arômes épandus dans les vieilles maisons
Et pâmés au velours des tentures rigides ;
Apaisante saveur qui s’échappe du four,
Parfum qui s’alanguit aux sombres reliures,
Souvenir effacé de notre jeune amour
Qui s’éveille et soupire au goût des chevelures ;
Fumet du vin qui pousse au blasphème brutal,
Douceur du grain d’encens qui fait qu’on s’humilie,
Arôme jubilant de l’azur matinal,
Parfums exaspérés de la terre amollie ;
Souffle des mers chargés de varech et de sel,
Tiède enveloppement de la grange bondée,
Torpeur claustrale éparse aux pages du missel,
Acre ferment du sol qui fume après l’ondée ;
Odeur des bois à l’aube et des chauds espaliers,
Enivrante fraîcheur qui coule des lessives,
Baumes vivifiants aux parfums familiers,
Vapeur du thé qui chante en montant aux solives !
– J’ai dans mon coeur un parc où s’égarent mes maux,
Des vases transparents où le lilas se fane,
Un scapulaire où dort le buis des saints rameaux,
Des flacons de poison et d’essence profane.
Des fruits trop tôt cueillis mûrissent lentement
En un coin retiré sur des nattes de paille,
Et l’arôme subtil de leur avortement
Se dégage au travers d’une invisible entaille…
– Et mon fixe regard qui veille dans la nuit
Sait un caveau secret que la myrrhe parfume,
Où mon passé plaintif, pâlissant et réduit,
Est un amas de cendre encor chaude qui fume.
– Je vais buvant l’haleine et les fluidités
Des odorants frissons que le vent éparpille,
Et j’ai fait de mon coeur, aux pieds des voluptés,
Un vase d’Orient où brûle une pastille.
(Anna de Noailles)
Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle
Posted in poésie | Tagué: (Anna de Noailles), amas, amolli, amour, apaisant, armoire, arome, au travers, aube, avortement, avril, azur, âcre, épandre, éparpiller, épars, évocateur, bandelette, baume, blasphème, boire, bois, bondé, bouquet, brûler, brusque, brutal, buis, cassolette, caveau, cendre, chambre, chanter, charger, chaud, chevelure, claustral, coeur, coin, couler, cueillir, défunt, délier, Dieu, dormir, douceur, effacer, encens, enivrant, entaille, enveloppement, espalier, essence, exaspéré, exquis, fenaison, fermer, feu, fixe, flacon, fleur, flottant, fluidité, four, fraîcheur, frisson, fruit, fumer, fumet, glisser, goût, grain, grange, haleine, humide, invisible, jeune, jubiler, laisser, latent, lentement, lessive, lilas, linceul, maison, mal, matinal, mémoire, mûrir, mer, missel, monter, myrrhe, natte, nuit, odeur, odorant, ondée, page, paille, palais, parfum, parfumer, passé, pastille, pâlir, pâmer, pied, plaintif, plaisir, pleurer, pli, poison, pousser, profane, profond, puissance, rameau, réduire, réveil, regard, reliure, retiré, riche, rigide, s'alanguir, s'échapper, s'égarer, s'éveiller, s'endormir, s'humilier, sachet, saint, saveur, savoir, scapulaire, se dégager, se faner, secret, sel, senteur, sol, solive, sombre, souffle, soulever, soupirer, souvenir, subtil, tenture, terre, tiède, torpeur, transparent, triste, varech, vase, veiller, velours, vent, vieux, vilupté, vin, vivifier | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 Mai 2023
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2011/11/nadav-kander-erin-oconnor-posing-as-ophelia-2004.jpg)
Illustration: Nadav Kander
PRIÈRE
Qu’on me laisse partir à présent
Je pèserais si peu sur les eaux
J’emporterais si peu de chose
Quelques visages le ciel d’été
Une rose ouverte
La rivière est si fraîche
La plaie si brûlante
Qu’on me laisse partir à l’heure incandescente
Quand les bêtes furtives
Gagnent l’ombre des granges
Quand la quenouille
Du jour se fait lente
Je m’étendrais doucement sur les eaux
J’écouterais tomber au fond
Ma tristesse comme une pierre
Tandis que le vent dans les saules
Suspendrait mon chant
Passants ne me retenez pas
plaignez-moi
Car la terre n’a plus de place
pour l’étrange Ophélie
On a scellé sa voix on a brisé le vase
De sa raison
Le monde m’assassine et cependant
Pourquoi faut-il que le jour soit si pur
L’oiseau si transparent
Et que les fleurs
S’ouvrent à chaque aurore plus candides
Ô beauté
Faisons l’adieu rapide
Par la rivière par le fleuve
Qu’on me laisse à présent partir
La mer est proche je respire
Déjà le sel ardent
Des grandes profondeurs
Les yeux ouverts je descendrais au cœur
De la nuit tranquille
Je glisserais entre les arbres de corail
Écartant les amphores bleues
Frôlant la joue
Enfantine des fusaïoles
Car c’est là qu’ils demeurent
Les morts bien-aimés
Leur nourriture c’est le silence la paix
Ils sont amis
Des poissons lumineux des étoiles
Marines ils passent
Doucement d’un siècle à l’autre ils parlent
De Dieu sans fin
Ils sont heureux
Ô ma mémoire brise-toi
Avant d’aller troubler le fond
De l’éternité
Ainsi parle Ophélie
Dans le jardin désert
Et puis se tait toute douleur
La rivière scintille et fuit
Sous les feuilles
Le vent seul
Porte sa plainte vers la mer
(Anne Perrier)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Anne Perrier), adieu, aller, ami, amphore, arbre, ardent, assassiner, à présent, écarter, écouter, été, éternité, étoile, étrange, bête, beauté, bien-aimé, bleu, brûler, briser, candide, chant, ciel, coeur, corail, désert, demeurer, descendre, Dieu, douleur, doux, eau, emporter, enfantin, faire, feuille, fin, fleur, fleuve, fond, frais, frôler, fuir, furtif, gagner, glisser, grange, heure, heureux, incandescent, jardin, joue, jour, laisser, lent, lumineux, marin, mémoire, mer, monde, mort, nourriture, nuit, oiseau, ombre, Ophélie, ouvert, ouvrir, paix, parler, partir, passant, passer, peser, peu, pierre, place, plaie, plaindre, plainte, poisson, porter, prière, proche, profondeur, pur, quenouille, raison, rapide, respirer, retenir, rivière, rose, s'étendre, s'ouvrir, saule, sceller, scintiller, se taire, sel, seul, siècle, silence, suspendre, terre, tomber, tranquille, transparent, tristesse, troubler, vase, vent, visage, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2018/02/guy-et-hc3a9lc3a8ne-cadou-800x600.jpg?w=588&h=331)
LA CINQUIÈME SAISON
S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit
L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent
Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend
Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes
Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers
Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine
En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond
Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage
L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous
Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe
Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison
Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), achever, aile, au travers, au-delà, automne, âme, épargner, épaule, été, étrave, battre, bleu, bord, branche, caresse, cerner, chevelure, ciel, clapotis, commencer, continuer, der, descendre, doigt, dormir, doux, dresser, espace, falaise, fermer, feu, flamme, fleur, fleuve, forme, frêle, frôler, frelon, front, genoux, glisser, grange, haleine, haut, hirondelle, hiver, ier, jeunesse, joue, lampe, lent, loin, lumineux, main, maison, mer, mur, neige, noir, nommer, nuit, passer, paysage, plafond, plaine, poitrine, printemps, reconnaître, reflet, reine, rideau, ruche, s'approcher, saison, sang, savoir, se cacher, secouer, soir, soleil, souffle, tache, tempe, tige, toit, toujours, traverser, vert, visage, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022
![](https://arbrealettres.wordpress.com/wp-content/uploads/2017/12/marguerite.jpg?w=525&h=393)
Noël
Du village nocturne naissent les mille tours d’une cité
des paons blancs tristement
parcourent les cours
où l’eau retient le ciel d’étoiles
où la lune s’écoule des seaux
au frisson hésitant du vent.
Le bruit des attelages secoue les granges infinies
les verrous glissent sans bruit
et les portes soupirent
libérant l’ombre des chevaux
Pâles avec une lenteur de songe
du ciel tombent
les pétales des routes de minuit
Qui donc pose aux marguerites de l’hiver
la question d’amour ?
(Alain Borne)
Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Curandera
Posted in poésie | Tagué: (Alain Borne), amour, attelage, étoile, blanc, bruit, cheval, ciel, cité, frisson, glisser, grange, hésiter, libérer, lune, marguerite, minuit, naître, Noël, nocturne, ombre, paon, parcourir, pétale, porte, question, route, s'écouler, seau, secouer, soupirer, tour, tristement, vent, verrou, village | Leave a Comment »